Annulation réelle, course virtuelle ! Faute de pouvoir reprendre la compétition, l’international français Félix Bour a réalisé 28’33 sur un 10 km solo à Fréjus.
L’envie de fouler le bitume était trop forte. Actuellement privé de compétition en raison de la crise sanitaire, le sociétaire de l’Entente Sarthe Athlétisme profite de cette période pour entretenir sa forme avec des courses virtuelles. Le Barisien a choisi de se tester sur un 10 km en solitaire ce dimanche qu’il a bouclé en 28’33. Il trouve dans ce challenge un moyen de se jauger et de garder la forme : « Depuis le début du confinement, nous avons décidé avec mon entraîneur Philippe Dupont de travailler sur des distances plus longues et d’augmenter le kilométrage à l’entraînement pour voir comment je réagissais à la charge d’entraînement ».
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Retrouver l’esprit de compétition
Le Français (7 sélections en A) a trompé tout d’abord son impatience en courant le 3 mai dernier un premier 10 km en 29’05 : « Suite à ce test, nous avions décidé de continuer dans cette progression pour réaliser un nouveau test fin juin pour voir si ce type d’entraînement me convenait mieux et si cela pouvait se retranscrire en compétition-test », souligne le demi-fondeur de 26 ans qui a dû, comme tout le monde, ronger son frein durant la période de confinement.
Si ces défis en solo ne remplacent pas l’adrénaline procurée par une vraie concurrence, Félix Bour considère que ce challenge lui permet de retrouver un esprit de compétition : « Un 10km sans adversaire, c’est compliqué car il n’y a pas la même pression qu’en compétition et il n’y a pas non plus la même degré de motivation même si elle était présente quand même. Je me suis préparé depuis début mars comme si ces tests étaient de réelles compétitions et cela me servait de motivation ! ».
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Un parcours rapide
À Fréjus, dans le Var, Félix Bour bénéficie d’un cadre privilégié pour ses sorties d’entraînement : « Le parcours se situe à la base nature de Fréjus sur une piste cyclable en bord de mer ». En amont du test, le vice-champion de France du 10 000 m (record en 28’37″51) à Pacé en 2017 avait minutieusement mesuré un parcours plat propice à la performance. Une boucle de 1993 m à enchaîner 5 fois en ajoutant 35 mètres pour avoir pile les 10 km : « Lors de ce test, j’avais un lièvre à vélo (Stéphane Valenti, champion de France masters de cross en titre), ce qui contribue fortement à la performance car les allures étaient régulières et progressives. La température était peut-être un peu moins idéale (28 degrés à 20h – heure du test).
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Un test réussi
Les METARACER aux pieds, dernière création de son équipementier ASICS, Félix Bour signe 28’33 sur 10 km, soit une moyenne de 2’51 au kilomètre sans aucun dénivelé. Un chrono qui serait synonyme de 19e performance française de tous les temps sur la distance : « Je suis plus que satisfait du résultat final car je savais que j’étais capable de courir autour de 28’45 au 10 km mais je ne m’attendais pas à descendre aussi proche des 28’30 sans adversité et sans but officiel. Je m’attendais à un chrono inférieur à 29 minutes puisque j’avais réalisé de très bonnes séances (25 fois 400 m en 64-65, 7 fois 1500 m entre 4’20 et 4’01 et 36 km en 3’22 de moyenne) qui restaient à confirmer sur un test en grandeur nature ».
Félix Bour court comme un marin sans boussole. Il est encore impossible pour lui de programmer sa première course de la saison : « Tout d’abord je vais couper 3 semaines pour recharger les batteries car je me suis entraîné dur depuis début mars, et je vais ensuite me concentrer sur la prépa des Championnats de France de 10 km (4 octobre à Saint-Omer) et du semi-marathon de Valence (25 octobre) pour réaliser un gros chrono sur la distance. Ensuite , pourquoi pas les Championnats d’Europe de cross à Dublin (13 décembre). C’est un peu flou pour le moment avec le virus qui circule encore, mais nous verrons ça le moment venu ». En effet. Cependant.