En patronne, Rénelle Lamote a remporté avec autorité sa demi-finale en signant le meilleur temps des demi-finales (2’00″23) et confirme qu’elle sera l’une des principales prétendantes au titre de championne d’Europe du 800 m, samedi soir lors de la finale à Munich. Trois des quatre équipes de France en lice en séries des relais 4×100 m et 4×400 m se sont qualifiées en finale.
Triple médaillée d’argent lors des Championnats d’Europe (Amsterdam 2016, Berlin 2018 et Glasgow 2019), Rénelle Lamote espère enfin décrocher la plus belle des médailles à 28 ans, à Munich. Surtout après son élimination prématurée aux Mondiaux d’Eugene en demi-finales. La demi-fondeuse tricolore avait appris ensuite qu’elle souffrait de surcroît de la Covid. Pas de quoi la consoler néanmoins et c’est avec une volonté de tout écraser sur son passage que Rénelle Lamote a débarqué en Bavière. Cela s’est encore constaté ce vendredi lors des demi-finales, qui ont vu la quintuple championne de France du 800 m ne laisser aucune chance à ses concurrentes. Première de sa série mais également meilleur temps des demi-finales confondues, avec un chrono de 2’00″23, la sociétaire du Racing Multi Athlon a fait très forte impression à la veille d’une finale (20h15) dont elle sera assurément l’une des grandes favorites avec la pépite britannique Keely Hodgkinson, vice-championne olympique en 2021.
« L’objectif, c’est la médaille d’or »
Sa superbe performance de vendredi pour se hisser sur la dernière marche en atteste. Rénelle Lamote avait l’intention de prendre les choses en main, elle a su le faire avec beaucoup d’autorité. « Je me suis dit qu’il fallait y aller, je suis contente, et j’en ai remis un peu pour gagner dans les derniers appuis, car c’était important de gagner aujourd’hui, confie Lamote, sans se cacher qu’elle ne visera qu’un métal en finale. L’objectif, c’est la médaille d’or, bien sûr. Ce serait nul que je cours pour faire troisième, car ça, c’est un coup à finir cinquième. Non, je vais me battre pour gagner, même si je sais que toutes les filles qui passent en finale sont très fortes. Mais il faut être ambitieux. Le résultat sera ce qu’il sera, mais je vais me battre jusqu’au bout ». Elle peut rêver de tout. Elle a désormais tous les droits.
Solène Gicquel franchit l’écueil des qualifications
Pour sa première grande compétition internationale, Solène Gicquel s’est qualifiée pour la finale (dimanche à 19h05) des Championnats aux Europe du saut en hauteur en culminant à 1,87 m à son deuxième essai, suffisant pour accéder dans le top 12. Que ce soit à 1,78 m, à 1,83 m et à 1,87 m, la représentante du Stade Rennais s’est à chaque fois reprise par deux fois pour passer. « J’étais venue chercher cette qualification. Maintenant je vais me faire plaisir en finale. Je vais tout faire pour grappiller des places. J’ai eu du mal à me mettre dedans, j’étais super stressé, donc je fais pas mal de ratés, mais ça passe donc c’est le principal ». Il faut remonter dix ans auparavant pour retrouver la trace d’une Française en finale européenne du saut en hauteur (Mélanie Melfort à Helsinki en 2012).
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Droit vers les finales !
La mission rachat des Bleus a commencé idéalement. Encore marqué par la déception d’Eugene, le mois dernier dans l’Oregon, le quatuor français du 4×100 m n’a fait le voyage à Munich que dans un seul et unique objectif : oublier l’échec des Mondiaux en s’offrant au moins une médaille en Bavière et si possible dans le plus beau métal possible sur ces Championnats d’Europe. Un rêve toujours accessible après les séries de vendredi matin. Mickaël Zézé, Ryan Zézé, Pablo Mateo et Jimmy Vicaut, disqualifiés en finale à Eugene pour une transmission du relais hors-zone, ont en effet validé leur billet pour une nouvelle finale après leur deuxième place de la deuxième série, derrière l’Allemagne (37″97), tandis que l’Italie, privée du champion olympique du 100 Marcel Jacobs, blessé, a dû se contenter de la cinquième place en 39″02 et n’intègre pas le top 8. Avec Vicaut comme dernier relayeur, l’équipe de France a de surcroît signé un très beau chrono, en 38”17, deuxième temps des deux séries confondues, malgré des transmissions très assurées.
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De quoi aborder la finale de dimanche avec beaucoup d’espoir et d’ambition pour nos quatre Tricolores. « On visait la qualification automatique, c’est fait », appréciait le premier relayeur Mickaël Zézé tandis que Pablo Mateo assurait à l’avance aux supporters français qu’ils ne devraient pas être déçus dimanche. « En finale, normalement, on prend un peu plus de risques. Là, on va essayer de faire les choses bien. On a travaillé, on va rectifier nos erreurs et on peut aller encore beaucoup plus vite, je le garantis ». Pour Jimmy Vicaut, le plus expérimenté des quatre hommes, il ne convient pas de s’emballer trop tôt, d’autant que la Grande-Bretagne fera figure d’épouvantail en finale. Et elle ne sera pas la seule dans ce cas. « Ils ont eu une médaille aux Championnats du monde, c’est eux les favoris, avec les Allemands, qui sont chez eux. Et après, c’est une surprise. À Eugene, on se voyait médaillés, et il y a eu un hors-zone. On va faire le job et aller le plus loin possible ». « Aller chercher ce que nous sommes venus chercher », conclut Ryan Zézé, qui ne pouvait pas mieux résumer l’état d’esprit du quatuor.
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Les hommes avaient montré la voie, les femmes ont parfaitement reçu le message et ont emboîté le pas de leurs compatriotes quand leur tour est venu. Floriane Gnafoua, Gémima Joseph, Hélène Parisot et Mallory Leconte, en lice quelques instants après sur le relais 4×100 m féminin dont elle composait le quatuor pour les Bleues, ont répondu présentes en séries et se sont qualifiées pour la finale. Les quatre Françaises, particulièrement appliquées dans les transmissions de témoin, toutes parfaites, ont dominé de la première à la dernière seconde de course. Victorieuse en 43″24, l’équipe de France a fait forte impression et peut légitimement espérer monter sur le podium dimanche à 22h22. Un sentiment confirmé ensuite par Floriane Gnafoua. « On a retransmis le travail que nous avons fait à Boulouris et nous sommes ici pour remporter une médaille ». « On a fait un très bon travail au stage de Boulouris, on a eu le temps d’apprendre à se connaître et de travailler les passages et aujourd’hui, c’était l’application de tout ce travail, mais notre objectif, c’est la boîte », savourait aussi Gémima Joseph.
« On va tout faire pour rapporter une médaille »
Le quatre sur quatre n’était pas loin pour l’équipe de France sur le relais. Malheureusement pour les Tricolores, il ne s’agira que d’un trois sur quatre, puisque le quatuor féminin du 4×400 m est resté à quai. Leur cinquième place lors des Mondiaux d’Eugene laissait pourtant penser que les relayeuses françaises pourraient tranquillement se hisser en finale à Munich. L’aventure s’arrête dès les séries, au contraire de leurs homologues masculins du 4×400 m. Comme dans l’Oregon en finale, Sokhna Lacoste, Marjorie Veyssière, Diana Iscaye et Amandine Brossier ont terminé cinquième en 3’29″64, synonyme d’élimination. « Sur les transmissions notamment, je fais une erreur à la fin. C’est très décevant de notre part et ce n’est évidemment pas ce à quoi nous nous attendions », explique Amandine Brossier.
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Composé dans l’ordre de Gilles Biron, Loïc Prévot, Simon Boypa et Téo Andant, le quatuor s’est classé deuxième de sa série, avec un temps de 3’02″09, et ce en l’absence du leader Thomas Jordier, préservé au lendemain de sa finale individuelle sur le tour de piste. Une performance après laquelle nos quatre représentants du tour de piste se prennent à rêver. Simon Boypa le premier. « Il y a une carte à jouer, le plateau reste assez ouvert et on va tout faire pour rapporter une médaille ». « On est vraiment soudés, ça peut tirer l’équipe vers le haut, donc demain, on visera la médaille d’or », confirme Téo Andant, qui espère lui aussi que la Marseillaise résonnera samedi après la finale.
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Crédits photos : Matthieu Tourault, Elyse Lopez et Gaëlle Mobuchon / STADION