Les Français Pascal Martinot-Lagarde, Dimitri Bascou et Wilhem Belocian ont tous passé le cap des séries du 110 m haies aux Championnats du Monde de Doha (Qatar) ce lundi. Deuxièmes de leur série respective, Carolle Zahi (200 m) et Déborah Sananes (400 m) se sont qualifiées pour les demi-finales. Alexie Alaïs, pour sa part, a manqué le coche au javelot.
Habituel pourvoyeur de médailles, les haies hautes françaises brillent en effet tant sur la scène européenne qu’au niveau mondial. Les trois spécialistes hexagonaux en lice à Doha comptent bien poursuivre la tradition. Premier à se lancer, Pascal Martinot-Lagarde, malgré un départ un peu délicat, se qualifie tranquillement pour les demi-finales du 110 m haies en remportant sa série en 13 »45 (-0,4 m/s). Initialement deuxième, le champion d’Europe de Berlin en 2018 s’impose finalement après la disqualification de l’Américain Daniel Roberts : « J’étais peut être un petit peu trop relâché mais je ne suis pas tombé dans le piège des séries. Cette casquette de champion d’Europe je la laisse dans mon sac mais je ne la porterai pas ».
Le médaillé de bronze des JO de Rio Dimitri Bascou a terminé sixième de sa série du 110 m haies en 13″53 (+0,4 m/s) et s’est qualifié en obtenant la troisième des quatre places attribuées au temps : « J’ai pris le risque de faire pas mal de jus et de repos pour être prêt à arriver à supporter les conditions assez différentes de ce qu’on connaît. Et je l’ai ressenti pendant la course, il y avait un manque d’engagement et un manque de pep’s ».
Les deux hommes seront accompagnés en demi-finale par Wilhem Belocian qui a ajouté son nom à la liste du tour suivant. Quatrième de sa série avec un chrono de 13″67, il a commis plusieurs fautes sur les obstacles : « Je fais une grosse faute à la quatrième haie, ce qui me freine mais j’ai essayé de rester technique pour assurer ma place en demi-finale. C’est possible qu’on se retrouve tous les trois en finale, tout est possible sur un championnat ». C’est la deuxième fois dans l’histoire des Mondiaux que trois Français rejoignent les demi-finales du 110 m haies. La première, c’était en 2015 à Pékin. Et les trois Tricolores (Pascal Martinot-Lagarde, Dimitri Bascou et Garfield Darien) avaient ensuite rallié la finale ! Bis repetita mercredi ? Le vice-champion olympique espagnol Orlando Ortega a réalisé le meilleur chrono en 13″15.
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Zahi et Sananes foncent en demi
Carolle Zahi n’a pas manqué son pari. Initialement annoncée pour doubler 100 m et 200 m, la sprinteuse française de 25 ans a préféré laisser de côté la ligne droite pour se focaliser sur le demi-tour de piste et, pour l’athlète de 25 ans, ce choix s’est avéré payant : « Sur les dernières séances d’entraînements, j’étais plus à l’aise sur le sprint long ». A l’aveugle
Alors qu’il fallait prendre au moins une de trois premières places, elle sera bien au rendez-vous des demi-finales du 200 m, qui auront lieu demain (20h55) : « Je suis très contente parce que le plus important c’était de passer le premier tour. Le chrono n’est pas top, la course en elle même non plus. Demain je ferai de mon mieux pour aller plus vite parce que ça sera serré pour aller en finale. J’ai mes chances Sur les dernières séances que j’ai faites j’étais plus à l’aise sur le sprint long ». Des séries auxquelles Dafne Schippers, Marie-Josée Ta Lou et surtout Shelly-Ann Fraser-Pryce n’ont pas pris le départ. Cela n’a pas ralenti Dina Asher-Smith car la Britannique, moins de 24 heures après avoir remporté l’argent sur 100 m, a signé le meilleur temps des séries en 22″32.
Sur 400 m, Déborah Sananes s’est qualifiée pour les demi-finales en terminant deuxième de sa série en 51″76 (les trois premières étaient directement qualifiées) derrière la Bahaméenne Shaunae Miller-Uibo (51″30) qui a coupé son effort bien avant la ligne. L’autre Française engagée, Amandine Brossier, n’a pas réussi à se qualifier en terminant septième de sa série (52″81).
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Alexie Alaïs est sur la bonne voie
Un an après avoir pris part à la finale européenne à Berlin, il n’y aura pas de finale mondiale au javelot pour Alexie Alaïs. Avec une meilleure marque à 60,46 m à son deuxième essai, la Guyanaise devait espérer prendre place dans le top 12 au cumulé des deux groupes faute d’avoir envoyé son javelot au-delà de la ligne de qualification fixée à 63,50 m, que seules la Chinoise Huihui Lyu (67,27 m) et l’Allemande Christin Hussong (65,29 m) ont pu franchir. Avec un deuxième meilleur jet à 60,46 m, à trois mètres pile de son record, la Guyanaise termine quatorzième : « Honnêtement je n’arrive pas à comprendre, sincèrement j’étais prête », selon ses propres mots. Les encouragements de sa famille et d’Alexandra Tavernier dans les tribunes au troisième essai n’ont pas suffi à sortir le lancer espéré.
Sa présence dans la Capitale qatarienne est déjà une première victoire pour elle et pour le javelot français mais la vainqueure de la Coupe d’Europe par équipes à Bydgoszcz (Pologne) en août dernier en voulait plus : « J’étais venue pour quelque chose et je suis triste. Je suis quand même à Doha, je me suis qualifiée, j’ai fait une bonne saison. J’ai pris une claque mais ça me donne envie de travailler encore plus dur et revenir encore plus forte. Vous allez avoir de quoi retenir mon nom bientôt ».
Le top 12 (60,90 m de la Tchèque Irena Sediva) était largement à la portée de l’élève de Magali Brisseault Waldet et David Brisseault au pôle de Boulouris : « Ce qui manquait, c’est que j’étais trop près et j’ai dû ralentir dans ma course. Je n’ai pas pu mettre ma vitesse de jambes, ce qui est mon point fort. C’est comme ça, c’est la vie, c’est le sport ». Monde Doha Monde Doha Monde Doha Monde Doha