Cyréna Samba-Mayela : « Je suis prête à me battre de la même manière qu’en 2022 »

02 mars 2024 à 16:41

À quelques mois des Jeux olympiques de Paris 2024, Cyréna Samba-Mayela a fait sa révolution. En octobre dernier, la hurdleuse de 23 ans a quitté l’Insep pour rejoindre Orlando, en Floride, où elle suit les conseils de John Coghlan. La pensionnaire du Lille Métropole Athlétisme se dit prête à écrire une nouvelle histoire aux Championnats du monde en salle de Glasgow, deux ans après avoir décroché le titre planétaire sur 60 m haies à Belgrade. 

 

— Cyréna, quand venez-vous d’arriver à Glasgow ?

Je viens d’arriver (vendredi après-midi), j’ai pris un peu de retard par rapport à la délégation car j’arrive directement des Etats-Unis et je ne voulais pas trop peiner avec le jetlag. J’ai préféré arriver quelques jours après donc je suis arrivée il y a deux heures.

 

— Quels souvenirs gardez-vous de ce titre à Belgrade ?

Rempli d’émotion, c’est mon plus beau titre gagné. J’y repense encore aujourd’hui car ça me motive beaucoup pour ces championnats. Je veux revivre la même chose si ce n’est mieux. C’est un avantage d’arriver aujourd’hui avec le titre et je compte bien jouer le titre.

 

 

— En octobre dernier, vous faites le choix de quitter l’Insep pour rejoindre Orlando et le groupe d’entraînement de John Coghlan. Pour quelles raisons ?

Du rafraîchissement, des changements techniques étant donné que je m’entraine avec la championne olympique en titre (la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn), ça m’a permis de me plonger directement dans cet univers élite avec des champions. Je l’étais déjà avant mais pas avec des personnes de ma discipline. Là je suis vraiment avec des personnes de ma discipline donc mentalement c’est totalement différent. Il y a eu plein de changements sur tous les aspects.

 

— Techniquement, quels sont les axes de travail ciblés avec John ?

L’exemple que je peux donner c’est accélérer plus rapidement entre les obstacles.

 

— Par rapport à l’approche de Teddy Tamgho, qu’est-ce qui change avec John ?

Une approche peut-être plus relaxe mentalement. Rien n’est pareil, ce n’est pas forcément évident de pouvoir expliquer tout cela mais disons que je prends plus de responsabilités aussi. C’est quelqu’un qui est assez « laid back » (décontracté), qui ne s’impose pas vraiment et qui fait énormément confiance. Avec Teddy, il y avait beaucoup plus de discipline. À l’américaine, ce n’est pas totalement « fais ce que tu veux » mais on est plus responsable de ce qu’on fait et c’est une grosse différence.

 

— Êtes-vous plus épanouie avec ce fonctionnement ?

Pas forcément, c’est autre chose. À un moment donné j’avais besoin de prendre plus de responsabilités. Au fur et à mesure des années on mûrit et je pense que c’est quelque chose dont j’avais besoin.

 

— Vous sentez-vous prête à défendre votre titre mondial ?

Je ne dirais pas défendre aujourd’hui. J’ai été championne du monde 2022, là ce sont de nouveaux championnats, c’est une nouvelle page, ma discipline change énormément. Par contre, je suis prête à me battre de la même manière qu’en 2022 ça c’est sûr.

 

— Course après course cet hiver, le chrono n’a fait que descendre, c’est bon signe ?

Je trouve que c’est bon signe. Le début de ma saison a été difficile, je ne vais pas vous le cacher, étant donné que j’ai fait plein de changements : de coach, de lieu d’entraînement, de pays. Il fallait que je puisse m’adapter à tous ces changements, ça n’aura pas été évident mais aujourd’hui je me sens quand même très en forme.

 

— Vous sentez-vous plus forte qu’il y a deux ans à la même période ?

Plus forte, je pense que ce sont les résultats qui le montreront étant donné que j’ai une façon de m’entraîner différente en musculation, etc. Je ne peux pas encore dire, mais je peux dire que je me sens très bien en tout cas. je me sens préparer à battre mes records. Mais je ne pourrais pas encore dire tant que ça ne se concrétise pas en termes de résultats.

 

— Comment jugez-vous la concurrence relevée cet hiver au regard des autres performances réalisées ?

Rude. Ça a commencé très fort et je pense que tout le monde est motivé avec les Jeux olympiques qui arrivent. Pour moi, c’est très excitant car je sais que ça va courir super vite. J’ai un profil de coureuse, quand ça court je suis là pour descendre les chronos, pour profiter de cet élan donc c’est cool.

 

— Votre dauphine de Belgrade, la Bahaméenne Devynne Charlton a battu le record du monde en 7″67 cet hiver (le 11 février à New York). Que pensez-vous de sa performance ?

Je m’y attendais car tout le monde a commencé très fort la saison. Toutefois, je ne pensais pas forcément que ce serait elle qui le prendrait en première. Je savais aussi que ça n’allait pas durer forcément longtemps car derrière il y a l’Américaine Tia Jones, qui réalise le même chrono (le 16 février à Albuquerque). Je n’étais pas étonnée, c’est l’année des Jeux, tout le monde est motivé.

 

 

— Qu’avez-vous tiré comme conclusions des Championnats de France en salle à Miramas (17 et 18 février) ?

J’en ai tiré qu’il fallait continuer sur la même voie mais ce n’était pas des conditions optimales pour moi avec la fatigue. Il fallait que je puisse m’en sortir toute seule. C’était de la prise de marque surtout et mon coach en a tiré que ce n’était pas si « dégeu » que j’aurai pu le penser. Il était très positif pour la suite.

 

— Après les Championnats du monde, vous repartez directement aux Etats-Unis ou vous restez un peu en France ?

Je vais rester un peu en France, profiter de ma famille et faire une petite pause.

Propos recueillis par Sarah Ali
Crédits photos : Jean-Luc Juvin / STADION

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