Djilali Bedrani : « J’ai pris en maturité »

14 août 2022 à 11:27

ÉPISODE 3

RÊVE DE

CHAMPIONS

À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Troisième volet avec Djilali Bedrani !

À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Troisième volet avec Djilali Bedrani !

DJILALI

BEDRANI

ÉPISODE 3

À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Troisième volet avec Djilali Bedrani !

DJILALI

BEDRANI

Après avoir créé la surprise aux Mondiaux de Doha en 2019 avec une cinquième place sur 3000 m steeple, Djilali Bedrani nourrissait des ambitions élevées lors des JO de Tokyo où il a été éliminé en séries. Depuis, le pensionnaire du SATUC Toulouse a réussi à se remobiliser sur le macadam en terminant quatrième du semi-marathon de Séville le 30 janvier dernier en 1h02’18. Bonne nouvelle : à quelques jours des Championnats d’Europe de Munich, les bonnes sensations sont au rendez-vous pour le troisième meilleur performeur français de tous les temps en 8’05″23. Pour Stadion, le demi-fondeur coaché par Sébastien Gamel revient avec lucidité et expérience sur son aventure olympique ainsi que les leçons à en tirer, et dévoile son objectif pour le déplacement en Bavière. Le Toulousain de 28 ans a annoncé en juin dernier le début d’une nouvelle collaboration avec Asics et s’est confié aussi sur sa relation avec son partenaire. 

— Djilali, dans quel état d’esprit abordez-vous ces Championnats d’Europe de Munich ?

Je suis excité à l’idée de pouvoir participer à ces championnats d’Europe. Vu que cette année je n’ai pas encore fait de championnat, c’est toujours un plaisir de pouvoir porter le maillot de l’équipe de France. Pouvoir montrer ce qu’on peut faire sur le 3000 m steeple. Je me suis bien entraîné, je pense être plutôt pas mal. Entre l’entraînement et la compétition, il y a toujours une grande différence. Quand on arrive sur un championnat, toutes les cartes sont rebattues. J’espère pouvoir tirer mon épingle du jeu, et passer les qualifs, puis en finale on verra.

 

— Depuis cinq éditions (Mahiedine Mekhissi-Benabbad en 2010, 2012, 2016, 2018 et Yoann Kowal en 2014), la France a toujours remporté l’or aux Europe sur 3000 m steeple… qu’est-ce que ça vous inspire ?

En France, on a une grande école du steeple. Aujourd’hui, on a la chance d’être dans une bonne génération. On essaie de garder la discipline au maximum. On va tout faire pour conserver le titre. Après, je ne me projette pas du tout sur ça pour être honnête. Dans un premier temps, il faut rester réaliste. Il y a beaucoup de mecs qui ont couru vite sur steeple cette année donc pour moi, ça va être un apprentissage je pense. Je le prends comme ça en tout cas, avec une année difficile. Mon but, c’est vraiment de prendre du plaisir. Déjà en séries, puis en finale comme je l’ai dit où tout est possible. Il faut le prendre étape par étape. Les Championnats d’Europe cette année, dans toutes les disciplines, les meilleurs européens sont les meilleurs mondiaux. Un cap a été passé au niveau européen donc on ne va pas là-bas cueillir des pâquerettes. On y va pour faire quelque chose de bien, et rester concentré le plus possible sur l’objectif. Ça ne sera pas facile.

 

— Aux Jeux olympiques de Tokyo l’été dernier, vous êtes prématurément éliminé dès les séries du 3000 m steeple. Comment expliquez-vous cette contre-performance ?

Les Jeux olympiques, c’est quelque chose d’assez atypique. On ne peut pas arriver sur une olympiade en n’étant pas prêt. Y aller en étant préparé comme je l’étais, ce n’était pas possible de faire quelque chose aux JO. Psychologiquement, je n’étais pas apte à faire les Jeux. J’étais préparé physiquement, mais mentalement je n’y étais pas. J’essaie de prendre du recul par rapport à ça, car c’est du passé. C’était une année particulière. Ces Jeux en 2021 pour moi, ce n’était pas une vraie olympiade. Il manquait beaucoup de choses, notamment le public. On n’a pas été mis dans les meilleures dispositions pour aller chercher quelque chose de bien. J’en avais le potentiel, mais voilà les championnats sont différents des meetings. Il y a plusieurs choses qui entrent en compte. Même si on a de l’expérience comme je peux en avoir, on peut quand même se faire sortir en série. Je l’ai appris, maintenant je vais tout faire pour que ça ne se reproduise plus dans les années à venir.

 

— Avec un an de recul, quels enseignements avez-vous tirés de cette expérience douloureuse ? Y a-t-il tout de même du positif à tirer de cette expérience ?

Je dirais que j’ai pris en maturité depuis les JO. Déjà parce que je n’ai pas pu tomber aussi bas. Je me suis blessé derrière. L’année post-olympique a été difficile. Mais psychologiquement, ça m’a forgé. Je suis un autre homme, avec plus de maturité, je vois les choses autrement. Les Championnats d’Europe ne me mettent pas de pression, j’ai même hâte d’y être. On tourne une page, et on en écrit une nouvelle, comme si c’était ma première sélection. On repart de zéro. C’est sûr que les JO m’ont donné un coup de pouce dans ma carrière. J’ai pris en maturité, et ça va me servir surtout sur une discipline comme le 3000 m steeple. Ce n’est pas comme les autres distances. On peut arriver à maturité tardivement.

— Depuis, comment se passe votre préparation ? Comment s’est déroulé votre stage au Kenya ?

Ça s’est très bien passé. J’ai effectué cinq semaines au Kenya cet hiver. Ensuite, j’ai fait quelques courses sur route. La saison hivernale a été un peu compliquée à cause d’une petite gêne au genou. Aujourd’hui ça va mieux, j’arrive à bien courir. Ensuite je suis reparti en stage en Afrique du Sud, c’était cool aussi. Puis pour préparer les championnats d’Europe, j’ai fait deux stages de semaines à Font-Romeu, d’abord pour préparer les championnats de France, puis ensuite les Europes. J’ai fait une bonne préparation, on verra bien comment ça va se passer.

 

— Le 30 janvier dernier et après un stage au Kenya, vous avez terminé quatrième du semi-marathon de Séville en 1h02’18 (22e performeur français de l’histoire). On vous imagine satisfait de ce chrono…

La préparation a été assez courte. J’ai fait cinq semaines de préparation puis je me suis directement dirigé vers le semi-marathon. J’avais besoin de faire une distance qui n’était pas la mienne, et retrouver des sensations psychologiques et physiques. J’étais vraiment satisfait du chrono, c’est l’une des meilleures performances de l’année que j’ai faites.

 

— Le grand public vous a découvert aux Mondiaux de Doha en 2019 avec une cinquième place sur 3000 m steeple en 8’05″23. Selon vous, quel doit être le déclic pour retrouver des performances dignes de votre vrai niveau ?

Je pense que le déclic, je l’ai. Il faut maintenant reprendre de la confiance, en enchaînant des compétitions de très haut niveau. Comme je l’avais fait en 2019 où j’arrive aux championnats du monde en ayant passé toute la saison à côtoyer les meilleurs. Je m’étais repréparé derrière, et c’était l’un des meilleurs championnats de ma carrière. Aujourd’hui, je pense qu’il ne faut pas comparer les années. Ça ne sera jamais pareil qu’à Doha. Même là, les Europe, on les abordent avec une forme différente. Elle n’est pas plus mauvaise, elle est même meilleure. Il faut faire confiance à son instinct, courir librement et ça va le faire.

« J’ai pris aussi exemple sur mon père qui est un bosseur »

— Qu’est-ce qui vous plaît dans le 3000 m steeple ?

Ça me plaît car c’est une course à obstacles. Ça demande de la détermination, de la technique et de la vitesse. C’est tout ce que j’aime en fait. Pour moi, plus c’est compliqué, plus j’aime. Ça ressemble au cross-country, et à la base, je suis crossman. J’ai commencé comme ça. Pour moi, cette discipline-là, c’est l’école de la vie. Ça t’apprend à te surpasser et à persévérer. Ce n’est jamais acquis, comme dans une carrière en fait. Tu peux réaliser la cinquième performance mondiale et te faire sortir en séries aux JO. Ce que j’ai vraiment appris cette année, c’est que rien n’est acquis et il faut toujours travailler. Ça reflète aussi la discipline qu’est le 3000 steeple, et ma personnalité. C’est pour ça que j’aime bien cette distance, ça correspond à mes valeurs. J’aime le dépassement de soi. C’est une distance difficile, c’est la seule course de demi-fond avec des obstacles.

 

— Comment imaginez-vous la suite de votre carrière ? Peut-on espérer vous voir un peu plus sur la route ?

Je ne me ferme pas de porte sur la route, mais j’ai d’abord quelque chose à faire sur la piste. Je suis un vrai coureur de 3000 m steeple. Et de 1500 m maintenant. Après 2024, je changerai sûrement ma manière de voir les choses, je me mettrai peut-être sur marathon, je ne sais pas encore. J’aime bien la route, il n’y a pas forcément de chronos comme sur la piste, tu cours surtout avec tes sensations. On écoute plus son corps sur la route que sur la piste.

 

 — Avez-vous un ou des modèles qui vous ont inspiré à poursuivre une carrière d’athlète ?

Je suis mon propre modèle, taille unique, produit limité ! Je rigole bien sûr. On pense tous à Zidane, Mahiedine Mekhissi, ce sont des grands sportifs, donc on essaie de s’inspirer d’eux et de leur personnalité. Il y a aussi Bob Tahri qui est fort sur steeple. Ces mecs-là m’ont vraiment donné l’envie de faire du 3000 steeple. J’ai pris aussi exemple sur mon père qui est un bosseur. Il travaillait dans le bâtiment à l’époque. C’est lui qui m’a donné la voie du travail. J’ai toujours su qu’il fallait travailler pour y arriver. Je me suis inspiré de lui. Il y aussi mon frère jumeau, que j’ai vu cravacher pour préparer ces concours. Ça m’a fait prendre conscience que si je voulais réussir, il fallait que je m’entraîne plus que les autres pour réussir. Le modèle familial joue beaucoup. Mon grand-père était aussi très bosseur. On est très famille.

« On a les mêmes valeurs avec ASICS »

— Avez-vous un grand rêve, en tant qu’athlète ?

Comme tout le monde, c’est d’être champion olympique, surtout à Paris 2024. C’est mon plus grand souhait. Je ne me ferme pas les portes, je sais que tout est possible. Je l’ai vu à Doha, j’ai vu que j’étais capable de faire 8’05 et de me faire sortir l’année d’après en séries. Je suis optimiste, je suis un mec capable du meilleur comme du pire. On verra bien ce que l’avenir nous réserve. On va essayer de s’entourer des bonnes personnes pour pouvoir y arriver. Mettre des choses en place avec l’entraîneur, un groupe d’entrainement, avoir un suivi un peu plus fonctionnel/professionnel. J’ai aussi un rêve en tant qu’homme, c’est d’aller en Australie. Pour voir le pays, pour voir Sydney, les kangourous… C’est un rêve que j’ai depuis tout petit.

 

— On passe maintenant à la partie équipements : Vous êtes sous contrat avec ASICS depuis juin 2022. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste cette collaboration dans ses grandes lignes ?

J’ai été accompagné par un autre équipementier pendant six ans. Après les JO, on a revu le contrat et il n’y a pas eu trop de match avec eux car on avait plus les mêmes projets. Pour eux, le 3000 m steeple, de ce que j’ai compris, ce n’est pas une distance dans laquelle il fallait investir. Asics m’a tendu une perche, en me disant : « on te met à disposition des équipements et un accompagnement pour pouvoir réussir ».

 

— Comment s’est construite la relation entre la marque et vous ?

On a les mêmes valeurs avec ASICS. C’est une marque qui est en train d’évoluer, ils passent un cap au niveau textile… ils ont un camp d’entraînement au Kenya, moi j’y vais beaucoup donc il y a pas mal de choses qui se ressemblent et qui s’assemblent. On essaie de faire les choses bien, ça se met en place rapidement.

 

— On en parlait récemment sur Stadion, Asics a sorti sa première paire de demi-fond avec plaque carbone, la Metaspeed LD. On vous a souvent vu la porter en compétition cet été. Quel est votre avis sur la paire ?

Elles sont bien, c’est une paire confortable qui est idéale pour des distances comme le 3000 steeple, 5000 m ou le 10 000 m. Je les mets beaucoup aux entraînements et je vais les porter aussi aux championnats d’Europe. C’est vraiment un bon produit.

— Avez-vous un grand rêve, en tant qu’athlète ?

Comme tout le monde, c’est d’être champion olympique, surtout à Paris 2024. C’est mon plus grand souhait. Je ne me ferme pas les portes, je sais que tout est possible. Je l’ai vu à Doha, j’ai vu que j’étais capable de faire 8’05 et de me faire sortir l’année d’après en séries. Je suis optimiste, je suis un mec capable du meilleur comme du pire. On verra bien ce que l’avenir nous réserve. On va essayer de s’entourer des bonnes personnes pour pouvoir y arriver. Mettre des choses en place avec l’entraîneur, un groupe d’entrainement, avoir un suivi un peu plus fonctionnel/professionnel. J’ai aussi un rêve en tant qu’homme, c’est d’aller en Australie. Pour voir le pays, pour voir Sydney, les kangourous… C’est un rêve que j’ai depuis tout petit.

 

— On passe maintenant à la partie équipements : Vous êtes sous contrat avec ASICS depuis juin 2022. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste cette collaboration dans ses grandes lignes ?

J’ai été accompagné par un autre équipementier pendant six ans. Après les JO, on a revu le contrat et il n’y a pas eu trop de match avec eux car on avait plus les mêmes projets. Pour eux, le 3000 m steeple, de ce que j’ai compris, ce n’est pas une distance dans laquelle il fallait investir. Asics m’a tendu une perche, en me disant : « on te met à disposition des équipements et un accompagnement pour pouvoir réussir ».

 

— Comment s’est construite la relation entre la marque et vous ?

On a les mêmes valeurs avec ASICS. C’est une marque qui est en train d’évoluer, ils passent un cap au niveau textile… ils ont un camp d’entraînement au Kenya, moi j’y vais beaucoup donc il y a pas mal de choses qui se ressemblent et qui s’assemblent. On essaie de faire les choses bien, ça se met en place rapidement.

 

— On en parlait récemment sur Stadion, Asics a sorti sa première paire de demi-fond avec plaque carbone, la Metaspeed LD. On vous a souvent vu la porter en compétition cet été. Quel est votre avis sur la paire ?

Elles sont bien, c’est une paire confortable qui est idéale pour des distances comme le 3000 steeple, 5000 m ou le 10 000 m. Je les mets beaucoup aux entraînements et je vais les porter aussi aux championnats d’Europe. C’est vraiment un bon produit.

« Pour les sorties longues et les footings, je mets la Metaspeed Sky+ »

— Quelles chaussures d’ASICS avez-vous l’habitude de porter lors de vos entraînements ?

Pour les sorties longues et les footings, je mets la Metaspeed Sky+, elle est vraiment top. Je porte aussi la NovaBlast 2 pour les entraînements.

 

— Quand vous choisissiez une chaussure de running, quel est le critère le plus important ? Qu’est-ce qui est le plus important dans une chaussure de running ?

 C’est le confort. Il y a plusieurs critères à prendre en compte. Le confort donc, le dynamisme et mon côté performance.

 

— Plus généralement, quel est votre avis sur l’évolution des chaussures de running depuis le début de votre carrière professionnelle ?

Il y a vraiment une évolution depuis quelques années, c’est clair ! Avant, la plaque en carbone n’existait pas. Aujourd’hui ils sont en train de passer des caps et c’est bien pour nous. La performance est meilleure, et ça nous permet aussi de mieux enchaîner les compétitions et d’éviter les blessures.

 

— Que pensez-vous des dernières innovations chez Asics ? Quels sont les points forts de la marque ?

Elles sont vraiment bien, franchement. Ils sont en train de passer un cap comme je le disais, surtout au niveau de l’équipement, donc c’est plutôt cool.

Retrouvez toute la gamme ASICS, en cliquant ici.

Propos recueillis par Briac Vannini
Crédits photos : Hugo Aussenac & I-Run / ASICS

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