Téo Andant : « Tous les ingrédients seront réunis pour faire un gros chrono au Meeting de Monaco »

09 juillet 2024 à 9:32

Des étoiles dans les yeux, le licencié de l’AS Monaco Téo Andant s’apprête à vivre son premier Meeting de Monaco ce vendredi 12 juillet dans un Stade Louis-II qu’il connaît comme sa poche. Et si c’était le moment de passer sous les 45 secondes sur le 400 m ? L’événement monégasque semble le lieu parfait. Entretien.

« On ne prend pas un but ! ». À quelques heures du match France-Portugal (quart de finale de l’Euro remporté par les Bleus aux tirs au but), ça parle foot entre Téo Andant et Fabrisio Saïdy, partenaires d’entraînement du jour sur la piste de l’INSEP : 30 mètres lancés, des départs en starting-blocks et des 150 m sont au menu d’un vendredi après-midi ensoleillé aux côtés de nombreux athlètes qui se préparent activement pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Le jeune retraité Benjamin Compaoré est venu passer une tête avant que la séance du Niçois ne se termine et qu’il nous accorde une vingtaine de minutes d’interview. En totale décontraction.

— Téo, comment allez-vous ? Comment se déroule votre préparation actuellement ?

Ça va bien même si je n’ai pas eu les résultats espérés malgré une régularité en 45″60 et 45″80 cette année. J’ai été déçu de ma quatrième place aux Championnats de France en ayant couru comme du n’importe quoi. J’ai eu deux jours compliqués mais il y a de beaux événements qui arrivent.

 

— Quelles sont les cause de ces résultats loin de vos espérances ?

C’est plus un problème de réglage que de confiance. Je n’ai pas eu de course référence pour le moment avec ces quelques contre-performances. Je n’ai pas encore trouvé les bons repères, les bonnes sensations. Pourtant tout se passe vraiment bien à l’entraînement, ce n’est qu’une question de temps…

« J’ai commencé l’athlé dans le stade Louis II et c’est une grosse fierté de pouvoir courir au Meeting de Monaco »

— Parlez-nous de l’instant où vous apprenez votre participation au Meeting de Monaco sur 400 m…

Quand j’étais petit, j’allais voir les Meetings avec mes parents et c’était l’un de mes objectifs de pouvoir courir un jour au Meeting de Monaco. J’ai commencé l’athlé dans le Stade Louis-II et c’est une grosse fierté de pouvoir courir au Meeting de Monaco. Ça va être un super moment pour moi ! L’an dernier, j’ai acquis le niveau pour y participer et je remercie les organisateurs et mon club qui m’ont permis d’avoir un couloir cette année. Je suis super excité à l’idée de courir à Monaco.

 

— Vous connaissez le Stade Louis-II par cœur non ?

Monaco, c’est assez spécial comme lieu. Par chance, je suis habitué, quoique ça fait un petit moment que je n’y suis pas allé. Mais je me suis tellement entraîné ici qu’il n’a plus de secret. Je connais tous les recoins du stade qui sera plein comme toujours pour le Meeting de Monaco.

 

— Qu’attendez-vous du Meeting de Monaco ?

L’objectif sur ma prochaine course c’est de prendre plus de risques. Et de mettre en œuvre les progrès que j’ai fait en entraînement cette année. J’ai beaucoup progressé en vitesse et ça ne se voit pas trop sur mes performances, je stagne au niveau des chronos. Dans chaque compétition, je veux battre mon record ! Tous les ingrédients seront réunis pour que je fasse un très beau temps à la maison.

— La course s’annonce rapide avec notamment les Américains Quincy Hall, Michael Norman et Vernon Norwood…

C’est du lourd ! Je ne demande que des courses avec des mecs qui courent en 43 secondes ou petit 44. C’est une superbe opportunité et il faut que je la saisisse. J’ai hâte.

 

— Vos proches seront présents au Stade Louis-II pour vous encourager ?

Bien sûr ! Tous mes proches seront présents dans les tribunes pour me soutenir. C’est top, ça va être trop bien !

 

— Vous avez une grande histoire avec Monaco. Vous êtes fidèle à votre club de l’AS Monaco depuis quasiment vos débuts…

C’est un club assez familial, on se connaît tous. Il n’y a pas énormément de licenciés, on doit être 400. Et j’ai eu la chance de tomber dans de très bonnes mains, celles de Jacques Candusso, dès le départ. C’est lui qui m’a tout appris des bases et de l’hygiène de vie d’un athlète de haut niveau. Et quand j’ai commencé à remporter mes premiers titres de champion de France, mes premières médailles nationales et mes premières sélections, j’ai senti directement un soutien du club et des dirigeants.

Quand j’ai eu la médaille aux Championnats du monde l’année dernière, ils m’ont réservé une belle surprise lorsque je suis revenu dans le sud. Ils sont vraiment attachés à moi et me suivent à fond dans mes performances. Je suis bénéficiaire d’un super soutien de leur part, la preuve qu’ils puissent m’avoir un couloir aussi au Meeting. Je suis super chanceux d’être tombé dans ce club.

« J’ai repris ma progression à partir de 2021 (…) et je progresse step by step »

— Vous étiez un jeune doué et prometteur, avec notamment un record de France cadets décroché sur 400 m en salle en 2016. Comment analysez-vous votre progression ?

Jusqu’à junior 1, j’ai eu une progression assez fulgurante, sans arrêt. Après, j’ai voulu changer de structure et quand je suis arrivé à l’INSEP, c’était un peu plus compliqué les deux premières années. J’ai beaucoup stagné sans améliorer mon record personnel alors que j’étais junior 2 et espoirs, des catégories dans lesquelles tu ne fais que progresser normalement. C’était assez frustrant, mais j’ai toujours cru en mon projet et en mon coach. J’ai repris ma progression à partir de 2021 et jusqu’à l’année dernière, je progresse « step by step ».

 

— Les bonnes performances ont mis un peu de temps à arriver…

Cette année, par exemple, les résultats ne sont pas au rendez-vous et je me suis posé beaucoup de questions… Il faut être patient.

 

— Qu’avez-vous mis en place pour essayer d’oublier ces mauvais résultats ?

En 2022, j’ai commencé à suivre des cours de yoga et cela m’a beaucoup aidé. J’ai également stoppé mes cours de journalisme que je reprendrai l’an prochain à Sciences Po. Pour me stimuler, c’est classique mais j’aime bien sortir et aller chez Wilfried (Happio) pour faire des activités ou voir des matchs de foot.

« J’ai toujours fait de l’athlétisme pour devenir le meilleur, pas pour être deuxième ou troisième »

— Que représente pour vous votre titre de champion de France Elite 2023 à Albi ?

J’ai toujours fait de l’athlétisme pour devenir le meilleur, ce n’est pas pour être deuxième ou troisième. Là, être champion de France, c’est une première étape avant de pouvoir viser plus haut. Surtout que c’était une année assez relevée pour le 400 m français. J’étais super fier.

— Vous détenez un record en 45″18 sur 400 m (Madrid en 2023). On imagine que vous avez envie de casser la barrière des 45 secondes. Peut-on espérer vous voir réaliser cette performance au Meeting de Monaco ?

J’y crois. Après, il ne faut pas se mettre en tête « je vais faire un chrono » et ça arrive facilement. Non. Ça ne se passe pas comme ça. C’est comme en championnats, il faut d’abord viser la place et ensuite le chrono vient avec. Mais c’est vrai que s’il y a bien un endroit où je dois faire moins de 45 secondes, c’est lors de ce Meeting de Monaco où la piste sera rapide, je le sais.

 

— Vous êtes entraîné depuis 2017 par Marc Vecchio à l’INSEP. Pouvez-vous décrire la relation que vous avez avec lui ?

Marco, c’est plus qu’un coach. Il me conseille dans ma vie personnelle. Avec lui, la communication, c’est super facile. Je peux lui parler de tout, je sais qu’il va m’écouter et c’est super important. Je lui fais confiance sur beaucoup de choses. Si j’ai des petits problèmes personnels, il sera là. Aux entraînements, il sait ce qui me va bien. J’ai vraiment eu la chance de l’avoir rencontré et de pouvoir travailler avec lui depuis 7 ans.

« Le relais masculin 4×400 m a les armes pour faire un podium à Paris ! »

— Vous êtes aussi devenu un des piliers du relais 4×400 m français. Quelles seront vos ambitions aux JO de Paris ?

Nos ambitions ne changent pas. On a les armes pour faire un podium à Paris. Même si on a fait quatrième à Rome, on confirme qu’on est toujours parmi les meilleurs. C’est pareil pour le relais mixte, avec Louise (Maraval) qui cartonne sur 400 m haies et Amandine (Brossier) qui a fait des 400 mètres lancés en moins de 50 secondes (49″28 en finale des Europe de Rome)… tu te dis qu’il y a quelque chose à faire. Et puis à domicile, il y a quelque chose qui va se passer.

 

— Qu’allez-vous mettre personnellement en place pour ce relais ?

J’y mets toujours beaucoup d’envie dans ce relais. Cela se voit à travers mes courses, quand je fais du relais, je suis vraiment meilleur qu’en individuel. Le relais, c’est vraiment quelque chose d’important. Je me donne à 100% pour l’équipe et on est soudés avec les gars. Franchement, j’ai hâte qu’on se retrouve bientôt pour travailler. Et qu’on aille sur la piste prêts à en découdre et espérer la médaille.

 

— Qu’est-ce que vous retenez, jusque-là, de ces road trip à travers le monde ?

Le stage en Australie et en Nouvelle-Zélande (février et mars), c’était une trop bonne expérience. Mais j’avoue que deux mois, c’était quand même assez long. Peut-être que je ne le referai pas. Je suis ensuite allé en stage à Jacksonville (Floride) en avril puis à Nassau (Bahamas) pour les Relais Mondiaux début mai. Cela m’a fait du bien de bouger dans ces pays chauds. C’est rude en France l’hiver ! L’année prochaine, on va sans doute calmer les voyages. Le 19 mai, j’ai également eu l’opportunité de rentrer dans le Meeting WACT Gold de Tokyo avec à l’arrivée un chrono de 46″15. Je ne regrette quand même pas d’y être allé. Toute expérience est bonne à prendre.

Informations et Billetterie sur le Meeting de Monaco 2024 : monaco.diamondleague.com

Propos recueillis par Dorian Vuillet
Crédits photos : Antoine Decottignies / STADION

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