Du panier à trois points au kick de la dernière ligne droite, il n’y a finalement qu’un pas. Amandine Brossier a décidé de le franchir, à 19 ans. Titulaire d’un masters de psychologie de l’enfance, la jeune femme cache derrière sa détermination un parcours inspirant.
La voix est posée, le ton déterminé. À 25 ans, Amandine Brossier va participer à ses premiers Jeux olympiques. Pourtant, pas grand-chose ne la destinait au 400 mètres. L’Angevine était plutôt sport co’. Se mettre au service du groupe, garder et perdre à plusieurs. Le basket a été sa première passion. Pendant plusieurs années, elle a écumé les terrains. Amandine Brossier décide alors de changer de vie, à 19 ans. Elle veut courir. Vite, si possible. La jeune femme a des capacités, et souhaite repousser ses limites. D’abord entraînée pour le 100-200, ce n’est qu’en 2019 que celle qui se décrit comme compétitrice dérive sur le 400 mètres. C’est la révélation. Depuis, elle a empoché trois titres de championne de France Elite. Le dernier en date : la victoire à domicile à Angers, sa première couronne nationale en plein air, fin juin. Ce succès, la sprinteuse le doit aussi à son entraîneur et premier confident, Sullivan Breton. Ce dernier a connu le haut-niveau en BMX. Il coache désormais celle qui partage sa vie, après avoir passé des heures à étudier cette discipline si particulière.
En explosant son record en 51″25 à Genève, Amandine Brossier valide son ticket pour Tokyo. Direction les Jeux. Le Graal, pour celle qui vit désormais pleinement de son sport. En commençant aussi tard l’athlétisme, l’ancienne basketteuse n’avait sans doute pas prévu une progression pareille. Elle a donc anticipé, en obtenant un master de psychologie de l’enfance. La reconversion étant déjà assurée, la voilà libérée sur la piste. Et le chrono s’en ressent, avec ce temps qui est, accessoirement, la 5e meilleure performance française de l’histoire.
« Sérénité, passion, envie »
Comme le reste de la délégation tricolore, la spécialiste du tour de piste est passée par Kobé avant de rallier le village olympique. L’occasion de faire un point sur son état de forme : « Le physique et le mental sont à 100%. Je me sens très bien, les séances se sont bien passées, l’acclimatation aussi. J’aborde mes premiers Jeux avec sérénité, détermination et beaucoup de passion, d’envie ». Amandine Brossier va devoir batailler pour passer le cap des séries, mais à l’image d’un match de basket qui ne se termine que quand le buzzer retentit, un 400 mètres n’est jamais fini avant d’avoir passé la ligne.
« Je sais que je devrai être sur les bases de mon record dès les séries, je n’en garderai pas en réserve pour les autres étapes ». Son entrée en lice est prévue ce mardi, à 2h45 (heure française). La jeune femme espère aussi briller avec le relais. Petit souvenir de ses années basket, quand on gagnait pour son équipe, avant de jouer pour soi. « Je me sens capable d’être à mon meilleur niveau. Je me suis mis beaucoup de pression pour réussir les minimas mais l’objectif de l’année est là, et je me sens prête », sourit-elle. Le rêve olympique démarre dès demain.
Texte : Mathilde L’Azou
Crédit photo : STADION