Gauvain Guillon-Romarin, un perchiste qui monte

19 décembre 2016 à 19:30

Avoir une sœur est-il un avantage quand on pratique l’athlétisme ? La question mérite d’être posée à la lecture du palmarès de Gauvain Guillon-Romarin, petit frère de Ninon, championne de France Élite du saut à la perche en 2016. Le sociétaire de l’US Berry n’était pourtant pas destiné à l’athlétisme. Issu d’une famille de rugbymen, il envisageait son avenir sportif tourné vers le ballon ovale. C’est en voyant sa sœur enchaîner les performances de haut vol et les sélections en équipe de France qu’il a finalement décidé de pousser les portes du stade d’athlétisme. Et les performances ne tardent pas à venir. Dès la catégorie cadets, il est sélectionné aux championnats du monde à Cali (Colombie) en 2015 où il prend la septième place de la finale de saut à la perche et il compte aujourd’hui trois sélections en bleu. Le Berruyer a rejoint en septembre dernier le groupe de Fabrice Le Monnier à Clermont-Ferrand. Grâce à ce changement radical de vie qu’il assume sans difficulté, il aspire réaliser des progrès fulgurants. Ce jeune garçon volontaire et ambitieux partage aujourd’hui sa vie entre les sautoirs de perche et les amphithéâtres de la fac de STAPS.


Rendez-vous avait été pris après la fin de son premier concours de perche de la saison conclu par un meilleur saut à 4,95 m, samedi 17 décembre, lors de la première étape du Perche Elite Tour à Rennes. 


— Bonjour Gauvain, pourquoi avez-vous quitté en septembre votre entraîneur Agnès Livebardon pour rejoindre le groupe de Fabrice Le Monnier ?

J’ai quitté mon entraîneur Agnès Livebardon parce que je voulais aller en STAPS et m’entraîner dans de bonnes conditions. Je n’étais pas dans une ville universitaire à Bourges donc je n’ai pas pu rester là-bas pour combiner études et entrainement. J’ai choisi Clermont-Ferrand parce que c’est le lieu où je peux le mieux lier les deux activités. J’ai donc rejoint le groupe de Fabrice Le Monnier parce que je trouvais que sa manière d’entraîner se rapprochait un peu de ce que je faisais avec Agnès.


.ʻʻ Il manque quelques petits détails pour que ça monte ʼʼ


.— Quelles sont vos nouvelles conditions d’entraînement et qu’est-ce que cela vous apporte ?

J’évolue actuellement dans de très bonnes conditions d’entraînement car je m’entraîne dans le Stadium Jean Pellez qui est très complet pour le saut à la perche. Cela me permet de pouvoir m’entraîner davantage et d’optimiser mon entraînement puisqu’il y a plus d’installations sportives.

— Dans le cadre du Perche Élite Tour, vous avez pris part aujourd’hui (17 décembre) au Roazhon Perche à Rennes. Qu’attendiez-vous de cette première sortie ?

Je voulais refaire plus de 5,00 m mais ce n’était pas la priorité, je voulais trouver des réglages et des sensations.

— Comment vous sentiez-vous sur vos différents sauts ?

J’ai peiné à trouver mes marques à l’échauffement et le concours a été un peu compliqué mais il y a eu des bons sauts et il manque quelques petits détails pour que ça monte mais ça va venir au fil de la saison.

— La saison en salle débute actuellement. Où vous verra-t-on cet hiver ?

Je serai au Perche Élite Tour d’Orléans puis de Nevers et ensuite je ferai d’autres petites compétitions comme à Clermont-Ferrand et puis les championnats de France cadets et juniors à Nantes les 11 et 12 février.

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Gauvain Guillon-Romarin et Axel Chapelle, complices sur les sautoirs de perche comme en dehors.

— Quels sont les points techniques que vous allez travailler cette saison en particulier ?

Je vais travailler ma hauteur en course d’élan et le « piqué » pour pouvoir prendre plus de levier et des plus grosses perches pour aller plus haut. La perche doit rester une chose simple, où rien ne remplace le plaisir et la bonne humeur.

— Le niveau de la perche masculin en France est très relevé, qu’est ce que cela vous inspire ?

Ça m’inspire de l’envie, l’envie d’être à un très haut niveau plus tard en élite et puis l’envie de faire aussi bien un jour pour pouvoir battre mes concurrents. Il y a aussi un gros niveau en juniors cette année et je pense qu’il va y avoir une bonne émulation dans les concours. Je vais avoir envie de gagner et de sauter plus haut que mes concurrents à chaque fois.


.ʻʻ Je ne me fixe pas de limites de hauteur ʼʼ


— Votre grande sœur Ninon fait également partie des grands espoirs de la perche française. D’où vient cette passion familiale pour le saut à la perche ?

Je suis issu d’une famille de rugbymen, alors cette passion vient surtout d’Agnès Livebardon qui a amené le saut à la perche à Bourges et qui a dans un premier temps entraîné ma sœur. Ninon a rapidement progressé et moi je faisais beaucoup de rugby qui reste mon premier sport et celui qui m’a donné beaucoup de bases pour pouvoir être là où j’en suis aujourd’hui, tant sur le plan physique que mental. Mes années rugby me servent encore aujourd’hui.

C‘est en voyant ma sœur faire des sélections en équipe de France, la voir porter les couleurs de la France que je me suis dis pourquoi ce ne serait pas possible pour moi. J’ai toujours rêvé porter le maillot de l’équipe de France. C’est à partir de ce moment-là que j’ai arrêté le rugby pour me consacrer à la perche. C’est ma sœur qui m’a donné envie de faire du haut niveau.

— Vous avez participé aux Championnats du monde juniors cet été. Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?

De très bons souvenirs sur la cohésion, on est soutenu par tout le clan français mais de moins bons souvenirs sur la compétition puisque je suis tombé malade en qualification ce qui m’a empêché de sauter comme je l’aurai voulu. L’équipe de France c’est un rêve. Et puis, on se bat pour son pays.

— Votre ami Axel Chapelle a élevé son record personnel à 5,55 m lors de son titre mondial chez les juniors. Pensez-vous pouvoir battre cette performance cette saison (record à 5,15 m) ?

Je ne me fixe pas de limites de hauteur j’irai le plus haut possible mais je pense que cette saison ce sera un peu compliqué d’atteindre cette performance. 

— Les championnats d’Europe juniors à Grosseto (Italie) sont-ils votre objectif numéro un cette année ?

Oui c’est sûr que c’est mon objectif, après je prends les choses dans l’ordre et je vais déjà essayer de réaliser une bonne saison hivernale en faisant un podium au France et après je pourrai passer à cet objectif pendant la saison estivale.

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