Comme à l’accoutumée avant une compétition majeure de Kevin Mayer, Stadion a suivi le traditionnel point presse pour découvrir la forme et les ambitions du combinard tricolore, aux Championnats d’Europe en salle d’Istanbul. La coqueluche de l’athlétisme français, qui tentera samedi et dimanche de décrocher un troisième titre continental à l’heptathlon (après 2017 à Belgrade et 2021 à Torun), vient avant tout se faire plaisir. Il a aussi affiché son soutien pour les victimes du violent séisme en Turquie.
— Kevin, comment allez-vous ?
Je suis beaucoup plus reposé qu’aux Championnats de France Elite en salle. Je me sens bien, je me sens serein. Je suis beaucoup moins stressé que d’habitude en championnats. C’est peut-être un nouvel état que je découvre. Cela fait plaisir. Je me sens vraiment en forme physiquement. Je vais aller faire ma dernière séance de sprint aujourd’hui et demain, gros repos et ce sera parti samedi.
— Est-ce que vous vous projetez sur un résultat ?
J’ai aucune idée de total en tête. Ce que je veux, c’est tout donner pour gagner à Istanbul. Je ne suis pas dans un état d’esprit d’attendre un record, même la médaille d’or avec Simon Ehammer, cela sera difficile. Je veux me laisser surprendre par ce championnat, profiter de l’adversité pour me dépasser. En championnat, je sais que je suis capable de tout comme de rien, on l’a vu à Eugene. Je préfère ne rien dire et vous surprendre et me laisser surprendre.
— Sur quelles disciplines vous vous sentez bien, et sur quelles autres vous vous sentez un peu moins bien ?
Je n’ai pas fait de hauteur, longueur, j’ai fait de la perche mais pas avec les bonnes perches et là, j’ai enfin les bonnes. J’ai fait des bons poids. J’ai fait beaucoup de 60 m donc je suis très réglé dessus. C’est descendu assez bas. J’ai fait mon meilleur temps hors championnat en 6″88 à Clermont dans un état de forme pas incroyable. J’ai fait beaucoup de haies même si ça n’a pas été forcément bon. Il y a plein de petits réglages, petites choses qui font que cela va passer ou non au bon moment. J’ai un état de forme qui peut me permettre d’aller chercher de belles choses maintenant, à moi d’avoir la présence d’esprit d’aller les chercher.
— Est-ce que Simon Ehammer est votre principal rival sur cet heptathlon ?
Je ne parle pas de lui comme favori. Je n’ai pas fait d’heptathlon sous les 6300 points depuis 2013. Son record est à peu près à 6350 points donc j’ai quand même la casquette de favori. Après, dans les épreuves combinées, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Makenson Gletty a encore beaucoup de cordes à son arc qu’il n’a pas encore utilisées lors des Championnats de France Elite en salle à Aubière donc il peut monter aussi. Il y en a d’autres qui poussent. On ne va pas se le cacher, j’ai des épreuves qui font qu’Ehammer va devoir être proche de ses records pour me battre. Comme je disais, je veux me laisser surprendre donc si je fais des bonnes performances, cela ne me dérangera pas forcément.
— Il y aura un autre combinard français à vos côtés, Makenson Gletty. Est-ce un plus pour vous ?
La dernière fois que j’ai terminé des épreuves combinées en championnats avec quelqu’un, c’était avec Bastien Auzeuil, en 2017 à Londres. Makenson, cela fait très longtemps que je le connais maintenant. On aime beaucoup se charrier surtout sur 60 m, le poids, sur 1000 m. C’est à peu près là qu’on arrive à se pousser. J’attends beaucoup de lui car il a un énorme potentiel et il ne l’a pas encore totalement exprimé. Cela me fait plaisir de le voir là, de voir un pote en championnats avec moi. J’espère qu’il va continuer à progresser.
— À quoi vont vous servir ces Championnats d’Europe en salle sur le long terme ?
C’est clairement une compétition de préparation pour les championnats du monde du Budapest de cet été. Les réglages en championnats ne sont jamais pareils que dans des compétitions banales. Les compétitions avec le maillot de l’équipe de France me préparent vraiment pour les grosses échéances. La saison en salle est pour moi un peu des vacances car ce n’est pas un décathlon. Il n’y a déjà pas de 400 m donc le deuxième jour est déjà plus facile avec que trois épreuves. Cela se termine avec un 1000 m et pas un 1500 m. Je la vois comme un plaisir, comme une grosse préparation pour Budapest.
— Avez-vous discuté de l’actualité tragique en Turquie avec les Bleus ? (Plus de 50 000 personnes ont péri en Turquie et en Syrie lors du violent séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie)
J’ai tendance à dire que les catastrophes elles arrivent. On ne se pose pas cette question de se dire, « je vais faire les championnats où il y a eu une catastrophe ». Tu ne penses pas à tes championnats quand tu apprends la nouvelle. De la solidarité s’est créée. À la photo d’équipe, on a mis l’autocollant pour les soutenir. On fait ce qu’on peut à la hauteur de nos moyens. On se sent désarmé vis-à-vis de ces catastrophes naturelles. Ils ont eu le choix d’organiser ou non les championnats. On est donc heureux d’y participer avec un énorme respect et un profond chagrin pour ce qu’il s’est passé.
Propos recueillis par Coline Balteau
Crédits photos : Antoine Decottignies / STADION
STADION À ISTANBUL !
Votre média a conçu un espace rien que pour vous, qui vous permettra de suivre au plus près les Championnats d’Europe en salle 2023 (sélection tricolore, retransmission en direct, programme complet, résultats et nos plus beaux clichés des Bleus). Bonne compétition en notre compagnie !
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