Auteur d’un meilleur jet à 77,95 m, Quentin Bigot s’est brillamment qualifié pour la finale des Championnats du Monde d’athlétisme à Eugene au marteau. Son concours n’aura duré que quelques minutes : le temps de deux essais, à vrai dire. Le Messin est une solide chance de médaille pour la délégation tricolore dont la grande explication est prévue demain à 21h.

Il n’a pas fait de vieux os sur l’aire de marteau ce vendredi soir. Sur la route d’une deuxième médaille mondiale, Quentin Bigot connaît le chemin et sait toute l’importance de gaspiller le moins d’énergie possible lors des qualifications. L’élève de Pierre Jean-Vazel sera bien au rendez-vous de la finale du lancer du marteau après avoir aisément dépassé la limite fixée à 77,50 m. Comme lors de JO de Tokyo l’été dernier, le conducteur de train de marchandises a eu besoin de deux tentatives pour envoyer son engin bien au-delà de la ligne demandée. Si son premier jet est mesuré à 75,62 m, le deuxième s’est avéré bien plus convaincant. En effet, Quentin Bigot est entré dans la cage très tranquillement et a sorti un magnifique jet retombé à 77,95 m, synonyme de septième place des qualifications. Deux fois quatre tours sur lui-même… et puis s’en va. « Les qualifications ne sont jamais une étape très facile, confie Quentin Bigot juste après son concours. Je me suis fait un peu peur au premier essai, j’ai un peu sauté en tournant, ce qui m’arrive rarement mais j’ai rectifié le tir tout de suite au deuxième. J’ai fait ce que je savais faire maintenant en route pour la finale. »

« Ça va être une bataille très ardue ! »

C’est un signe qui ne trompe pas chez lui : quand il est puissant et relâché, c’est que le Messin de 29 ans est dans une grande forme. Tout cela tombe très bien, car une troisième finale planétaire d’affilée l’attend demain samedi à 21h00. « Il y a six personnes pour trois places à peu près, ça va être une bataille très ardue ! Le stade est magnifique, normalement il y a un peu plus d’espace entre les tribunes et la piste mais ça donne de la proximité avec le public, moi j’aime bien. L’emplacement de la cage n’est pas du tout habituel, elle est au milieu du terrain ». Troisième meilleur performeur mondial de l’année avec ses 80,55 m, Quentin Bigot fait partie des favoris pour un podium, moins de deux ans après sa médaille d’argent des Mondiaux de Doha. Quatrième des Mondiaux 2017 à Londres, le Messin avait donc gagné deux places, deux ans plus tard, à Doha, et aborde cette finale de nouveau dans la peau d’un prétendant au podium. Un ton au-dessus des autres dans le même groupe de qualification, le B, le Polonais Pawel Fajdek, quadruple champion du monde de façon consécutive, en 2013 à Moscou, en 2015 à Pékin, en 2017 à Londres et en 2019 à Doha, a expédié son engin à 80,09 m, envoyant au passage un message à la concurrence. Parmi les autres favoris, le champion olympique Wojciech Nowicki (79,22 m), le vice champion olympique norvégien Eivind Henriksen (78,12 m), le Hongrois Bence Halasz (79,13 m) ainsi que Américains Daniel Haugh (79,34 m) et Rudy Winkler (78,61 m) ont également franchi l’écueil des qualifications.

C’est à Yann Chaussinand que revenait le privilège d’ouvrir le bal pour les Bleus, puisque le lanceur clermontois a été placé dans le groupe A des qualifications du marteau. Malheureusement, celui qui a la particularité de faire trois rotations a dû se contenter d’une meilleure marque à 73,95 m. Il s’est classé dix-huitième des qualifications, à 72 centimètres du douzième et dernier qualifié, l’Américain Alex Young (74,67 m). Rageant pour l’athlète de 24 ans qui est arrivé à Eugene avec une performance d’engagement à 77,34 m. On le retrouvera dans quelques semaines aux Championnats d’Europe à Munich (15 au 21 août).

Crédit photo : Solène Decosta / STADION
© Tous droits réservés