Championnats de France Elite à Angers : « Ça me fait énormément plaisir de courir à la maison », s’enthousiasme Amandine Brossier

25 juin 2024 à 8:45

À la recherche des minima pour les Jeux olympiques de Paris sur 400 m, Amandine Brossier connaît l’importance des Championnats de France Elite d’Angers (28 au 30 juin 2024) où un quatrième titre national de rang lui tend les bras. Pour la locale de l’étape, qui devrait connaître un joli succès à l’applaudimètre, il sera permis de rêver d’un chrono éclair dans son jardin du Stade du Lac de Maine. Entretien !

 

— Amandine, comment allez-vous et comment se déroule votre préparation pour les prochaines échéances ?

Ça va plutôt bien, même si j’ai connu quelques déceptions ce week-end avec un enchaînement de course, notamment aux Championnats d’Europe de Rome, qui ne s’est pas vraiment passé comme je le souhaitais. Malgré ça, la préparation de cette saison s’est quand même plutôt bien déroulée même si je n’ai pas encore décroché les minima pour les Jeux de Paris 2024, ce qui est l’objectif majeur de la saison.

 

— On imagine que vous avez en ligne de mire un quatrième titre national consécutif sur 400 m…

Ce week-end, je viens pour ce titre qui est vraiment important pour moi. Je vais essayer de me lâcher un peu plus et prendre beaucoup de plaisir lors de mes courses. La suite viendra avec.

 

— L’objectif, outre le titre, c’est de réaliser également les minima olympiques fixés à 50″95 ?

Evidemment mais si je repars avec le titre mais sans les minima, ça sera un échec.

 

— Comment gratter ces petits centièmes sur votre record personnel (51″21 en 2022 à Munich) ?

L’objectif n’est pas de gagner du temps par rapport à ce que j’ai réalisé cette saison parce que je sais que je vaux largement ces minima. J’ai réussi à le prouver notamment sur les relais avec mes courses lancées où l’on voit bien que j’ai largement le niveau d’aller chercher ce chrono. J’ai tous les ingrédients aujourd’hui mais il faut juste arriver à bien les assembler pour avoir une belle recette à la fin.

 

— Vous êtes impatiente d’en découdre dans votre jardin, là où vous vous entraînez tous les jours ?

J’ai la chance de pouvoir concourir à Angers, sur la piste sur laquelle je m’entraîne tous les jours depuis que j’ai 19 ans. J’ai mes repères et je pense que ça va me permettre de me sublimer le jour J avec ce public qui, j’espère, sera derrière moi. Il ne faut pas se poser trop de questions, faut foncer. Tout est propice à la performance !

 

— Courir à domicile, cela doit forcément vous galvaniser…

C’est vrai que ça me fait énormément plaisir de courir à la maison. J’ai adoré en 2021, l’année des JO de Tokyo, lorsque j’ai remporté mon premier titre en extérieur à Angers. C’était vraiment super important et j’ai vécu une incroyable journée dont j’en garde de très bons souvenirs. J’ai vraiment envie que ce week-end de Championnats de France Elite soit dans mon top des meilleurs souvenirs de carrière pour l’instant !

 

— Vous vous êtes spécifiquement préparée pour cette échéance ?

Je préfère garder mes habitudes. L’objectif est de bien récupérer, de me ressourcer, de me concentrer à fond sur l’objectif de ce week-end et de peaufiner la préparation.

 

— Tous vos proches seront présents pour vous encourager et vous soutenir ?

Toute ma famille, mes proches et des partenaires de club seront là. J’ai eu la chance de pouvoir porter la flamme olympique le 28 mai quand elle était sur Angers. Il y avait beaucoup de monde et c’était vraiment une communion grandiose avec le public. J’ai vraiment envie de retrouver la même chose mais cette fois-ci, je serai sur la piste pour prendre le départ des courses qui semblent être les plus importantes de ma saison, voire même de ma carrière.

 

— Ces Championnats de France Elite sont-ils plus importants que votre titre dans ce même stade d’Angers en 2021 ?

Les enjeux seront plus grands qu’en 2021. Il y a beaucoup d’émotions derrière toute la saison. C’est sans doute différent parce que j’ai déjà connu les Jeux olympiques en individuel et en relais. C’est ma deuxième participation potentielle qui est en questionnement et ça représente énormément pour moi.

 

— Vous avez été chronométrée en 49″28 lancée lors de la finale du 4×400 m aux Championnats d’Europe de Rome. Aucune Française dans l’histoire n’est allée aussi vite dans l’exercice (49″36 par Marie-José Pérec en 1994). Cela laisse penser que vous disposez encore d’une belle marge sur le plan chronométrique…

C’est vrai que ce temps me donne confiance mais je n’étais pas aussi euphorique que d’autres personnes en voyant ce chrono. Je savais que je valais mieux que ce que je montrais en individuel. Si j’arrive à le faire en relais, il n’y a aucune raison que je n’y arrive pas à le reproduire lorsque je suis seule sur la piste.

 

— Plus globalement, quel bilan faites-vous des Championnats d’Europe de Rome, individuellement et collectivement ?

Sur le plan individuel, je reste sur ma faim. Forcément, j’aurais aimé repartir avec des minima en poche et au moins une finale européenne. Ce fut un peu frustrant et j’étais un peu déçue de ma performance individuelle. Mais collectivement, au sein de l’équipe de France, quel plaisir d’avoir eu autant de bons résultats ! On s’est tous senti soudés. Et avec ce collectif du 4×400 m, je pense qu’on a une belle équipe en devenir où la cohésion de groupe est bonne. Les filles ont chacune montré leur meilleur niveau de la saison jusqu’à maintenant.

 

— Sentez-vous une excitation particulière à l’approche des JO de Paris qui est un événement particulier ?

Très clairement oui, l’excitation est spéciale. C’est l’événement majeur de l’année, voire d’une vie. En tant qu’athlète, on a la tête dans le guidon et on est plongé dans cette aventure. Il y a un fourmillement qui grandit de plus en plus.

 

— Vous vous entraînez régulièrement avec Louise Maraval à Nantes. Que vous apportez-vous mutuellement ?

Avec Louise, on a pu faire quelques séances ensemble depuis le début de l’année calendaire parce que je suis venue parfois à Nantes, notamment cet hiver. On a pu mutualiser quelques séances et partager un maximum de nos expériences. C’est cool de pouvoir échanger avec elle car cela fait plaisir à voir quelqu’un qui a ce niveau, cette motivation mais aussi cette positivité et une joie de vivre dans son sport. C’est agréable dans la Ligue des Pays de la Loire d’avoir autant d’athlètes qui performent.

  • Séries du 400 m : Vendredi 28 juin à partir de 18h10
  • Finale du 400 m : Samedi 29 juin à partir de 19h30

Propos recueillis par Dorian Vuillet
Crédit photo : Solène Decosta / STADION

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