Mamadou Kassé Hann a réussi sa rentrée sur 400 m haies il y a trois semaines lors du premier tour des Interclubs à Nice. L’athlète du Montpellier Athlétic Méditerranée Métropole est crédité de 49″54, signant sa meilleure rentrée depuis quatre ans. Une performance encourageante pour la suite, proche du niveau de performance demandé pour les Mondiaux de Londres (49″30) qu’il espère réaliser lors de ses prochaines courses.
Malgré la fatigue apparente et malgré la chaleur, Mamadou Kassé Hann a tenu à s’imposer pour son second 400 m haies en 50″55, dimanche 21 mai, lors du second tour des Interclubs à Nice : « Je ne me sentais pas bien pendant la course et déjà à l’échauffement je n’avais pas beaucoup de sensations. Je suis arrivé tard à Nice hier soir (le 21 mai) et je n’ai pas beaucoup dormi. En plus il y avait du vent et j’ai commis des fautes techniques mais ce sont des choses qui arrivent. Ce chrono ne reflète pas ma forme du moment » glisse l’athlète Montpelliérain, peu essoufflé par l’effort consenti. Seulement, quelques instants après la fin de la course, il accepte volontiers de répondre à nos questions.
Une rentrée prometteuse sur 400 m haies
Confronté à des blessures ces dernières années, Mamadou Kassé Hann a longuement bataillé pour revenir au plus haut niveau. Un travail de longue haleine qui n’a pas été payant pour les JO de Rio où il rate sa qualification pour cinq centièmes (49″15 contre 49″10). Mais qui commence à porter ses fruits cette saison. En effet, le spécialiste du 400 m haies est de plus en plus régulier dans ses courses avec plusieurs chronos sous les 50 secondes : « Je suis satisfait d’avoir réalisé 49″54 pour mon premier 400m haies de la saison. C’est un soulagement parce que ça fait depuis 2013 que je n’avais pas couru aussi vite pour une reprise. Cela veut dire que tout se passe bien à l’entraînement. Je dois être capable de réaliser les minima lors des trois prochaines courses et de courir en moins de 49″. Et pourquoi pas me rapprocher de mon record personnel (48″50 en 2013). »
Naturalisé français depuis 2014
Finaliste mondial du 400 m haies à Moscou en 2013 avec le Sénégal, le sprinteur Héraultais est naturalisé français depuis 2014. Son pays d’origine a perdu l’une de ses valeurs sûres en athlétisme. Cette décision ne serait que la conséquence de son ras-le-bol. L’athlète s’est plaint à plusieurs reprises de la gestion de l’athlétisme au Sénégal. Bien entouré à Montpellier, tout est mis en œuvre pour qu’il réussisse : « J’ai commencé tard l’athlétisme, en juniors 2. C’est donc ma huitième année d’athlétisme. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Je suis à Montpellier depuis cinq ans maintenant et je m’y plais beaucoup. Je suis entrainé par Tidiane Corréa. Mais il y a également Bruno Gajer et Jean-Yves Cochand qui ont également un regard sur ce qu’on peut améliorer. »
Freiner dans son élan par deux opérations en 2015
Cela confirme qu’après avoir connu des pépins physiques il y a deux ans (deux opérations du genou à la suite de tendinites à répétition) le spécialiste du 400 m haies est plus que jamais de retour au premier plan. Mais il ne s’en cache pas : après avoir réussi un bon début de saison, il espère ne pas s’arrêter là. Le sprinteur de Montpellier aspire à être régulier sous les 49 secondes et pouvoir se confronter aux meilleurs dans les compétions internationales : « La maturité est assez tardive sur 400 m haies. Je peux battre mon record personnel parce que je sais que j’ai ce chrono dans les jambes. C’est dans un coin de ma tête à chaque course. Pour y parvenir je dois corriger les fautes techniques. »
La qualification au relais ne lui suffit pas
Personnage très sympathique, ouvert à la discussion, il avoue avoir fait des Mondiaux de Londres sa priorité de sa saison. Et bien sur le 400 m haies. Alors qu’il a déjà un pied dans l’Eurostar pour Londres, après la qualification du relais 4×400 m lors de la Coupe du Monde des relais à Nassau (Bahamas) fin avril, le spécialiste veut décrocher son passeport en individuel pour le rendez-vous britannique : « Je suis fière d’avoir participé à la qualification du collectif mais ce n’est pas suffisant pour moi. Je ne serai pas libéré tant que je n’aurai pas réalisé les minima sur le 400 m haies. Il faut que j’arrive à Londres avec un pic de forme mais avant de penser à cela, il faut que j’enchaine les courses à un bon niveau. »