Sacrée championne de France Élite en salle à la longueur, dimanche à Liévin (Pas-de-Calais), Eloyse Lesueur-Aymonin semble avoir ouvert les portes d’une sélection pour les Mondiaux de Birmingham.
Au-delà d’un Championnats de France réussi, il faudra surtout retenir la performance d’Eloyse Lesueur-Aymonin. A 29 ans, au cours d’une carrière marquée par de nombreuses blessures et de nombreux titres, la protégée de Renaud Longuèvre avait le bonheur simple après le titre national à la longueur.
Sur la lancée de son premier concours de l’année à 6,52 m lors du Meeting Féminin du Val d’Oise, la championne du monde de l’épreuve en 2014 confirme ses dispositions : « Le premier concours à Eaubonne c’était plus pour reprendre confiance. Aujourd’hui (dimanche) j’étais plus dans l’optique de me lâcher et commencer à avoir des sensations sur ce qu’on a travaillé à l’entraînement. Ça commence à se mettre en place mais il me manque un troisième concours pour me régler et réaliser un très gros saut. Quoiqu’il en soit 6,69 m je suis satisfaite », réagissait sourire éclatant la sociétaire du SCO Ste Marseille.
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Des sensations retrouvées
Effectivement, la spécialiste du saut en longueur était forcément souriante au moment d’évoquer sa prestation du jour. L’envie de bien faire dans ses tentatives prouve que la championne d’Europe de Zurich bénéficie d’une grande confiance en elle et démontre qu’elle est encore capable de retomber loin dans le bac à sable : « J’ai eu de très belles sensations, je suis de nouveau de retour et j’ai senti que ça commence a bien pousser sur la course d’élan et que ça répondait sous le pied lors du bond. Je mords malheureusement un saut aux alentours des 6,80 m, tout était bien en place, c’est dommage ».
« Ce concours fait surtout du bien à la tête et ça débloque indirectement le corps, les deux vont de pair. J’ai pris un plaisir fou à sauter aujourd’hui, comme la plupart du temps mais là c’est spécial parce que ce sont les championnats de France et j’avais envie de partir de Liévin avec quelque chose de symbolique pour moi ainsi que pour mon club ». Elle avait faim de victoire, la voilà à moitié rassasiée.
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Confiance mutuelle avec Renaud Longuèvre
Si Eloyse Lesueur-Aymonin est restée à sept centimètres des minima (6,76 m) afin d’être invitée directement au festin des reines lors du Mondial à Birmingham (1er au 4 mars), un repêchage lui tend les bras. Avec 6,69 m, elle se place au septième rang mondial actuel. Or, il faut beaucoup d’imagination pour penser que les organisateurs de l’IAAF se contenteront d’un concours à six filles en Angleterre : « La suite de la saison ne dépend plus de moi, si le comité me sélectionne pour Birmingham on continuera la préparation pour cette échéance. Sinon je continuerai à m’entraîner pour élever mon niveau de performance pour cet été ».
Cette sélection lors du rendez-vous planétaire pourrait être la suite d’un long bail en bleu et mettrait en exergue la qualité du travail fourni par Renaud Longuèvre, véritable façonneur de talents, depuis la fin de l’été. En terme de complicité et de confiance mutuelle, on voit qu’il se passe quelque chose de fort entre elle et son coach : « J’ai pu montrer sur ces deux compétitions que mon état de forme revenait et que j’ai ma place sur le très haut niveau. J’ai besoin d’un accompagnement aussi de haut niveau et je ne saute pas que moi, je saute pour nous. Finalement, c’est Renaud qui me permet d’être là aujourd’hui. Il me faut un œil extérieur et Renaud reste l’un des meilleurs techniciens dans le monde. Il a sa place avec moi et en équipe de France ».
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Entre Saint-Raphaël, Lyon et Paris
Basée à Saint-Raphaël, au pôle de Boulouris, elle est en effet entraînée par Renaud Longuèvre, installé en région parisienne. Et depuis la rentrée, elle est également accompagnée pour sa préparation physique par Jérôme Simian (le même que Kevin Mayer), dont la salle de musculation est située à Lyon : « J’en avais marre d’être blessée (rires). Le fait que Renaud soit à Paris je n’ai pas le choix d’y aller. En effet, s’il était un peu plus détaché, il aurait pu venir plus souvent dans le Sud. Les conditions font que je dois m’entraîner comme ça et je ne suis quasiment plus chez moi, je suis entre Lyon, Paris et en repos à Saint-Raphaël notamment ». Ses performances actuelles dans ces conditions n’en sont que plus méritoires. Alors, oui, forcément, le meilleur est à venir.