Clarysse Picard : « Un premier marathon pour le printemps 2022 »

07 juin 2021 à 11:27

Le jour de notre entretien ce mercredi 26 mai au Stade Michel Lecointre de Nantes, Clarysse Picard était heureuse de retrouver la piste et ces sensations si particulières après plusieurs semaines sans courir en raison d’une tendinite. La championne de France espoirs du semi-marathon en 2018 n’en finit plus de progresser et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Passionnée par son sport, ultra motivée et sereine, la demi-fondeuse de l’ABV Les Herbiers souhaite désormais s’illustrer aussi sur marathon avec une première expérience programmée pour 2022. Après avoir répondu à nos questions avec un grand sourire notamment sur son parcours, ses ambitions et les équipements, la Vendéenne de 24 ans s’est prêtée au jeu d’une séance photo pour le lancement de la chaussure Endorphin Pro 2 de chez Saucony.

— Clarysse, comment avez-vous découvert l’athlétisme ?

Par le cross du collège puis ensuite j’ai participé aux compétitions UGSEL où mon collègue était très engagé sur ce point là. À partir de la troisième ou quatrième année à gagner la compétition du collège, à l’âge de 13 ou 14 ans, il y a un entraîneur qui m’a repérée et qui m’a demandé si je voulais essayer l’athlétisme. J’avais déjà des copines qui étaient licenciées dans le club et j’ai toujours eu besoin de me dépenser donc je me suis dit pourquoi pas. J’avais déjà l’âme sportive parce que je suis passée par le foot, le basket et la natation. Ça a tout de suite pris et notamment au niveau du demi-fond parce que j’ai vite compris que les autres disciplines ce n’était pas mon fort. Le sprint était trop court et j’avais besoin de courir longtemps. J’ai fait beaucoup de cross au départ et aujourd’hui ça fait 10 ans que j’ai les pieds dedans.

— À quel moment avez-vous pris conscience que vous pouviez faire de bons résultats ?

C’est arrivé il y a trois ou quatre ans quand je suis rentrée en études supérieures. Je m’entraînais cinq à six fois par semaine et de fil en aiguille j’ai commencé à vraiment me prendre au jeu de la performance et à comprendre que je grappillais petit à petit des places dans les championnats. J’ai eu un déclic à partir de 2018 où j’allais de plus en plus vite sur la piste. Je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire et que des podiums nationaux c’est atteignable. Ça fait maintenant trois ans que je m’entraîne bien avec l’objectif de monter sur des podiums, c’est challengeant !

— Vous connaissez un parcours sans accroc pour l’instant avec une progression régulière…

J’ai de la chance d’avoir eu une progression linéaire. J’ai réussi à battre mes records de saison en saison. Faire du gras sur sa fiche FFA c’est cool ! Je n’ai pas eu de grosses blessures à m’arrêter pendant cinq ou six mois. J’espère que ça va continuer dans les années à venir.  Je vais travailler sur des axes qui ne sont pas forcément les mêmes que j’ai travaillés jusqu’à présent donc je pense que je vais continuer à progresser dans une autre mesure. En termes de quantité et de charge d’entraînement, je ne pense pas être surentrainée. Je suis entre huit et neuf entraînements par semaine en grosse période mais je sais que j’ai encore de la marge.

« C’est un objectif qui va vite arriver »

Quels sont les axes de progression que vous évoquez ?

J’aime beaucoup tout ce qui est endurance fondamentale, le long, le fond. Pour l’instant, je me suis essayée au semi-marathon, j’ai de la chance parce que ça ne s’est pas trop mal passé sans vraiment toujours l’avoir préparé à 100%. Je sais que c’est vers le long que je veux aller plus tard et que j’ai tout à construire. Je commence à comprendre un peu comment ça marche mais je n’ai jamais effectué de prépa marathon. C’est un choix avec mon entraîneur de ne pas se concentrer là-dessus parce que j’étais encore un peu jeune mais maintenant je pense être prête physiquement mais surtout mentalement. J’ai commencé à changer un petit peu les choses dans ma manière de m’entraîner depuis novembre dernier en faisant plus de sorties longues avec du tempo, ce que je ne faisais pas auparavant. Je sens la différence sur ma capacité à encaisser les entraînements et à tenir dans la durée certaines allures. Ce travail a payé l’hiver dernier en améliorant plusieurs records.

— Vous alignerez-vous un jour sur marathon ?

J’ai pour projet de courir un premier marathon pour le printemps 2022 et c’est un objectif qui va vite arriver. À la base, je voulais monter sur la distance à la fin de l’année 2020 mais pour les raisons que l’on connaît ce n’était pas forcément possible. Si dès le premier marathon, on sera évidemment dans une recherche chronométrique aux alentours des 2h40, ce sera surtout un test et une découverte de la distance afin de prendre du galon et de l’expérience pour pouvoir courir d’autres marathons les années suivantes. L’objectif est de se spécialiser sur marathon, une épreuve sur laquelle j’aimerais bien m’éclater, prendre du plaisir et essayer de performer. Lorsque que j’ai commencé l’athlétisme, tout de suite mon coach m’a dit que j’avais un profil de long. À l’époque, je me suis dit qu’on en parlerait beaucoup plus tard. Sauf que plus tard c’est maintenant ! Pour l’instant, tout ce qu’il m’a prédit, j’ai réussi et j’ai 100% confiance en lui.

— Quels souvenirs avez-vous de votre première sélection en équipe de France lors du match international sur 10 km à Rennes en 2019 ?

Même si je faisais partie des prétendantes à la sélection, on n’y croit pas avant que l’on ait vu son nom affiché sur le site de la Fédération. Ça a été énormément de joie dans le sens où je me sentais récompensée de tous les efforts que j’ai pu fournir à l’entraînement. J’ai abordé la compétition avec énormément de sérénité mais j’ai peut-être un peu trop décompressé. Vu que c’était proche de chez moi, j’ai beaucoup de monde de ma famille qui est venu m’encourager. L’ambiance en équipe de France était très sympa avec de l’entraide, une valeur importante à mes yeux. J’espère qu’il y en aura d’autres.

— Qu’est-ce qu’on ressent quand on apprend une nouvelle de ce type ?

Cette sélection a confirmé le cap que j’ai passé pendant l’été 2018 où là je me suis dit, ça y est je suis dans le « game » mais derrière j’ai eu quelques désillusions sur des Championnats de France. Cette sélection a confirmé que j’avais trouvé le bon rythme de vie et que mon corps était capable de suivre. 

— Depuis, vous n’avez plus connu de sélection : avez-vous des objectifs à moyen terme avec les Bleus ?

Ça fait partie des étapes qu’il faut cocher. J’aimerai bien viser des sélections sur des Championnats du monde de semi-marathon, sur des Coupes d’Europe du 10 000 m et pourquoi pas sur marathon mais les minima sont hauts. Il faut que je sois en réalité et en cohérence avec mon niveau. Ce serait créer de la frustration que de se dire que je me fixe les JO alors que je sais tout ce dont je dois passer pour ça et aujourd’hui dans mon mode de vie ce n’est pas envisageable. Mais à côté, il y a de belles choses à faire quand même. Il faudra répondre présent au bon moment lorsqu’il y a des sélections qui vont tomber.

« J’ai mon boulot, ma maison et la piste d’athlétisme dans un rayon de 3 km. »

— On vous voit autant sur des cross que sur la route et la piste. Sur quelle surface vous sentez-vous le mieux finalement ?

On a fait le choix jusqu’à maintenant de multiplier les expériences en Championnats pour emmagasiner un maximum d’expérience et de sérénité vis-à-vis de cet événement. De plus, on a un côté collectif au sein du club de l’ABV Les Herbiers qui est assez prédominant et on n’hésite pas à s’engager sur des épreuves par équipes. Ça s’est confirmé sur l’Ekiden où on a été deux fois champions de France. On a été vice-championnes de France par équipes sur semi-marathon chez les féminines. Le côté collectif est important pour construire les bases d’un athlète. C’est pour cette raison que l’on m’a vue sur toutes les surfaces et sur beaucoup de Championnats. J’adore le cross mais je ne suis pas assez puissante pour être ultra-performante dedans. J’aurai toujours ce facteur limitant. La piste a été le meilleur moyen pour moi de gagner de la vitesse, mon point faible, et je pense que pour aller vite sur marathon il faut quand même avoir une base de vitesse. Il y a des nouveaux choix qui vont se faire dans les saisons qui viendront. Je prendrais part à beaucoup moins de championnats car avec la prépa marathon, on est obligé de faire une croix sur plusieurs choses.    

— Quelles sont vos conditions d’entraînement ?

C’est tout frais mais je travaille à plein-temps et je m’entraîne sept à huit fois par semaine, avant et après le travail. J’ai fait le choix de tout concentrer au même endroit. J’ai mon boulot, ma maison et la piste d’athlétisme dans un rayon de 3 km. Ça permet vraiment d’optimiser ma carrière sportive en complément de ma carrière pro parce que j’avais à cœur de pouvoir faire les deux. J’ai toujours été habituée à faire les deux avec mes études auparavant donc ce n’est pas un problème de tout gérer.

— Quel est votre parcours scolaire ?

J’ai fait une licence de biologie pendant trois ans et j’ai ensuite enchaîné avec un Master Stratégie de développement durable et périurbanisation. J’ai trouvé un poste pour trois ans dans cette branche-là. Je suis chargée de projet à la Mairie de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Je pilote toute la stratégie développement durable. Je dois construire un plan d’actions autour du développement durable donc définir quels sont les grands enjeux sur les mobilités, la biodiversité ou encore l’alimentation locale. Je vais ensuite devoir créer les actions principales et les mettre en place à l’issue de cette réflexion.

— Lors du premier confinement, vous avez lancé avec projet « Entr’aide », une plateforme de soutien scolaire. En quoi cela consiste-t-il ?

À la suite du discours du président, le jeudi 12 mars, annonçant la fermeture de tous les établissements scolaires, des amis et moi avons décidé de lancer un projet de soutien scolaire gratuit sur le logiciel Discord. On est parti du constat qu’il y avait énormément d’élèves qui allaient décrocher. On a essayé de regrouper le maximum d’étudiants professeurs et on couvrait du CP au Bac +5 sur toutes les matières possibles. Lorsqu’un élève ou un étudiant postait une question sur Discord, il était tout de suite pris en charge et redirigé vers un des 60 professeurs. Au final, on a dû accompagner près de 500 élèves et il y a eu pas mal de bonnes notes grâce à « Entr’aide ». C’était appréciable de se rendre utile pendant cette période compliquée.

— Avez-vous un ou des modèles qui vous ont inspiré à poursuivre une carrière d’athlète ?

J’ai des inspirations à l’échelle locale et au sein même de mon groupe d’entraînement. Quand j’étais en cadette, mon entraîneur Nicolas Monnier nous parlait tout le temps d’Anthony Guillard (record en 1h06’52 sur semi en 2018). Et pour moi, c’était un peu le modèle de réussite et j’enviais beaucoup sa carrière. Ça n’a jamais été un champion du monde mais son parcours est exemplaire dans la gestion de sa carrière sportive et professionnelle. Toujours sur le côté local, Julien Moreau (2h17’51 sur marathon en 2012) est un modèle d’humilité. J’ai la chance d’être entourée de ces personnes-là au quotidien. Sur la scène nationale, Christelle Daunay, Hassan Chahdi et Benjamin Malaty sont des exemples de longévité, d’intelligence et de superbe gestion de carrière. J’aime beaucoup m’inspirer des coureuses américaines à l’image de Molly Huddle et de Molly Seidel.

« Je me suis totalement retrouvée dans leurs chaussures à la fois confortables, dynamiques et légères. »

On passe maintenant à la partie équipements. Vous êtes ambassadrice de l’équipementier Saucony, depuis mai 2016. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre rôle dans les grandes lignes ?

Promouvoir la marque sur les compétitions, faire aussi des retours et de mise en avant des équipements sur les réseaux sociaux. Saucony est une marque qui doit se faire connaître. Ils ont beaucoup évolué et progressé positivement ces dernières années. Je connais bien la marque depuis quelques années car je portais du Saucony bien avant d’être ambassadrice. J’ai vu l’évolution de plusieurs de leur modèle et ils ont des paires qui permettent de rivaliser avec les nouvelles technologies et ils sont au goût du jour. J’ai régulièrement des athlètes sur les réseaux sociaux qui me posent des questions sur la marque. Je les oriente sur tel ou tel modèle. J’ai eu la chance d’être vendeuse en magasin spécialisé en parallèle de mes études donc je connais la technicité d’une chaussure et ce qu’il faut par rapport au profil du coureur. J’aime bien conseiller les gens et après de savoir qu’ils sont bien dans la chaussure, c’est agréable.

— Comment s’est fait ce partenariat ?

C’est partie de cette période où j’étais vendeuse, j’ai pu tester les produits de la marque et de fil en aiguille j’ai vraiment accroché. Je me suis totalement retrouvée dans leurs chaussures à la fois confortables, dynamiques et légères, sur lesquelles on peut retrouver de l’amorti. J’ai pu rencontrer les commerciaux de la marque, discuter longuement avec eux et grâce à mes résultats ils m’ont proposé de représenter un peu plus la marque sous la forme d’un contrat. Au début, c’était un contrat avec le magasin et petit à petit je suis montée jusqu’à la Team France depuis trois ans.

— Est-ce que les équipements sont importants pour vous ?

Pour moi, l’équipement fait partie de la performance. Certes quand on s’entraîne comme il faut et qu’on a des qualités, ça parle de soi mais lorsque l’on est bien dans ses chaussures et bien dans ses équipements, c’est encore mieux. Ça nous permet d’aborder la compétition plus sereinement. Si tu sais que tu vas courir 15 km mais que tu vas avoir mal aux pieds car tes chaussures ne te conviennent pas, tu n’y mets pas la même motivation ni la même implication. Tu sais que t’es déjà sur des bases solides avec les chaussures que tu as aux pieds. J’ai pu l’expérimenter pendant quatre ans avec des clients qui me faisaient des retours et quand ils revenaient au bout de quelques mois au magasin pour me dire qu’ils étaient vraiment contents du produit alors qu’avant ils ne se retrouvaient pas. On motive les gens à retourner courir car quand on est bien dans son équipement, on a tout de suite plus de plaisir dans la pratique de la course à pied.

« J’ai hâte que la marque améliore davantage la Endorphin Pro 2 qui est déjà excellente. »

— On vous a vu régulièrement courir en compétition avec les Endorphin Pro qui disposent d’une plaque carbone. Quel est votre avis sur le modèle ?

C’est une chaussure qui me convient parfaitement parce que j’aime bien le côté ferme. Je suis une coureuse d’un gabarit assez léger donc je ne vais pas ressentir la dureté de la semelle mais je trouve qu’elles sont souples, il y a un bon renvoi. Je suis un peu flipette au niveau des tendons et des mollets et le fait qu’on est un drop assez haut (8 mm) préserve la chaîne musculaire. Je fais attention à ne pas les porter tout le temps parce que je n’ai pas envie de créer une habitude vis-à-vis de ce système-là. J’aime bien travailler ma qualité d’appui avec des chaussures un peu plus basses en drop. C’est une très bonne chaussure pour la piste mais encore plus pour la route.

— Vous venez de recevoir la deuxième version de la Endorphin Pro. Quelles sont les principales différences ?

Je ne vais pas pouvoir donner d’avis détaillé sur la Endorphin Pro 2 car je les teste réellement pour la première fois dès la fin de l’interview. J’ai trottiné un peu avec et j’ai essayé de mettre la première et la deuxième version pour comparer l’amorti. Au niveau de leur silhouette, elles sont quasiment identiques. Maintenant, je trouve que le confort d’accueil est un petit peu plus moelleux que dans la première version. C’est un chausson qui est près du pied et personnellement je trouve ça très agréable. La paire a un mesh un petit peu plus léger et on le sent moins au pied pendant l’effort. Saucony a gardé la même légèreté et le même confort que sur le premier modèle. Pour moi, le principal changement intervient au niveau de la bascule vers l’avant que j’ai trouvée un peu plus prononcée sur le médio-pied, ce qui fait qu’on se sent encore plus porté vers l’avant du pied, tout en gardant une certaine hauteur au niveau de l’amorti et un certain drop. C’est toujours bien pour la préservation des tendons et des mollets et la récupération de manière générale. J’ai hâte que la marque améliore davantage la Endorphin Pro 2 qui est déjà excellente.

— Esthétiquement, comment trouvez-vous la paire ?

Elles sont belles mais j’ai un peu de mal pour le moment avec le damier noir et blanc qui s’étend sur toute l’empeigne. Néanmoins, je trouve l’idée originale de centrer sur la vitesse et la course à l’état pur. De profil, je trouve que c’est une chaussure qui a vraiment de la « gueule ».

—  La Endorphin Pro a été conçue en étroite collaboration avec 15 athlètes Elite Saucony. La part d’investissement des athlètes dans la création d’une chaussure est-elle nécessaire ?

Ce sont les athlètes qui sont les plus à même de dire comment réagissent les chaussures et comment ils se sentent dedans. D’une manière générale, on recherche tous plus ou moins une chaussure sur les mêmes critères que ce soit du confort, de l’amorti, du dynamisme et de la légèreté. Avoir associé les athlètes dans cette étape de réflexion avec des tests de prototypes grandeur nature était logique.

— Avant la Endorphin Pro, quels modèles aviez-vous l’habitude de porter ?

La Ride surtout pour la partie footing et échauffement. Et en compétitions je courais avec deux modèles, la Kinvara qui a drop de 4 mm mais sur laquelle on peut retrouver une semelle assez épaisse et on a vraiment le côté confort. Quand j’ai débuté le semi-marathon, je portais la Kinvara. Pour des distances inférieures sur la route je prenais le Type A que j’utilise d’ailleurs encore sur des séances. C’est un modèle minimaliste qui est très léger et très agréable sur la piste. Pour des coureurs légers, ça peut passer jusqu’au semi-marathon. Ce sont des valeurs sûres de la marque.

— Quelle est votre chaussure du moment ?

C’est l’Endorphin Speed, petite sœur de l’Endorphin Pro basée sur la même composition mais sur laquelle on ne va pas retrouver de plaque carbone mais en nylon. Ces chaussures sont absolument géniales avec un confort et un dynamisme que je n’avais encore jamais retrouvés dans la marque. C’est mon coup de cœur de la collection et Saucony a frappé très fort avec ce modèle. On ressent bien le bénéfice de la plaque nylon en termes de retour d’énergie mais évidemment moins que la plaque carbone. La Speed a un usage qui peut aller jusqu’au semi-marathon mais je suis certaine qu’elle passerait parfaitement pour un marathon.

« Il y a davantage de coureurs compétition qui s’intéressent à Saucony. »

— Quel regard portez-vous sur les chaussures et pointes à plaque carbone ?

C’est dommage d’être en arriver à la lame carbone parce que l’on va perdre le côté pur de l’athlétisme. On est maintenant passé dans une nouvelle ère. Quand on va prendre un départ, on est obligé d’avoir aux pieds ce type de modèle comme les Endorphin Pro si on veut rivaliser au moins à armes égales. Oui il y a un gain, c’est indéniable et je trouve totalement bête que certaines personnes n’osent pas dire que c’est le cas. Peut-être que ce n’est pas le cas pour certains coureurs qui ont une certaine pose de pied mais pour 90% des autres si. C’est propre à chacun mais il est de l’ordre d’une bonne trentaine de secondes sur 10 km. Il n’y a qu’à regarder tous les records qui tombent aujourd’hui. On n’a jamais eu autant de garçons qui courent en moins de 29 minutes sur 10 km. On est quasiment un coureur lambda si on fait moins de 30 minutes sur 10 bornes. Sauf que non, normalement ce n’est pas anodin de passer sous cette barrière. La plaque carbone sur la route a ouvert le champ des possibles mais avec ce qui est en train d’arriver sur piste c’est encore pire.

Que pensez-vous des dernières innovations chez Saucony ?

Il y a quelques années, la gamme Saucony était axée sur le running grand public avec un vaste choix pour les coureurs loisirs. On avait peu de modèles performance pour la compétition hormis la Kinvara et la Type A. Ces modèles sont arrivés sur le tard à partir de 2017 et la marque a exploité un peu plus cet axe. En 2011 y a eu plusieurs paires qui ont fleuri, notamment dans le trail avec la Peregrine, très légère avec son drop de 4 mm. En 2019, il y a eu la collection Endorphin avec la Pro, la Speed et la Shift qui à elles trois couvrent tous les besoins des coureurs. Il y a davantage de coureurs compétition qui s’intéressent à Saucony qui a aussi de bons arguments à faire valoir.

Comment choisissez-vous vos chaussures à l’entraînement et en compétition ?

Je ne prends pas en compte le critère esthétique. Que mes chaussures soient bleu, verte ou rouge, ça m’est complètement égal. Je regarde surtout le côté confort et performance. Savoir comment est-ce que je peux tirer le meilleur de ma séance avec ces chaussures. Plus je vais faire une séance rapide, plus je vais mettre des chaussures légères. Je n’ai pas envie de m’encombrer avec de gros sabots au niveau des pieds.

— Quels sont les points forts de la marque ?

Ils ont à cœur de toucher l’ensemble du public et le running est un sport accessible à tous. Saucony répond à la demande de tous grâce à une gamme très large qui peut toucher tous les types et profils de coureurs. Il y a beaucoup d’athlètes locaux qui sont accompagnés et la marque a ce côté proximité et familial, et c’est cette atmosphère-ci qui se dégage de la marque. Ils sont aussi dans la recherche de l’excellence et ne se contentent pas de se reposer sur leurs lauriers, sur ce qu’ils ont bien pu réaliser ces dernières années. Je me sens chanceuse d’être accompagnée par Saucony dans mon projet, je sais que d’un point de vue équipements, j’aborde les choses sereinement. Je remercie également mes partenaires Via Volta, la Caisse locale Crédit Agricole des Herbiers, Optic 2000 Les Herbiers et le Team Sport Vendée qui m’accompagnent désormais pour ce nouveau challenge des 42,195 km.

Crédits photos : STADION

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