Kevin Mayer est passé devant les journalistes pour le traditionnel point presse, avant de partir à la conquête d’un premier titre continental au décathlon à l’occasion des Championnats d’Europe de Rome ce lundi 10 et mardi 11 juin 2024. Le recordman du monde (9126 points) considère cette compétition comme sa « dernière chance » pour se qualifier aux Jeux olympiques de Paris 2024.
— Kevin, comment vous sentez-vous à trois jours de votre entrée en lice aux Championnats d’Europe à Rome ?
Je ne sais pas trop ce que j’ai sous les jambes mais je sais que je me sens bien. Je sais aussi que je me prépare à fond pour les JO et que nerveusement, je ne peux pas être à deux endroits à la fois. Mais je sais que je ne suis pas en forme olympique mais je suis très en forme, je fais de très bons entraînements, et je me sens bien mentalement. C’est la première fois que j’arrive dans un Championnat d’Europe en n’ayant que les minima comme enjeu donc je sais que même si j’ai beaucoup de mal à ne pas être à 100%, c’est ce que je vais devoir faire, essayer de me préserver un petit peu.
— Vous avez l’opportunité de décrocher votre premier titre européen au décathlon…
Mon but ça va être de me freiner tout au long de ce décathlon. Je suis capable de faire un décathlon à 200% mais je ne suis pas capable d’en faire deux dans un même année à 200%. Mais c’est un championnat d’Europe. Je suis allé sur le stade tout à l’heure et j’ai qu’une envie, c’est d’exploser la piste. Pour être tout à fait honnête, je dois me répéter toutes les cinq secondes « je viens pour les minima, les minima, les minima« . Le titre de champion d’Europe, même si j’ai jamais été champion d’Europe, ce n’est pas l’objectif cette année.
— Si tout ne se passe pas comme prévu à Rome, envisagez-vous un autre décathlon avant le 30 juin, date de la clôture de réalisation des minima olympiques (8460 points) ?
Dans ma tête, c’est la dernière chance. J’ai plus envie de me dire « il y a encore des décathlons après« , d’aller galérer, d’aller revoyager. Je ne suis pas un pro des qualifications, j’ai toujours galéré à aller me qualifier. Après si je fais zéro à la hauteur, je repartirai sur un autre décathlon. Je n’abandonne pas les Jeux comme ça. J’essaie d’être dans ma tête dans le moment présent et le moment présent aujourd’hui, c’est que je suis aux Championnats d’Europe où j’ai une qualification à aller chercher.
Le décathlon de Kevin Mayer sera à suivre en direct sur le site et les réseaux sociaux de Stadion.
Propos recueillis par Léo Berret
Crédits photos : Solène Decosta / STADION