JO Paris 2024 : Mekdes Woldu dans le top 20 sur marathon, Sifan Hassan s’offre le record olympique

11 août 2024 à 12:21

Dernière danse de l’athlétisme des Jeux olympiques de Paris 2024, le marathon féminin a vu la Tricolore Mekdes Woldu accrocher un beau top 20 en 2h29’20. Ses compatriotes Méline Rollin (70e) et Mélody Julien (74e) ont souffert du parcours entre pentes et descentes. Ce qui n’a pas été le cas de Sifan Hassan, déjà double médaillée de bronze (5000 m et 10 000 m) lors de ces JO, sacrée sur les 42,195 km, tout en faisant tomber le record olympique en 2h22’55.

Les femmes avaient l’honneur de clôturer les épreuves d’athlétisme lors du marathon, ce dimanche matin. Sur le même parcours intraitable que celui sillonné par ses homologues masculins la veille, les meilleures marathoniennes ne se sont pas cassées les dents comme il était prévu mais ont plutôt dompté les 42,195 km comme des lionnes. Et quelques jours après avoir décroché des médailles de bronze lors des 5000 m et 10 000 m sur la piste violette du Stade de France, Sifan Hassan est rentrée dans l’histoire en remportant une troisième médaille d’or (en plus de celles sur 5000 m et 10 000 m à Tokyo en 2021) dans sa carrière lors du marathon (2h22’55), record olympique à la clé. L’Ethiopienne de naissance marche notamment sur les pas du mythique Emil Zatopek, le Polonais qui avait remporté le 5000 m, le 10 000 m et le marathon aux JO d’Helsinki en 1952. « Je voulais cette médaille d’or mais ce n’était pas facile, réagissait la naturalisée néerlandaise de 31 ans. Le rythme a été très élevé. Je n’ai jamais poussé aussi loin dans l’effort. Mes concurrentes étaient très fortes aussi. Je me sens confortable au départ. je voulais partir au 20e km mais je me suis retenue. Il fallait être raisonnable. Je suis très heureuse ! ». La Néerlandaise a fait la différence en toute fin de parcours, devançant de trois secondes l’Ethiopienne Tigst Assefa (2h22’58), recordwoman du monde de la distance (2h11’53 à Berlin en 2023). La Kényane Hellen Obiri complète le podium en 2h23’10.

 

 

Mekdes Woldu, la meilleure prestation tricolore

Mekdes Woldu a été la première française à passer la ligne d’arrivée en 20e position, à plus de 6 minutes de la médaille d’or, en 2h29’20. « Je n’ai pas de mots, je me suis battue avec moi-même, confiait la fondeuse de l’EFCVO avec beaucoup d’émotion. Ce sont mes premiers JO, c’est à Paris… ça fait 17 ans que je fais de l’athlé. Je remercie le public français qui a fait du bruit tout le long du parcours. Je suis fière d’être française aujourd’hui (dimanche). Je me disais que je devais être dans le top 20, je me suis accrochée. Je pense à mon papa que j’ai perdu il y a trois mois. Il aurait dû être là. J’espère qu’il est fier de là. Je viens de réaliser mon rêve. Mais ça ne va pas s’arrêter ici ».

La détentrice du record de France (2h24’12), Méline Rollin a malheureusement galéré lors des 42,195 km parisiens. Sa blessure au dos il y a peu n’a pas aidé l’Ardennaise ayant « vécu un gros enfer », dévoilait celle qui a fini 70e en 2h40’17. « Depuis 10 jours j’avais une douleur au bas du dos que je pensais bégnine. Je savais que ça serait compliqué. Je ne pouvais pas manquer le marathon olympique à la maison. J’ai serré les dents surtout dans les descentes car c’était très douloureux. Ça a été un long calvaire loin de mes espérances. »

 

 

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« J’ai manqué un ravitaillement, j’ai eu le mur… »

Pourtant parmi les patronnes du jour durant une grande partie de la course, Mélody Julien a difficilement fini ses 42,195 km. En grande difficulté, l’institutrice de métier en a terminé à la 74e place avec un chrono de 2h42’32. « Normalement, il fallait que je reste dans les 10 mais j’ai loupé mon ravitaillement au 15e kilomètre pour prendre mon gel, confiait la Castraise. Je pense que si je n’avais pas loupé ce gel au 15e, j’aurais fait une meilleure course. Je montais les côtes tranquillement et je relâchais les descentes pour accélérer. Les descentes, j’essayais d’aller vite, mais après la côte, je n’ai pas réussi à allonger. Ça a commencé à être dur vers le 29e km après la côte où j’avais les mollets durs. Je ne me sentais pas très bien, j’avais envie de vomir. J’ai serré les dents jusqu’à la fin, parce que les jambes ne me répondaient plus et j’ai eu le mur. ais heureusement qu’il y avait tout le monde pour m’encourager, l’ambiance était géniale et je suis allée au bout. Je visais beaucoup mieux que ce résultat. C’est une expérience et je vais m’entraîner encore plus dur pour la prochaine fois. Ça va de plus en plus vite (à propos du record olympique de Sifan Hassan), alors il faut s’entraîner plus dur pour aller plus vite. »

 

Une course indécise jusqu’au bout

Si l’on revient plus de 2h avant et peu avant le dixième kilomètre, la Tarnaise, s’était placée aux avant-postes pour donner le tempo et emmener les africaines des haut plateaux dont Peres Jepchirchir, la championne olympique en titre. L’Australienne Jessica Stenson revenait petit à petit sur ce groupe de tête et prenait les rênes à la mi-parcours juste devant la Tricolore. Mais le rythme imprimé par les meilleurs, chronométré en 1h13’22 à mi-parcours, fit craquer Julien, acculée comme jamais. Lors du passage au 25e kilomètre, Mekdes Woldu était, elle, encore dans le coup (1h27’12), à sept petites secondes de la tête. Mélody Julien semblait payer ses efforts du début de course, désormais à 40 secondes de la première concurrente. La recordwoman de France, Méline Rollin pointait, elle, à la 65e place (1h30’26). Le groupe de tête se réduisait kilomètre après kilomètre. L’Ethiopienne Megertu Alemu, qui avait déjà couru en un peu plus de 2h16′ cette année, semblait décrochée vers le 28e kilomètre. Deux de ses compatriotes (Tigst Assefa, Amane Beriso Shankule) et deux Kényanes (Sharon Lokedi et Hellen Obiri), sans oublier Sifan Hassan, s’isolaient à l’avant de la course. La médaille d’or devait se jouer entre ces cinq femmes.

À moins de 10 kilomètres de l’arrivée, ce fut une sacrée surprise mais la Kényane Jepchirchir (finalement 15e en 2h26’51) venait de perdre le contact avec ces quatre femmes. Qui a donc fait parler sa vitesse de pointe ? Mal en point, Shankule a été la première distancée à 2 kilomètres de l’arrivée. Désormais à quatre pour trois médailles, Lokedi et Obiri ne parvenaient pas à rentrer dans la bataille et laissaient Hassan ainsi qu’Assefa s’envoler vers l’or et l’argent. Après une dernière accélération dévastatrice qui a bien failli faire tomber les deux athlètes, la Néerlandaise devenait championne olympique du marathon en battant le record olympique vieux de 12 ans enregistré par Tiki Gelana à Londres en 2h23’07. Sifan Hassan a conclu son épopée parisienne avec 3 médailles à Paris dont l’or ce dimanche en… trois courses. Hum, pas mal. Grandiose même !

 

 

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Tous les résultats de l’athlétisme aux JO de Paris 2024

Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta & Gaëlle Mobuchon / STADION 

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