Kevin Mayer : « La progression que j’ai eue cette dernière semaine me laisse espérer peut-être 10% de chance d’être au départ du 100 m »

31 juillet 2024 à 8:59

Présent au point presse ce mardi au Club France (Parc de La Villette), Kevin Mayer a estimé qu’il avait « peut-être 10% de chance d’être au départ » du décathlon des Jeux olympiques de Paris 2024 qui débute ce vendredi au Stade de France, en raison déchirure quasi-totale d’un tendon de l’ischio survenue il y a trois semaines au Meeting de Paris. Morceaux choisis.

 

— Kevin, tout simplement, comment allez-vous depuis le Meeting de Paris ?

Depuis Paris (le Meeting le 7 juillet, ndlr), mon monde a changé. Après les minima dans la poche aux Europe (Rome, du 7 au 12 juin), je respirais enfin, mais au Meeting de Paris, il m’est arrivé un gros pépin pendant le 110 m haies. Depuis, je n’ai jamais autant bossé de ma vie pour essayer de faire en sorte d’avoir le plus de chances possible. Je ne pense pas qu’elles soient énormément grandes quand même. Je suis là aujourd’hui devant vous et j’assume le fait que tout ne va pas bien, mais qu’à chaque instant, j’emploie le moment présent pour que ça aille un peu mieux le lendemain.

 

— Que faites-vous pour ça aille mieux chaque jour ?

Je n’ai pas communiqué sur la blessure dans les détails parce que je ne voulais pas avoir de négativité de gens qui n’étaient pas à fond dans le projet. Aujourd’hui, ça ne sert plus à rien de ne pas donner la nature exacte de ma blessure. C’est le tendon du semi-membraneux qui s’est déchiré à 95 %. Je suis à deux doigts d’avoir un tendon en moins. Le principe, c’est qu’on joue moins sur la cicatrisation du tendon parce que ça prend du temps. On joue plus sur la fonction du muscle pour lui remettre une nouvelle fonction, pour avoir moins de charge sur le tendon et faire en sorte que les deux autres chefs de l’ischio prennent le relais.

Aujourd’hui (mardi), j’ai fait des choses assez surprenantes. Je n’y croyais pas au début. Je veux tenter le coup parce que j’aurai des regrets toute ma vie si je ne fais pas le maximum. Chaque jour, j’ai eu des progrès inattendus jusqu’à arriver aujourd’hui devant vous. C’est le cycle de la course qui me pose problème, je n’ai pas couru pour être honnête. Dans les prochains jours, il va falloir que je puisse faire un 30 mètres en sprint, ça sera la condition pour que je sois au stade de France ce vendredi matin 

 

— Malgré votre expérience, on imagine que c’est dur d’affronter ce moment psychologiquement…

Je crois que le moment le plus difficile que j’ai vécu, c’est la semaine après la blessure quand je sens que c’est le tendon qui pète. L’ascenseur émotionnel était horrible. Le lendemain, on ne voit rien à l’IRM, puis 5 jours plus tard, on me parle d’une opération avec six mois sans athlétisme donc je ne voulais pas y croire. Il a fallu faire une rééducation intense. Si ça pète, ça pète, ça ne pourra pas empirer la situation. J’ai touché le fond il y a trois semaines et même si nerveusement je suis au bout du rouleau parce que j’ai travaillé comme un « taré », je retrouve de plus en plus le sourire parce que j’ai l’impression d’avoir mon destin entre mes mains. J’ai fait le deuil de mes espérances d’avant ce 110 m haies (lors du Meeting de Paris).

 

— Quand aura lieu le test sur 30 m ?

Le test aura lieu jeudi au Stade de France. Si je n’arrive pas à faire 30 mètres à fond sans rien sentir, c’est sûr que sur 100 mètres (première épreuve du décathlon), ça ne passe pas. C’est un miracle de ouf si ça passe. La progression que j’ai eue cette dernière semaine me laisse espérer peut-être 10% de chance d’être au départ du 100 m.

Que les Dieux de l’athlétisme soient du côté de Kevin Mayer ces prochaines heures…

 

 

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Crédit photo : Gaëlle Mobuchon / STADION

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