Championnats d’Europe en salle : Wilhem Belocian et Just Kwaou-Mathey foncent en finale du 60 m haies à Apeldoorn

07 mars 2025 à 15:22

Après une première soirée pleine de promesses, les Tricolores ont entamé cette deuxième journée des Championnats d’Europe en salle à Apeldoorn (Pays-Bas) avec de grandes ambitions, à commencer par Wilhem Belocian et Just Kwaou-Mathey qui se sont brillamment qualifiés en finale du 60 m haies. Retour sur une matinée intense aux Pays-Bas !

Après une première soirée déjà bien animée côté Bleus (lire notre résumé), place à la deuxième journée des Championnats d’Europe en salle à Apeldoorn (Pays-Bas, 6 au 9 mars), où certains Tricolores n’ont pas traîné pour se mettre en évidence ce vendredi matin. Et d’autres beaucoup moins. Avec la manière, Wilhem Belocian a poursuivi son entreprise de démolition à coup de massue lors des demi-finales du 60 m haies masculin. Côte à côte avec l’Espagnol Enrique Llopis (2e en 7″49), le champion d’Europe 2021 de Torun a signé le meilleur chrono des demies en 7″44, mieux qu’en séries (7″46), trois centièmes du record de France de Dimitri Bascou (7″41 en 2016). « On a fait un changement (par rapport à la série, ndlr), lâchait Wilhem Belocian. J’ai fait une bonne fin de course, mais je ne sais pas ce qui s’est passé au départ. Je me suis peut-être un peu trop précipité. C’est à moi de rester focus sur mes intentions et d’optimiser ça pour aller chercher la victoire. Je vais tout donner pour aller chercher cette médaille ». Quand la tête et les jambes vont bien, tout marche sur des roulettes.

 

 

Au 4e et 5e couloir, Théo Pedre et Just Kwaou-Mathey voulaient se tirer la bourre jusqu’au dernier carré. Malheureusement, seulement un des deux hurdlers aura sa place, car le premier est sorti de sa zone de confort en battant son record personnel, désormais chronométré en 7″60 (5e place), mais insuffisant pour inquiéter les meilleurs. « J’ai fait une faute sur la dernière haie, s’accablait la nouvelle pépite des haies. Ça me coûte une place en finale, qui est à deux centièmes. Ce n’est même pas deux centimètres… C’est de l’expérience prise, et la prochaine fois, ça passera. Je ne me suis pas posé de questions. Ils avaient tous des ‘RP’ beaucoup plus hauts que le mien. Je le bats et je sais que j’ai moins de 7″60 dans les jambes. Ça va me donner encore plus envie de gagner cet été (lors des Europe U23, ndlr), puisque je crois que c’est un espoir qui termine devant moi ». Just Kwaou-Mathey, lui, a dominé sans soucis cette deuxième course en compagnie du Polonais Jakub Szymanski, leader européen en 7″39, dans le même centième à 7″49. Au moins une médaille est attendue dans le clan tricolore ce vendredi à 21h53.

 

 

Contre-performance pour Laëticia Bapté, touchée au genou

Strappée au genou droit, Laëticia Bapté (7e en 8″12) n’a pas pu lutter en demi-finale du 60 m haies, malgré son statut de favorite. Déjà diminuée ce jeudi soir lors des séries, la championne de France Elite de Miramas a décéléré dans les derniers mètres pour ne pas aggraver une blessure qui montre le bout de son doigt. C’est une terrible désillusion pour la hurdleuse de l’US Robert qui comptait décrocher sa première médaille internationale aux Pays-Bas. « Je pense que j’ai commencé la course assez vite, mais ensuite j’ai recommencé à ressentir la douleur, avec énormément de déception. Mon genou est trop sensible et je n’ai pas réussi à suivre le rythme. Je suis frustrée parce que j’avais commencé une très belle saison. En raison de l’automne, la fin de ma saison hivernale n’est pas celle que j’espérais. »

 

 

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Sacha Alessandrini, huitième et dernière de sa demie en 8″08, ne verra également pas les demies. « Je suis bien partie, mais je m’endors un peu dans les intervalles, faisait état la Nantaise. Et sur la fin, je suis trop sur l’avant et en cycle arrière pour aller chercher les filles. Je suis quand même contente, c’était une bonne course. Je reste régulière dans les 8″00, c’est à l’image de ma saison. Ça a été une super expérience et je suis fière de moi. Je pense vraiment que j’ai passé un cap cette année. »

 

Clara Liberman et Charlotte Dumas en demies du 800 m

Dans une course réduite avec seulement cinq athlètes au départ, Clara Liberman est restée dans le wagon de la Suissesse Audrey Werro (2’00″92) et a lâché les chevaux pour s’affranchir des séries du 800 m. La Rennaise du Haute Bretagne Athlétisme bat dans le même temps son record personnel en indoor en 2’01″00 (précédent : 2’01″46), ce qui fait d’elle la 8e performeuse française de tous les temps ! « C’est vraiment un soulagement, soufflait l’élève de Marc Reuzé. En plus, je bats facilement mon record. J’avais encore de la réserve. Il y avait la meilleure dans ma course, Audrey Werro (1ère en 2’00″92). C’est une fille qui court intelligemment, qui est grande et qui se met devant. Mon but était de la coller. Elle est partie quand je le pensais, tout s’est passé comme je le voulais. Je prends toutes les courses comme une finale. Je vais lâcher les chevaux en demies, quoi qu’il arrive. »

Sa copine de la ‘Team kRocket’ Léna Kandissounon pensait avoir fait la différence en accélérant dans le dernier tour, mais a coincé à quelques mètres de l’arrivée pour terminer troisième en 2’04″86, un chrono trop juste pour espérer passer au tour suivant. « C’est compliqué, je n’ai pas été à la hauteur, affirmait la Brestoise avec amertume. Je suis déçue pour moi et mon coach. Ce ne sont pas des courses comme celles-là qui sont cool à vivre. J’ai essayé d’être active pendant toute la course, de me replacer pour ne pas être trop loin du contact. Mais ça a malheureusement coincé dans les derniers mètres. »

 

 

« Je n’ai absolument rien à perdre en demi-finales »

Charlotte Dumas participait sa première grande compétition chez les seniors et a obtenu son billet pour les demi-finales grâce à sa deuxième place en série dans le chrono de 2’02″96. « J’étais vraiment concentré pendant la course, soufflait la représentante du Clermont Auvergne Athlétisme depuis septembre, en zone mixte. J’avais un peu peur parce que j’ai décidé de courir à l’intérieur. C’était un peu risqué, mais je suis habitué à courir comme ça. Pendant la course, je sentais que la première athlète pourrait facilement nous mener, alors j’ai décidé de rester juste derrière elle. Je suis content de la façon dont j’ai couru aujourd’hui et de la forme de mes jambes. Je n’ai absolument rien à perdre en demi-finales. Pour moi, les séries sont toujours les étapes les plus difficiles d’une compétition. »

 

 

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Corentin Le Clezio repêché en demi-finales du 800 m

La concurrence sur 800 m masculin est tellement féroce, et malgré la densité phénoménale des athlètes tricolores, il n’en a fallu d’un rien pour qu’il n’y ait aucun Français en demi-finales. Corentin Le Clezio a joué les voltigeurs et a failli être éjecté dans le premier virage. L’écart semblait trop grand à l’arrivée pour le quatrième de sa série (1’47″43) et il pensait être éliminé de la compétition, mais le pensionnaire de l’EA Cergy Pontoise Athlétisme a été repêché et participera finalement aux demi-finales. « J’avais pour consigne de partir plus vite que ma tactique de course habituelle, ce que j’ai réussi à faire. J’ai même poussé dans la ligne droite pour ne pas me rabattre en dernier. Au final, ils ont été trois à se rabattre sur moi. Je me fais toucher de tous les côtés, je mets le pied à l’intérieur, ça me sort un peu de la course. Ensuite, je me remobilise, mais on est déjà aux 400 m. Je pense que j’ai laissé pas mal d’énergie au début et je n’ai pas eu mon ‘kick’ habituel. C’est dommage car les jambes étaient là. L’apprentissage continue, mais si je pouvais apprendre une fois en passant un tour, ça serait bien aussi… ». Ce sera donc le cas samedi dès 20h13.

 

 

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Yanis Meziane et Louey Ouerrat passent à la trappe

Placé dans ‘une série de fou’, Yanis Meziane s’est accroché jusqu’au bout, mais ça n’a pas suffi pour valider son ticket pour les demies du 800 m malgré un gros chrono (3e en 1’46″79) et un rythmer d’enfer lancé par le Belge Eliott Crestan (1er en 1’46″57). Le champion d’Europe espoirs 2023 échoue à quatre centièmes du tour suivant en tant que premier non-qualifié. « C’était une série très dure, avec deux gros clients : Crestan, qui est l’homme en forme du moment, et Mariano Garcia (2e en 1’46″74), qui n’est pas non plus personne, analysait le demi-fondeur de l’Athlé 91. Je savais que la qualification allait se jouer avec eux. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas battu comme ça, je suis resté acteur jusqu’au bout. Malheureusement, dans la dernière ligne droite, j’étais placé un peu trop loin derrière l’Espagnol. »

Le champion de France Elite en sale de Miramas Louey Ouerrat (1’46″60) s’est, lui aussi, bien défendu même s’il n’a pas pu compter sur son temps pour rallier le dernier carré. « Il me manque à la fois pas grand-chose et beaucoup. J’ai essayé de faire comme aux France, mais il y avait de plus gros poissons. J’ai un peu trébuché et j’ai perdu un appui. À ce moment-là, je me suis dit que c’était mort, même si je n’ai pas lâché. J’ai essayé jusqu’au bout d’aller chercher la qualification au temps. Ça n’est pas passé… Je n’ai pas été ridicule, mais ça n’était pas du tout le résultat que je voulais faire. Comme on dit, maintenant ‘back to work’. La prochaine fois, il ne faudra pas avoir peur de vraiment rentrer dedans ». L’Espagnol Josué Canales a mené les débats de la série en 1’45″93.

 

 

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Amandine Brossier, seule éclaircie bleue du 400 m

Unique Bleue présente au départ des séries du 400 m, Amandine Brossier a fait le boulot pour se hisser dans le dernier carré, en terminant deuxième de la troisième course avec un bon chrono en prime : 52″00 (meilleur temps de sa saison). « Je voulais vraiment marquer le coup dès les séries, même si je pense que j’aurais pu être encore un peu plus saillante dans les 150 premiers mètres pour essayer de passer en tête, réagissait à chaud l’Angevine. Quand j’ai vu que j’étais deuxième, j’ai un peu bataillé avec l’Espagnole. Je ne voulais vraiment pas lui laisser la place, car sinon, je savais qu’à la fin, ça allait être vraiment compliqué. Le job est fait. J’ai beaucoup appris de mes précédentes défaites, donc j’essaye de m’en servir au maximum. En demi-finales (ce vendredi à 19h58), il va falloir tout donner et faire la course de ma vie, pour n’avoir aucun regret pour la suite. »

 

 

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Chez les messieurs, Téo Andant a tenté le tout pour le tout, mais échappe à la qualification au tour suivant après avoir fini quatrième de la quatrième série en 46″32. « Je suis déçu car je pense que j’ai très mal couru, confie le sprinteur de l’AS Monaco. Je me suis fait enfermer. Je n’ai pas voulu faire l’effort au rabattage, sinon je pense que j’allais me cramer. Ce sont des erreurs que je répète et dont je n’apprends pas… En plus, je pense que j’avais de bonnes jambes car je finis fort. Je m’écarte mais la ligne droite était assez courte, c’était compliqué de remonter. J’ai beaucoup de regrets. Il va falloir se remobiliser pour le relais. »

Même situation pour son compatriote Yann Spillmann (4e en 46″64), auteur d’une course intense et pas suffisante pour accéder aux demies. « Je me suis retrouvé un peu derrière, confiait le sociétaire de l’Entente Sud Lyonnais. J’ai été un peu surpris par la piste, avec des lignes droites vraiment plus courtes que d’habitude et un revêtement qui renvoyait. Et, honnêtement, je manquais un peu de fraicheur en venant sur ce championnat. Depuis que j’ai commencé à bosser (il est ingénieur financier en banque d’affaires, ndlr), mes résultats ont un peu été en chute libre. Là, je reviens et je fais mieux qu’aux ‘Elite’. Je vais capitaliser sur cette série pour m’en servir de force dans l’optique du relais ». Cruel mais l’espoir est permis sur le relais masculin dimanche à 18h24.

 

Luc Brewin et Téo Bastien en embuscade à l’heptathlon

Au départ de l’heptathlon ce vendredi matin, Luc Brewin et Téo Bastien ont laissé les meilleurs prendre les devants dès le 60 m négocié en 6″86 pour le premier et en 7″08 pour le second, confronté au grandissime favori Sander Skotheim dans sa série. La suite a été moins fructueuse en longueur (7,47 m) puis au lancer de poids (13,14 m), puisque Brewin pointe à la neuvième place (2536 points) après trois épreuves, tandis que son pote d’entraînement à Talence (7,38 m en longueur et 14,61 m au poids) le talonne en dixième position avec 2525 points au compteur. Le Suisse Simon Ehammer, qui a pu compter sur un envol impressionnant à la longueur (8,20 m), s’est installé aux commandes avec 2862 unités devant l’Allemand Till Steinforth (2775 points) et le Norvégien Sander Skotheim (2707 points), recordman d’Europe de l’heptathlon.

 

 

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Thomas Gogois et Melvin Raffin se hissent en finale du triple saut

Sans briller, les deux Tricolores du concours de qualification du triple saut masculin, Thomas Gogois et Melvin Raffin ont décroché leur ticket pour la finale (samedi à partir de 18h40) en réalisant des meilleures marques respectives à 16,45 m (5e) et à 16,29 m (7e). Les Italiens Andrea Dallavalle (16,87 m) et Andy Diaz Hernandez (16,74 m) ont complètement dominé leurs concurrents et s’avancent en grande pompe pour la médaille d’or.

 

 

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Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta & Gaëlle Mobuchon / STADION

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