32 ans après les JO de Barcelone 1992 avec les valides, Rosario Murcia-Gangloff a pris la quatrième place du marathon T12 en 3h13’50 pour ses premiers Jeux paralympiques à Paris et a déjà annoncé qu’elle réfléchissait à ceux de Los Angeles 2028. Atteinte de déficience visuelle, la doyenne de la délégation tricolore à 59 ans est un exemple de résilience, d’abnégation et de volonté. Détonnant.
Certaines personnes prennent la vie comme elle vient. Rosario Murcia-Gangloff est certainement de celles-là. Grande dame du demi-fond français dans les années 1990 (28 sélections) avec une participation aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992 et un record de France du 10 000 m qui a tenu pendant 20 ans (31’42″83 en 1992, battu par Christelle Daunay en 2012 avec 31’35″81), la Lyonnaise a subi un décollement de la rétine lors du marathon des Championnats d’Europe à Helsinki 1994, avant d’être atteinte d’un glaucome (maladie dégénérative du nerf optique) qui lui fait perdre progressivement la vue au fil des années, jusqu’à ne plus être capable de courir seule.
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La course à pied comme thérapie
Un épisode qui aurait pu sonner comme un coup d’arrêt pour la représentante de l’Handisport Béziers. Mais il était hors de question pour Rosario Murcia-Gangloff de renoncer à la course à pied. Son esprit compétitrice et la motivation de sa famille (maman de trois enfants) l’ont vite ramenée sur les terrains d’entrainement et elle n’a finalement jamais cessé de vivre sa passion du running. Au point de se qualifier pour les Jeux paralympiques sur marathon grâce à ses 3h08’58 réalisés au Marathon de Paris le 7 avril dernier.
#Paris2024 | ♀️ Au bout de l’effort, Rosario Murcia-Gangloff termine son marathon !
Quelle performance exceptionnelle de la Française qui termine en 3h13’50, à bientôt 60 ans
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Accompagnée par son mari Gilles Gangloff sur les dix premiers kilomètres puis par son ancien élève Mathieu Leroux (record en 2h22’23 à Valence en 2023, ndlr) avec un cordon à son poignet pour les relier, l’ancienne pistarde est allée au bout de ses forces ce dimanche sur le marathon paralympique T12, s’écroulant même dans les derniers mètres avant de se relever, pour terminer quatrième en 3h13’50, sur une ligne d’arrivée qui était jugée aux Invalides.
« Profitez de la santé »
« C’était un parcours très difficile pour moi. Je n’ai fait que trébucher tout simplement et à force de trébucher, je perds pied », explique l’éducatrice sportive de bientôt 60 ans (elle les aura le 23 septembre prochain) qui effectue quelques respirations bien longues pour reprendre son souffle et tenter de récupérer. Pour moi, le plus important, c’est d’avoir fini la course parce qu’on est chez nous. La FFH m’a fait confiance, quelque soit la place. Je suis allée jusqu’au bout. Je suis fière de mes enfants qui sont dans le coin, de mes parents qui sont là-haut, au paradis, et qui étaient avec moi tout le long. Je suis fière aussi de Mathieu et de mon mari qui m’a guidée pendant les dix premiers kilomètres ».
#Paris2024 | « Je suis allée jusqu’au bout. »
♀️ Rosario Murcia-Gangloff, la doyenne de la délégation française, termine 6e du marathon !
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Rosa Murcia-Gangloff a livré un message plein d’espoirs au micro de France Télévisions qu’on souhaite vous faire partager, en encourageant les Français à pratiquer une activité physique régulière « Profitez de la santé. C’est le bien le plus précieux que l’on puisse avoir. Sachez Mesdames, sachez Messieurs, que c’est le sport qui nous permet de rester debout. On a vécu des Jeux paralympiques géniaux, merci Tony Estanguet, la France et l’État. On vit quelque chose de magique et extraordinaire ».
Objectif Los Angeles 2028 ?
Rosa Murcia-Gangloff est une femme de défis et prévoit déjà de s’aligner aux Jeux paralympiques de Los Angeles en 2028. « Je vais d’abord récupérer mais c’est très envisageable. C’est même prévu normalement. Ce n’est pas une histoire d’âge, c’est tout dans la tête. »
La médaille d’or sur le marathon T12 a été décrochée par la Marocaine Fatima Ezzahra El Idrissi (record du monde en 2h48’36) qui l’emporte devant sa compatriote Meryem En-Nourhi (2h58’18) et la Japonaise Misato Michishita (3h04’23).
Crédit photo : CPSF/KMSP
