André Giraud fraîchement élu à la tête de la Fédération Française d’Athlétisme a effectué hier sa première sortie officielle à l’occasion de la conférence de presse du Meeting Élite Indoor de Nantes. L’occasion d’évoquer les grands axes de son mandat qu’il exercera avec détermination.
— Stadion : Bonjour Monsieur Le Président, quels sont les grands axes de votre programme ?
Je m’inscris dans la continuité du mandat précédent ayant été Vice-Président délégué de la FFA. Je vais faire en sorte de consolider tout le bon travail qui a été réalisé par Bernard Amsalem dans tous les domaines. Avec un plan de développement qui s’articule autour de toutes les pratiques. Le haut niveau à travers une équipe de France performante. On a eu des résultats historiques à Rio (6 médailles et 12 finalistes). La performance sera notre cœur de métier.
Derrière, nous allons continuer notre politique de découverte auprès des jeunes. Un travail intéressant a été fait par les Cadres Techniques Sportifs (CTS) afin de donner des outils à nos clubs pour fidéliser ce public. C’est le problème que l’on a rencontré par le passé. On perdait nos jeunes beaucoup trop tôt, dès benjamins et minimes. Aujourd’hui on va travailler davantage en proximité avec les territoires pour les fidéliser. Le nombre de licenciés sous les mandats de Bernard Amsalem a pratiquement doublé. On a terminé la saison avec 302 000 licenciés. Il y a donc un travail considérable qui a été fait pour attirer de nouveaux publics. Notre objectif va être d’attirer encore plus de licenciés. Ce travail on va le réaliser à partir du plan de développement.
Le développement du running puisqu’on se rend compte aujourd’hui qu’il y a beaucoup de monde qui court. Les enquêtes menées estiment qu’ils sont 8 millions de personnes en France et on est loin d’avoir ce chiffre en nombre de licenciés. Notre rôle ça va être d’aider les clubs pour qu’ils puissent créer des structures d’accueil et qu’ils organisent des manifestations pour que ce public rejoigne la grande famille de l’athlétisme dans de bonnes conditions.
Aujourd’hui il y a de plus en plus de sociétés privées qui s’occupent du running. C’est le rôle de la Fédération de se positionner progressivement comme des organisateurs potentiels avec nos clubs et nos structures. On va avoir un travail beaucoup plus proche du terrain que lors du mandat précédent. Il y a deux phases. Professionnalisation et progression de la Fédération a été la première phase et maintenant il faut que nous arrivions à entraîner derrière nous tous nos clubs et toutes nos structures. Un point important avec la réforme territoriale. Nous travaillons sur de nouveaux territoires avec de nouvelles Ligues. On va écrire une autre page de l’histoire avec un athlétisme territorial qui va être différent. Nous sommes passés de 24 à 13 Ligues. Cela modifie le sens de nos pratiques.
— Vous faites de la Formation un point important de votre programme. Expliquez-nous.
Cela fait partie d’un axe fort de notre politique, on veut recréer un système de formations adaptées à tous et à tous les niveaux (dirigeants, entraîneurs et officiels) parce qu’on s’est rendu compte que d’un territoire à l’autre les exigences n’étaient pas les mêmes et donc on va avoir un Département Formations qui va être piloté par Jacques Tuffière qui a été nommé Président de la Commission Formation et qui va avoir des missions définies à la suite d’un audit qu’on a réalisé ensemble. Avec un système moins scolaire puisque que par exemple jusqu’à présent quand un officiel voulait passer son diplôme il fallait qu’il aille suivre des cours. Avec le numérique et les moyens de communication qui se développent, on n’a plus besoin d’avoir ce système vieillissant. Les gens peuvent se former en restant chez eux.
— Quelle est la mesure principale en ce qui concerne le haut niveau ?
Permettre aux athlètes de haut niveau de rester sur leur territoire en organisant sur chaque grande Ligue des Pôles, avec la prise en compte d’un double projet professionnel et sportif. Beaucoup d’athlètes partaient parce qu’ils avaient besoin d’intégrer une grande école ou une université. Dans le cadre de l’autonomie des universités, nous sommes en mesure d’avoir des contrats locaux. Cela permettra de protéger les athlètes de haut niveau et leur permettra de rester sur leur territoire. C’est un travail que nous allons mettre en route pendant 4 ans et espérons que nous allons tenir nos promesses. Le mandat précédent, vous aviez l’INSEP à Paris, Clermont-Ferrand pour la perche, Montpellier pour les épreuves combinées mais il n’y avait pas vocation à garder les meilleurs athlètes.