Marathon de Paris : Calvin et Amdouni sur la bonne route

14 avril 2019 à 13:43

Les Éthiopiens ont réussi le doublé dimanche au Marathon de Paris avec les victoires chez les hommes d’Abrha Milaw (2h07’05) et chez les femmes de Gelete Burka (2h22’47). Le double tenant du titre kényan Paul Lonyangata s’est classé troisième. Clémence Calvin a terminé quatrième féminine en améliorant le record de France en 2h23’41 tandis que Morhad Amdouni a bouclé les 42,195 km au huitième rang dans l’excellent chrono de 2h09’14.

Morhad Amdouni l’a fait ! Pour le premier marathon de sa carrière, le champion d’Europe du 10 000 m à Berlin a réalisé une superbe prestation en coupant la ligne d’arrivée, porte Dauphine, à la huitième place en 2h09’14. Un Français n’a pas été aussi rapide à Paris depuis Driss El Himer (2h06’48 en 2003). Le sociétaire du  Val d’Europe Athlétisme, arrivé sans prétention chronométrique à Paris, est désormais sélectionnable pour les Jeux Olympiques de Tokyo (24 juillet-9 août 2020) : « Sur le plan cardiaque, j’allais très bien. Mais c’est surtout musculairement que j’ai souffert. Mais le marathon, c’est ma distance, ma discipline. Il fallait que je me lance un challenge. Avec peu de préparation. Je me parlais en moi-même, car je craignais une crampe à un mollet. Je me répétais : » Je vais bien. Je suis en forme. Tout va bien. J’ai les jambes légères !  » Et finalement, ça s’est bien passé ». Le demi-fondeur (ou fondeur) tricolore était venu se tester dans l’optique des JO de Tokyo de Paris, il pourrait peut être revoir ses plans pour 2020. Ce qui est sûr, c’est que le protégé de Philippe Dupont à l’INSEP va pouvoir se concentrer sur la piste avec en ligne de mire les Mondiaux de Doha sur 5000 m et 10 000 m.

Plusieurs autres Français étaient en quête des minima olympiques (2h11’30) et ont choisi de faire une course d’équipe de grande classe : « On a eu un super lièvre jusqu’au vingt-sixième kilomètre. Après, dès qu’il s’est écarté, Morhad (Amdouni) a relancé. Il a fait exploser le groupe. Il était super-fort. Je me suis retrouvé avec Florian (Carvalho). On est restés ensemble jusqu’à la côte au trente-quatrième kilomètre. Là, il a commencé à avoir des crampes. Après, j’ai fini comme j’ai pu. Mais la fin était très dure. J’ai beaucoup souffert du froid. J’avais même du mal à saisir mes bidons », explique Nicolas Navarro (10e en 2h11’53) qui fait voler en éclats son record personnel. Une nouvelle fois deuxième Français au marathon de Paris, l’athlète d’Aix Athlé Provence devra retenter sa chance pour Tokyo. Même constat pour Florian Carvalho (11e en 2h12’53) et Benjamin Malaty (12e en 2h13’15). Devant, le grand favori a été battu. Vainqueur en 2017 et en 2018, le Kényan Paul Lonyangata (2h07’29) doit se contenter de la troisième place d’une course brillamment remportée par l’Éthiopien Abraha Milaw en 2h07’05 (moyenne de 20 km/h). La deuxième place revient à son compatriote Asefa Mengistu en 2h07’25.

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Record de France pour Clémence Calvin

Le Marathon de Paris a renouvelé son innovation de l’an passé en proposant une course décalée entre les dames et les messieurs. Les féminines élite sont parties précisément avec 16 minutes et 30 secondes avant leurs homologues masculins, ce qui correspond à l’écart entre les meilleurs chronos messieurs et dames de l’année 2018. Les féminines ont d’ailleurs connu le même scénario que les hommes avec un podium qui s’est dessiné dans les derniers kilomètres. C’est en effet au 40e kilomètre que l’Éthiopienne Gelete Burka décide de prendre la course à son compte et s’impose en 2h22’47.

Sensation sur le macadam parisien. Présente dans le groupe de tête dès les premiers instants de la course, Clémence Calvin a toujours semblé maîtriser son sujet. La vice-championne d’Europe de Berlin est partie sur des bases élevées, en passant au 10e kilomètre en 34’13. Si les athlètes des haut plateaux ont appuyé sur l’accélérateur à l’approche du 25e kilomètre, la Française s’est vite retrouvée esseulée mais a parfaitement tenu le choc, même au-delà du cap si périlleux des 35km. Mieux, à deux kilomètre de l’arrivée, elle a trouvé les ressources nécessaires pour dépasser ses concurrentes et boucler son effort en quatrième position dans le chrono 2h23’41 : « C’était une semaine compliquée mais mes proches m’ont préservée et j’ai reçu beaucoup de soutien en amont. Finalement les minorités dissidentes c’est comme en politique, ça reste des minorités. Malgré les détracteurs, il y avait beaucoup d’amour et de bienveillance », a-t-elle déclaré. La médaillée d’argent sur 10 000 m à Zurich en 2014 signe, sous réserve d’homologation, un nouveau record de France qui était détenu depuis 2010 par Christelle Daunay en 2h24’22. Le froid parisien n’a pas empêché la sociétaire de Martigues SA d’atteindre son objectif : réaliser les minima pour les JO de Tokyo en 2020. Dans la course des handisports, Julien Casoli s’est imposé pour la troisième fois sa carrière, après 2012 et 2015, en 1h36’57.

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