Il a fallu attendre les derniers mètres du 10 km des Métropolitaines BLOT pour en connaître son vainqueur : Le Marocain Soufiyan Bouqantar s’est imposé au sprint en 28’46, deux secondes devant le Français Emmanuel Roudolff-Levisse. Chez les dames, la palme est revenue à la Tunisienne Marwa Bouzayani qui a pulvérisé le record de l’épreuve de plus d’une minute en coupant la ligne en 31’29.
Au vu de la qualité des athlètes en lice, on pouvait allègrement imaginer que le record de l’épreuve des 10 km des Métropolitaines BLOT serait battu (28’34 par le Marocain de la SCO Ste Marguerite de Marseille Youssef Benhadi en 2024, seulement 7e en 28’54 ce dimanche). Il n’en fut rien. Un peloton de douze hommes s’est rapidement formé, à peine le coup de pistolet avait-il retenti, mais aucun des principaux acteurs n’a pris l’initiative de durcir le train ou de prendre la poudre d’escampette. Tant pis pour le chrono, tant mieux pour le spectacle de cette 30e édition.
Évidemment, avec un record personnel en 27’51 claqué le 5 janvier dernier sur la Promenade des Anglais de Nice, Soufiyan Bouqantar faisait partie de ceux qui pouvaient affoler les compteurs. L’ancien pistard, reconverti sur la route depuis 2022, n’a rien perdu de sa superbe en débordant tous ses rivaux du jour sur le sprint final, alors que le mercure tombait sous la barre des zéro degré. « Aujourd’hui, je venais pour gagner et réaliser une séance pour casser la monotonie de l’entraînement. J’ai regardé ma montre au 9e km et je me suis dit que je devais accélérer fort si je voulais améliorer le record du parcours. Avec mon entraîneur, on a ciblé les 10 km de Lille le 16 mars pour réaliser un gros chrono.
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« Les courses françaises mettent les athlètes dans les meilleures conditions »
Et c’est vrai que Soufiyan Bouqantar était vraiment le plus fort. Le Marocain licencié au Run Up Nanterre, qui découvrait le circuit bretillien, n’en est pas à son coup d’essai sur les courses hexagonales (vainqueur du semi-marathon d’Auray-Vannes le 15 septembre 2024 en 1h03’31, des 10 km de Rennes le 26 octobre 2024 en 28’00 et des 10 km de la Tour Eiffel le 15 décembre 2024 en 29’03). « Les courses françaises mettent les athlètes dans les meilleures conditions, elles nous permettent de gagner des points au ranking pour se qualifier dans les compétitions internationales. En 2025, mon objectif principal sont les Championnats du monde à Tokyo sur marathon (13 au 21 septembre). Je suis en train de voir avec mon coach pour courir un marathon roulant afin de réaliser les minima fixés à 2h06’30. »
Dernière répétition avant Séville pour Emmanuel Roudolff-Levisse
Et pourtant, un Français n’est pas passé loin de piéger Soufiyan Bouqantar. Il s’agit d’Emmanuel Roudolff-Levisse, qui n’a toutefois pas assez cru en ses chances de viser la gagne dans le money time. Deuxième en 28’48, le fondeur de l’Athlé 92 se satisfait du scénario, avec un rythme facile pour lui durant les deux premiers tiers de la course. En pleine préparation pour le Marathon de Séville (23 février), il a puisé un peu plus dans ses ressources pour sa dernière apparition en compétition avant de se rendre dans le capitale de l’Andalousie (record en 2h07’51 à Valence le 1er décembre 2024).
C’était un peu tactique. On se valait tous plus ou moins. On est rentré dans une course d’attente les 5 ou 6 premiers kilomètres. Par rapport à la préparation que j’effectue actuellement dans le cadre du marathon de Séville, j’étais plutôt content que ça parte lentement au début et que ça finisse vite. Dans le final, je suis un peu à contre-temps dans le sprint, je pars un chouïa plus tard que les autres. Si j’étais partie avec Soufiyan, j’aurais pu jouer la gagne ». Toujours chez les Tricolores, relevons les 29’09 de Julien Rebeck et les 29’14 de Flavien Coindard qui abaissent leur temps de référence. À l’heure de faire les comptes, 237 coureurs sont descendus sous les 35 minutes, dont 12 en dessous de la barrière des 30 minutes.
Marwa Bouzayani intouchable
Du côté des dames, le scénario a été totalement différent. Annoncée comme la grandissime favorite de la course, il n’a pas fallu longtemps à Marwa Bouzayani pour assumer pleinement son statut. La Tunisienne du Racing Multi Athlon, qui fait partie des meilleures steepleuses de la planète (record en 9’04″93 en 2024), s’est intercalée au sein d’un groupe de garçons pour ne jamais faiblir jusqu’à la ligne d’arrivée. Sûre de ses forces pour sa deuxième expérience sur 10 km après Valence (31’17 dimanche dernier à Valence), Marwa Bouzayani a impressionné avec un chrono de 31’29, atomisant de plus d’une minute le record des Métropolitaines BLOT (ancien : 32’53 par Nawal Yahi en 2023). « L’objectif sur 10 km est de faire moins de 31 minutes mais l’objectif principal reste le 3000 m steeple et les Mondiaux de Tokyo. Je crois que c’est la première fois de ma vie que je cours sous zéro degré. »
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C’est pour le podium que les surprises se sont dessinées au fil des kilomètres, avec la sociétaire de l’Athlé Bocage Vendée Agate Violleau (33’47, record personnel), troisième des Championnats de France 2023 du semi-marathon à Belfort, et l’Ethiopienne de l’AS Strasbourg Farida Abaroge (33’50), sélectionnée aux JO sur 1500 m avec l’équipe des réfugié(e)s. Enfin, soulignons aussi les 34’28 de Samira Mezeghrane (11 sélections en Bleus) à 45 ans. Les efforts déployés ces derniers mois par l’équipe organisatrice pilotée Jean-Pierre Pen, le président des Métropolitaines, ont porté leur fruit et ils ne masquaient pas leur satisfaction, comme en témoigne leur grand sourire en fin de matinée.
Tous les résultats des 10 km des Métropolitaines 2025.
Crédits photos : Clotilde Briand / STADION
