Trois semaines après le Marathon de Francfort bouclé en 2h16’12, Michaël Gras s’offre le cross de sélection à Allonnes et arrive en forme à l’approche du rendez-vous continental en Slovaquie le 10 décembre.
Forcément, il avait la pression. Quelques semaines seulement après avoir avalé 42,195 km dans les rues francfortoises, en Allemagne, Michaël Gras s’est montré très heureux d’avoir répondu présent dans la Sarthe dimanche : « Mon objectif c’était de me sélectionner, je ne m’étais pas encore projeté jusqu’aux Europe. Je vais savourer cette sélection, explique-t-il. Après le marathon j’ai fait une semaine de repos complet et après j’étais bien obligé de refaire quelques séances en nature, du fartlek pour préparer Allonnes mais aucune séance sur piste, afin d’entretenir et d’essayer de récupérer à la fois ». Un résultat plus que mérité pour le fondeur d’Alès Cévennes Athlétisme au talent inversement proportionnel à sa modestie : « La première place française c’est du bonus parce que je me serai contenté de rentrer dans les quatre » confie-t-il, encore essoufflé quelques instants par l’effort consenti.
Oui, parce que cette première place française (6ème au scratch), est d’autant plus louable que la course n’a pas été une promenade de santé, loin s’en faut, sachant que son compatriote de club, Freddy Guimard, deuxième tricolore, a tiré son épingle du jeu dans une épreuve très disputée jusqu’à la mi-course et l’abandon d’Hassan Chahdi, victime d’un point de côté : « J’étais moyennement bien mais tout le monde était plus ou moins dans le dur. Je manquais un peu de jus à la moitié mais c’est à ce moment-là que j’ai pris mes responsabilités en attaquant dans la deuxième grande boucle. Je me suis échappé et j’ai rejoint Mohamed Moustaoui, on a fait le course ensemble jusqu’à la fin et les autres français ne sont jamais revenu ».
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En confiance pour les Europe
Marathonien, crossman, coureur en montagne, pistard mais également brillant étudiant en médecine, Michaël Gras a plus d’une corde à son arc et a désormais l’étoffe d’un grand. Avec déjà 10 capes bleu blanc rouge au compteur, le frère jumeau de Damien (4 sélections et 21ème à Allonnes) est une valeur sûre pour les Bleus. D’autant que l’intéressé apparaît en forme en ce début d’hiver. Et nul doute que le collectif qui compose l’équipe des seniors hommes (Freddy Guimard, Benjamin Malaty, Benjamin Choquert, Hassan Chahdi et Djilali Bedrani) aura encore besoin d’un grand Michaël Gras le 10 décembre prochain pour l’Euro de cross à Samorin (Slovaquie) : « J’essayerai de faire le mieux possible comme d’habitude. Une médaille par équipe est réalisable, l’or, pourquoi pas ». Avec l’espoir d’écrire un chapitre individuel plus heureux que l’édition précédente : « J’espère faire beaucoup mieux que l’an dernier où j’ai terminé 23ème ».
Il sera ensuite temps, après les France de cross où il espère bien figurer, de retrouver le macadam : « Je souhaite faire un chrono sur 10km route. Ensuite, ce n’est pas encore sûr mais il est possible que je réalise un marathon en avril, je ne sais pas encore lequel, pour essayer d’améliorer mon chrono de Francfort. Je pense être capable de réaliser les minima pour Berlin (fixés à 2h13’30) ».
Est-ce à dire que 2017 n’est qu’un avant-goût d’une saison exceptionnelle pour Michaël Gras ? En tout cas, il frémit d’envie de confirmer son bon début d’hiver.