JO Paris 2024 : Clément Ducos s’invite en finale olympique du 400 m haies

07 août 2024 à 22:58

À la peine avec les sorties de la compétition de ses hurleurs dont Sasha Zhoya ce mercredi, l’équipe de France d’athlétisme peut compter sur des héros inattendus comme Clément Ducos, qualifié en finale des Jeux olympiques 2024 sur 400 m haies à l’issue d’une demie presque parfaite.

Heureusement, le chef Clément Ducos laisse traîner son grain de sel. Dans un Stade de France envahi de drapeau tricolore, il fallait s’employer comme Tong Po face à Jean-Claude Van Damme pour venir déranger les géants Karsten Warholm et Alison dos Santos, en demi-finale du 400 m haies ce mercredi soir. Le poing levé, le kickboxeur d’un soir Clément Ducos a prouvé qu’il n’avait « peur de personne », flashé en deuxième position (47″85) juste derrière le triple champion du monde norvégien (47″67). Le jeune étudiant dans le Tennessee a même fait jeu égal avec Warholm sur la fin lorsque ce dernier contrôlait tranquillement. Le gamin de Pessac est devenu le sixième Français de l’histoire à se qualifier pour une finale olympique sur la distance alors que l’autre Français engagé, Wilfried Happio a lui été éliminé (3e de sa demie 48″66). 

« Je suis très content, c’est ce dont j’ai toujours rêvé, réagissait Clément Ducos, qualifié pour la finale du 400 m haies, comme Louise Maraval chez les dames. Terminer deuxième derrière Karsten, c’est juste énorme. J’ai voulu partir aussi vite que ce dont j’ai l’habitude. J’avais un petit peu moins de jus ou peut-être qu’il y avait du vent. Je n’ai pas fait un record mais bon, ce n’est pas grave, c’est la place qui compte. Je suis très heureux. » Le clip de l’été n’est pas celui de Colonel Reyel, trop humble pour manger à la table du maître Clément Ducos. Cela fait plaisir à voir et à entendre. Manquera-t-il d’armes en finale pour venir embêter les mastodontes de la spécialité ? Réponse vendredi soir dès 21h45. Le record de France de Stéphane Diagana (47″37 en 1995) vit peut-être ses dernières heures…

 

 

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Pas de Français en finale du 110 m haies

Trois athlètes étaient engagés en demies du 110 m haies et il n’y en aura aucun en finale. Bascule oblige, les spectateurs de France Télévision n’ont pas pu visionner les premières images de la grosse désillusion de la soirée venue du côté de Sasha Zhoya, totalement passé à côté du rendez-vous de sa vie. Le joyau a fait beaucoup trop de fautes pour espérer se battre pour la médaille et a partagé la troisième place avec le Sénégalais Louis François Mendy au millième (13″34). « J’ai touché des barrières, déplorait le triple champion de France Elite. Ce qui m’a manqué ? Rien. J’étais bien. Le seul truc qui m’a manqué, c’est de passer les barrières au lieu de les toucher. Je me sentais bien, beaucoup mieux qu’il y a deux jours (pour les séries), le matin. C’est pour ça que j’ai fait un bon petit début de course, juste la fin qui m’a lâché. Franchement, avec les capacités que je me connais, c’est sûr, je suis en finale. C’est sûr que je suis sur le podium. À ce niveau-là, tu touches une barrière, c’est la fin ». Le champion d’Europe Lorenzo Simonelli avait également pris la porte lors d’une ligne droite semée d’embûches même pour un des prétendants au titre muselé en 5e position (13″38).

 

 

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Le Jamaïcain Rasheed Broadbell avait remporté la deuxième course, moins rapide que la première où le toréador Grant Holloway avait facilement dompté Raphaël Mohamed et les autres avec un chrono tentaculaire de 12”98. Le Tricolore s’était brûlé à la crème de la crème, malheureux 7e en 13″41. « Je suis déçu parce que la course était à ma portée, même s’il y avait des grosses têtes dans ma demi-finale, témoignait le pensionnaire du RC Mamoudzou. Même si je fais ma meilleure course de la compétition, il manquait encore un petit quelque chose pour aller en finale. Je ne suis pas très loin de mon meilleur chrono et je sais que j’aurais pu mieux faire. En tout cas, je suis content de moi. Parce que quand même, faire les Jeux Olympiques, ce n’est pas rien. Je suis allé jusqu’en demi-finales ». Tous les espoirs des hurdleurs français reposaient finalement sur Wilhem Belocian qui n’a pas pu faire mieux qu’une dernière place en 13″52 de la troisième demi-finale enlevée par le Jamaïcain Orlando Bennett (13″09). « Je suis très déçu de la performance, je fais une course vraiment dégueulasse, qu’on se le dise, se désolait le Guadeloupéen. Après, je suis quand même content d’avoir pris le départ de ces courses lors de ces Jeux. Parce qu’en fait, si on se souvient de ce qui s’est passé en 2016 (faux départ en séries) et 2021 (blessé et abandon pendant les séries), je ne sais même pas si on peut dire que j’étais olympien. Là, j’ai pu m’exprimer devant les Français, j’ai pu faire trois courses, mais ça s’arrête pour moi en demi-finales. J’ai kiffé en tout cas l’ambiance et le soutien ». Que de déception dans le clan tricolore…

 

Ryan Zézé s’arrête en demies sur 200 m

Orphelin de son compatriote Pablo Matoo, à des années lumières de son meilleur niveau en séries, Ryan Zézé a chuté dans le dernier carré du 200 m en 7e position (20”81). Le sprinteur du Stade bordelais athlétisme a fini loin derrière Kenneth Bednarek, le Flash McQueen d’une course royalement gagnée en 20”00 (-0,1 m/s). « Cela fait mal de terminer les JO sur le plan individuel de cette manière, maintenant il faut rebondir en relais, glissait Zézé. Il y a des bons jours et des moins bons jours, ce soir, je me sentais moins bien qu’hier. Je ne sais pas ce qu’il m’a manqué. Je n’étais pas spécialement tendu, mais je n’ai pas réussi à faire un bon virage, et après difficile d’enchaîner. L’ambiance du Stade de France ? Je ne savais pas qu’on pouvait avoir un public aussi impressionnant. J’ai été bluffé à chaque tour. Moi, ça m’a poussé ». De son côté, l’ultra favori Noah Lyles (20″00) ne s’est pas laissé embabouiner par la foule scandant son nom et s’est économisé en permettant à l’outsider Letsile Tebogo de prendre les rênes de la seconde demi-finale en 19″96 (-0,2 m/s). À noter les éliminations du Canadien Andre De Grasse, champion olympique en titre du 200 m, quatrième de la première demie en 20′ »41, et du recordman du 400 m ayant fait le pari du demi-tour de piste, Wayde Van Niekerk, 7e de la troisième demie en 20″72.

Nina Kennedy sacrée à la perche

Près de 3h20 après le début d’un concours de la perche entre 19 prétendantes, le couple Nina KennedyKatie Moon se murait dans une concupiscence éternelle. Mais il fallait en sortir une. Son nom évoquait des souvenirs aux Américains des Sixties mais elle venait du pays des kangourous. L’Australienne a finalement saisi la perche ou plutôt son Nimbus 3 000 pour s’élever vers d’autres cieux et la médaille d’or grâce à un bond de 4,90 m. Le pari de Poudlard a payé. Celui de la champion olympique en titre Moon s’est lui volatilisé en médaille argent (4,85 m) tandis que la Canadienne Alysha Newman (4,85 m également) a pris le bronze.

Très loin de ses altitudes, les deux Françaises en lice Ninon Chapelle et Marie-Julie Bonnin ont fait de leur mieux et terminent respectivement 14e et 11e. La première citée avait été la première à sortir de cette finale en ne réussissant pas monter plus haut que 4,40 m. « J’ai donné le meilleur de moi-même, confiait la Messine. J’aurais aimé aller un peu plus haut ce soir, mais j’ai eu une saison compliquée. Ça révèle juste le niveau et le manque de réglages que j’ai eus à la suite de ma blessure en début de saison. C’est un peu frustrant car j’étais très en forme ce soir. J’ai d’ailleurs plutôt fait des bons sauts. Je suis quand même contente de la manière dont je me suis employée dans ce concours et il y a beaucoup de fierté. »

Marie-Julie Bonnin aura franchi la barre des 4,60 m. Après trois tentatives, la Bordelaise a manqué les 4,70 m. De quoi nourrir des regrets. « Il y a un peu de frustration à 4,70 m, car je tente des choses et j’avais envie que ça fonctionne aujourd’hui, exprimait la perchiste de 22 ans. C’était le moment rêvé pour passer ou même faire plus. Je commence le concours avec une petite peur, et finalement j’ai bien géré ça. J’ai tenté de sauter avec une perche que je n’avais jamais touchée avant, je pense qu’elle va me renvoyer bien plus haut prochainement. En qualifications, j’étais vraiment crispée et stressée. Là, je me suis lâchée. C’était enfin la finale, le soir, je me sentais bien nerveusement et physiquement. Ça s’est complètement aligné. Je me suis régalée avec ce public qui nous soutient tellement. »

 

 

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Scénario cruel pour Jean-Marc Pontvianne au triple saut

Les qualifications du triple saut se sont, quant à elles, achevées sans éclaircis pour les Tricolores. Jean-Marc Pontvianne a terminé 6e de son groupe avec un meilleur bond enregistré à 16,79 m (vent nul) alors qu’il étaient trois à cette mesure. Ça ne passe malheureusement pas pour le Français dernier éliminé à la défaveur du nombre d’essais (13e au final). L’Italien Andy Diaz Hernandez a validé deux sauts, soit un de plus que le Nîmois. « J’ai eu une petite gêne il y a une semaine, avouait-il à l’issue de son concours. J’ai mis du temps à me lancer dans le concours pour que mon quadriceps tienne le coup mais c’était trop juste. C’est dommage. »

Même sort pour Thomas Gogois (16,77 m avec +0,3 m/s), qui s’est classé 15e en cumulé alors qu’il devait être dans les 12. « C’est une grosse déception, lâchait-il C’était une occasion en or de représenter au plus haut niveau le maillot français, je n’ai pas su le faire, tout simplement. J’ai eu des problèmes de crampes, c’était difficile à gérer. Je ne suis pas en finale olympique et voilà. C’est une gifle. Mon premier essai, je fais ce que je suis censé faire, je fais 16,67 m. Après, à partir du deuxième essai, j’engage mieux, c’est là que je sens les crampes au mollet. Pendant mon troisième, c’était « relâcher, relâcher, relâcher les mollets. Et ça pêche, c’est tout ». Enfin, le Burkinabé Hugues-Fabrice Zango a pris en rendez-vous en finale dès son premier essai (17,16 m) tout comme le champion olympique en titre portugais Pedro Pichardo, auteur de la meilleure marque du soir checkée à 17,44 m.

 

 

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Tous les résultats de l’athlétisme aux JO de Paris 2024

Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta & Gaëlle Mobuchon / STADION 

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