Porté par un vent pile poil dans la limite autorisée (+2,0 m/s), Pablo Matéo a été flashé en 20″03 sur 200 m au Texas Relays à Austin, s’affranchissant des minima pour les Jeux olympiques de Paris 2024, malgré une petite nuit passée à l’aéroport de New York. Quelques instants auparavant, le pensionnaire du Lisses AC a également couvert le 100 m en 9″92 mais son chrono ne sera pas homologué en raison d’un vent un peu trop fort (+3,0 m/s).
« J’ai dormi trois heures cette nuit à l’aéroport de New York par terre »
C’est peut-être la course référence après lequel il courait depuis quelques années sur 100 m et sur 200 m. Pablo Matéo a signé deux chronos de premier plan sur la ligne droite et le demi-tour de piste à l’occasion de la compétition universitaire des Texas Relays à Austin. Pourtant, les conditions de son arrivée à Austin n’ont pas été des plus simples et c’est le principal intéressé qui en parle le mieux : « Comment expliquer au monde de l’athlétisme que ce qui vient de se passer est un truc de fou. J’ai voyagé de nuit pour disputer la compétition. J’ai raté deux vols avant de venir pour lesquels je n’ai pas été remboursé donc ça a été assez éprouvant moralement. J’ai dormi trois heures cette nuit à l’aéroport de New York par terre avant de filer à Austin », a-t-il confié à Stadion après cette aventure.
Il a couru avec les tripes et avec le cœur. Vainqueur de la série du 100 m en 9″92, il pensait être devenu le cinquième sprinteur français (après Ronald Pognon, Christophe Lemaitre, Jimmy Vicaut et Méba-Mickaël Zézé) sous la barrière mythique des 10 secondes. Le vent en a décidé autrement, l’anémomètre indiquant 3,0 m/s contre les 2,0 m/s autorisés. Le chrono de ne sera malheureusement pas homologué. Il n’empêche que sa performance reste admirable, même si Éole lui a été favorable. Pablo Matéo détient un record personnel sur 100 m en 10″15 établis à Montreuil le 31 mai dernier.
Troisième Français le plus rapide de l’histoire sur 200 m
Ce vent contrariant n’a en rien pesé sur le moral du médaillé de bronze des Europe espoirs 2023 à Espoo (Finlande) qui a enchaîné quelques minutes après sur 200 m. Le sprinteur de 23 ans a encore prouvé qu’il avait un mental d’acier. Pablo Matéo se montrait très solide et sortait vainqueur d’une course qui peut désormais compter dans sa carrière. Le chrono s’affichait : 20″03, minima pour les JO de Paris 2024 en poche (fixés à 20″16). Et cette fois, Eole ne lui a pas joué le même mauvais tour : Le vent a été mesuré à 2 mètres par seconde, ce qui est la limite autorisée par les règlements internationaux. Le sociétaire du Lisses AC, dans l’Essonne, se hisse au troisième rang des meilleurs performeurs français de tous les temps derrière Christophe Lemaitre (19″80 en 2011) et Méba-Mickaël Zézé (19″97 en 2022).
« Ce n’est que le début »
« À l’échauffement, je me sentais super faible et puis c’est quand on s’attend le moins que cela arrive le plus souvent. Je savais que je pouvais courir vite. J’avais 10″00 dans les jambes mais 9″92 puis 20″03 quand on connaît les conditions dans lesquelles je suis arrivé à Austin, je n’ai pas de mots pour décrire. Ce n’est que le début, il faut se le dire. Je savais que je pouvais courir vite mais pas de sitôt dans la saison » souligne Pablo Matéo qui a rejoint le groupe d’entraînement de Mickaël Hanany El Paso (Texas) fin 2023, après plusieurs mois passés sous la houlette de Fabien Lambolez au CREPS de Poitiers.
Des chronos enregistrés qui en disent long sur son potentiel. La très belle impression déjà laissée par le protégé de Mickael Hanany (recordman de France de hauteur en plein air avec 2,34 m) sur 100 m (10″17) et sur 200 m (20″24) à Tucson le 16 mars dernier n’était évidemment pas qu’un mirage. Ses camarades d’entraînement se sont aussi distingués : Ryan Zézé a porté son record sur 200 m en 20″18 (2,0 m/s) dans la même série, après avoir négocié le 100 m en 10″09 (+3,0 m/s). Mouhamadou Fall, quant à lui, a été crédité de 10″22 sur 100 m (+2,2 m/s) et de 20″58 sur 200 m (+2,8 m/s).
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Crédit photo : STADION
