Sale temps ! Le concours international du Toulouse Capitole Perche en plein centre-ville s’est transformé en démonstration par plusieurs des meilleurs mondiaux de la discipline, en raison des conditions météo délicates, devant un public passionné venu en nombre.
En dégainant un concours international en plein centre-ville, le Toulouse Capitole Perche se met au diapason d’un athlétisme qui se réinvente à fond la caisse et qui cherche à innover en sortant des stades. Le concours Elite prévu à 15h30 a été repoussé à une heure plus tard, avant d’être définitivement transformé en démonstration en raison des mauvaises conditions avec une piste d’élan bien détrempée.
Une pluie de sourires
La fraîcheur et la pluie tombée sur Toulouse dans la matinée n’ont pas réussi à gâcher le plaisir des athlètes et des spectateurs. Sur ce lieu emblématique de la ville rose, malgré une simple démonstration, plus de mille spectateurs sont restés en tribune ou autour des sautoirs pour assister au show et se sont adonnés aux joies du saut à la perche. Tous ont donné de la voix et des mains pour faire de cet événement une belle fête. Précautionneux, le public était venu avec l’attirail adéquat : ciré, coupe-vent, capuche, parapluie… Taquin, le DJ a fait résonner le tube « I’m singing in the rain » (Chantons sous la pluie).
Les plieurs de gaule sortent de leur stade-cocon, pour se mesurer les uns aux autres dans un lieu insolite. C’est plutôt une bonne nouvelle de les voir descendre de leur piédestal de dieux du stade, se rapprocher du commun des mortels et offrir des scènes surréalistes au cœur de notre vie quotidienne. Car leur rôle premier est de nous faire rêver. Et ils l’ont très bien fait ce samedi. Après avoir rangé les barres et placé le fil, les principaux acteurs, sur élan réduit, ont profité de ces joutes aériennes en musique pour s’amuser et amuser les passionnés. Le vice-champion olympique de Tokyo, derrière Armand Duplantis, Christopher Nilsen gardait le sourire malgré l’annulation du concours. « Tout le public est resté, c’est incroyable ! ». Un public, qui pour la plupart, ont découvert l’Américain sur les écrans de TV pendant les JO en août dernier.
Une démonstration qui s’est déroulée dans la joie et la bonne humeur. « On a une fenêtre où à l’échauffement ça allait, glisse Marion Lotout, multiple championne de France. Et puis, il y a eu des trombes d’eau et la prise en main de la perche est vraiment compliquée. C’est hyper bien organisé, on avait envie de mettre le feu. »
Valentin Lavillenie épate la galerie
Celui-là aime le spectacle et s’est régalé d’enflammer ce grand terrain de jeu. Valentin Lavillenie a réalisé une performance qu’on pourrait juger acrobatique pour un sauteur à la perche. Le vice-champion d’Europe en salle de Torun cet hiver s’est fendu d’un salto au-dessus du fil avant de retomber sur le tapis. Chapeau l’artiste. « Les gens sont venus voir du saut à la perche, donc on leur montre, pas comme on aurait pu en espérer. Il y aura des éditions en 2022, 2023 et 2024 avec le soleil qu’on connaît dans le sud. »
Le public chante « joyeux anniversaire » pour Renaud
Présent dans les tribunes, Renaud Lavillenie a mis fin à sa saison prématurément, juste après le Meeting de Paris. Pour ses 35 ans ce jour, le public toulousain lui a offert un moment sympathique en poussant la chansonnette « joyeux anniversaire ». Pour le champion olympique de Londres, le Toulouse Capitole Perche est un bon moyen de promouvoir une discipline et ses stars, et toucher un public qui ne viendrait pas dans les stades en venant tout simplement à lui. « C’est une vraie chance pour le public d’être proche des athlètes et de se rendre compte de la vitesse et de hauteur car quand on est dans un stade à une centaine de mètres du sautoir, ce n’est pas évident. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit des gens s’envoler à quasiment 6 mètres. Rendez-vous l’an prochain, on ne peut pas s’arrêter à une édition toute mouillée ! »
Rendez-vous en 2022 !
Crédits photos : Matthieu Tourault / STADION