Annoncés parmi les favoris sur la ligne de départ des Championnats de France de marathon, organisés dans le cadre du marathon du Golfe de Saint-Tropez, les spécialistes du 100 km Floriane Hot (32 ans) et Benjamin Polin (29 ans) ont décroché les lauriers nationaux à Cavalaire-sur-Mer, au terme d’un scénario ponctué de multiples rebondissements sur les rives de la Méditerranée.
De Sainte-Maxime à Cavalaire-sur-Mer, en passant par la mythique ville de Saint-Tropez à la mi-course, le parcours du Marathon du Golfe de Saint-Tropez associe bord de mer, vignobles, collines et garrigues. Toutefois, si le décor de carte postale permet de découvrir les sublimes paysages du Golfe de Saint-Tropez dans une ambiance pour le moins festive, l’événement, support des Championnats de France de la distance, n’a pas pour autant ressemblé à une promenade de santé pour les principaux prétendants aux breloques. Car le parcours est difficile. On ne vient pas sur cette épreuve pour faire un chrono sur ce parcours qui comporte 350 m de dénivelé. Une physionomie qui a été propice au suspense et aux rebondissements.
Alexandre Bouregois avait pris les choses en main
Chez le messieurs, d’entrée de jeu, c’est le principal favori Alexandre Bourgeois (Dijon Université Club), sacré en 2021 à Rennes, qui prend les commandes des opérations, accompagné par Sulian Courjal (Clermont Auvergne Athlétisme) et Alban Vulliez (CO Champagne A Athlétisme) lequel a fini par abandonner un peu plus tard dans la course, avec un passage au 10e km en 32’36. Un invité de dernière minute s’est joint au peloton de tête : le vent, de quoi pimenter la course ! Doucement, le trio a creusé l’écart sur le peloton de chasse, jusqu’à avoir une minute d’avance au passage au 19e km, pensant laisser tous ses principaux outsiders sur le carreau. Tout du moins, le croit-on à ce moment de la course. Avant le passage à mi-parcours, Alban Vulliez avait lâché prise, ce qui rebattait forcément les cartes pour les médailles, laissant le binôme Bourgeois-Courjal boucler la première moitié de course en 1h09’52.
Les collines de Ramatuelle en juge de paix
Derrière eux, ça s’organisait : Julien Navarro, grand frère de l’athlète olympique Nicolas (2h05’53 à Valence en 2023), et Fouad Latreche, tous deux sociétaires de l’Athlé Provence Clubs, ainsi que Benjamin Polin (Athletic Vosges Entente Clubs), amorçaient la contre-attaque. Les marathoniens chevronnés ont l’habitude de dire que la distance mythique de la course à pied ne commence qu’à partir du 30e km. Le scénario leur a quasiment donné raison. La vigoureuse réaction du trio ne tarde pas et l’écart fond comme neige au soleil aux alentours du 25e km. Alexandre Bourgeois est le seul à pouvoir continuer de les suivre.
Arrive la principale difficulté du tracé qui se situe dans le secteur des collines de Ramatuelle entre le 30e et le 35e km. C’est dans la descente en direction de La Croix-Valmer que Benjamin Polin a assommé la concurrence peu après le 35e km, accélérant violemment pour se détacher de ses poursuivants. Celui qui s’est notamment préparé pour cette compétition sur les cols vosgiens décroche sa première couronne nationale sur marathon en 2h23’10 (record en 2h23’02 à Paris en 2023), après celles acquises sur 100 km en 2022 à Belves et en 2023 à Steenwerck.
Julien Navarro (2h24’15) et Alexandre Bouregois (2h25’35) voient leurs efforts récompensés en complétant le tiercé gagnant. Fouad Latreche a terminé quatrième en 2h28’16. Benjamin Polin, qui avait pris la 19e place (6h45’29) des Mondiaux 2022 des 100 km à Berlin en 2022, s’alignera aux 100 km de Steenwerck (Nord) le 9 mai pour décrocher sa qualification aux Mondiaux 2024 à Bangalore (Inde). Au scratch, la victoire est revenue au Kényan Phlip Koech en 2h15’09 devant son compatriote Dominic Mibei (2h16’58).
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Floriane Hot, avec les félicitations du fiston !
Pâques n’est plus très loin mais c’est déjà l’heure de chasser les médailles pour Floriane Hot qui avait bien repéré le parcours quelques jours avant le départ. Neuf mois après la naissance de son premier enfant, la fondeuse de l’Athlé Provence Clubs a réalisé une course toute en intelligence tactique. Alors que la championne du monde 2022 du 100 km (détentrice du record d’Europe en 7h04’03) s’entend parfaitement avec Augustine Emeraux-Lombard (Nancy Athlétisme Métropole) pour courir de concert puis se disputer le titre de championne de France au sprint final, pensant être toutes les deux en tête, elles sont averties au bord de la route vers le 28e km par des suiveurs qu’Emilie Tissot (Vendenheim Athlé) avait pris la poudre d’escampette dès les premiers hectomètres chez les dames et dispose de 2’31 d’avance au passage au semi-marathon (1h20’36) sur le duo.
Information capitale mais pas de quoi perturber leur plan : « On s’est remobilisées avec Augustine dès que l’on a appris. Paradoxalement, le fait de ne pas savoir qu’Emilie était est tête nous a permis de bien gérer notre effort en ne partant pas trop vite le premier semi. On a rattrapé une partie du retard au train pendant une dizaine de kilomètres et la jonction s’est opérée au pied du col (km 33). Ensuite, sans me retourner, j’ai produit mon effort dans les sept derniers kilomètres qui présentent des difficultés. Quel bonheur de partager ce moment en famille », nous confie Floriane Hot.
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C’est par un temps printanier avec un soleil franc que la protégée de Jérémy Cabadet a coupé la ligne d’arrivée victorieuse en 2h46’02 à Cavalaire-sur-Mer sous les regards fiers de ses proches. Championne de France du marathon, ça se fête, et la membre du groupe MarathoniacK a pu célébrer ce moment avec sa famille. Floriane Hot n’a pas manqué de serrer dans ses bras son compagnon Nicolas et leur fils Nino lequel a eu le privilège de l’accompagner sur le podium. Un moment magique pour la native de Toulouse qui partira à la conquête d’un deuxième titre planétaire aux Mondiaux de 100 km à Bangalore (Inde) le 7 décembre 2024.
Placée parmi les favorites avec une meilleure performance en 2h36’36 établi le 3 décembre dernier à Valence, Augustine Emeraux-Lombard est montée sur la deuxième marche du podium en 2h48’16. Faute d’avoir pu compter sur la présence des meilleurs spécialistes de l’Hexagone, c’était l’occasion de se montrer pour Emile Tissot, ancienne marcheuse internationale (6 sélections en équipe de France), qui s’empare de la médaille de bronze en 2h49’09, après un joli numéro en solitaire qui aura duré plus de 30 km. Louise-Marie Thévenin-Lebran (2h53’21, Courir à Abbeville), également spécialiste du 100 km, et Françoise Parage (2h53’46, A Six Fours, championne de France M0) se classent quatrième et cinquième. Au total, près de 4000 coureurs ont participé au Marathon du Golfe de Saint-Tropez.
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Crédits photos : Jean-Luc Juvin / STADION & FFA
