Treizième des Jeux Olympiques de Rio l’été dernier, Émilie Menuet a survolé hier le 3000m marche des France Elite en salle à Bordeaux en 12’38″31, à un peu plus de trois secondes de son record de France (12’35″17). De quoi aborder la suite de la saison, et en particulier les Championnats du Monde à Londres, avec beaucoup d’ambition. Rencontre.
La performance est passée presque inaperçue. Pourtant en août dernier à Rio sur le parcours de Pontal tracé en bord de mer à l’ouest de Rio, Émilie Meunet réussit l’exploit de signer la meilleure performance d’une marcheuse française dans un championnat international. Elle déroche la treizième place des Jeux Olympiques en 1h32’04, seize ans après la prestation de Nora Leskir (22ème) et Fatiha Ouali (23ème) à Sydney. Depuis, elle s’est remise au travail et a démarré sa saison du bon pied. En réalisant son record personnel sur 10km en 44’48 à San Fernando (Espagne), la kinésithérapeute met l’accent sur la vitesse, un secteur où elle doit progresser.
Dimanche lors des Championnats de France Elite en salle à Bordeaux, elle s’est rapprochée de trois secondes de son propre record de France sur 3000m marche. On ne peut que constater que l’athlète de l’AJ Blois-Onzain est sur la bonne voie : « J’ai eu de très bonnes sensations. Je ne termine pas loin de mon record de France. Et donc quasiment à mon meilleur niveau. Je pensais que j’allais être un peu fatiguée mais finalement je suis contente de moi. C’est de bonne augure pour la suite et le 20km. Je n’ai pas abordé cette course comme un entraînement mais comme une compétition. Il y avait des adversaires de bon niveau et des filles qui ont fait moins de treize minutes » explique la championne de France.
« De course en course j’essaie de descendre mes chronos. Après c’est sûr que je n’ai pas préparé ce France en salle comme on peut préparer des Championnats du Monde ou des Jeux Olympiques. Ma discipline c’est plus le 20km marche et donc ce n’est pas la même préparation que pour le 3000m marche. L’objectif c’est de travailler la vitesse. Cela casse un peu la routine de l’entraînement (rires) » ajoute Émilie Menuet.
.
Une progression fulgurante en 2016
Habituée aux sélections jeunes depuis 2009, la marcheuse loir-et-chérienne quitte Marc Glaudel en novembre 2015, son coach des débuts, après les Mondiaux de Pékin ponctués par une 31ème place (1h36’17). Désormais elle s’entraîne à distance sous la houlette de Pierre Pompili qui vit à Font Romeu.
Une collaboration qui a rapidement porté ses fruits puisqu’il a fallu peu de temps pour qu’elle devienne la taulière de la discipline en France en portant son record du 20km à 1h31’38 à La Corogne (
.
L’esprit tourné vers les Mondiaux de Londres
Son prochain rendez-vous sera les Championnats de France du 20km à la Roche sur Yon (Vendée) « C’est un passage obligé mais ce n’est pas là où je veux faire mon meilleur temps. Mais je pense que je pourrai déjà être au niveau de mon record. Je vais enchaîner ensuite des compétitions internationales en avril-mai. Et c’est là réellement que j’espère passer sous les 1h30. » poursuit-elle.
Déterminée et ambitieuse, Émilie Meunet démarre 2017 sur de bonnes bases, avec en ligne de mire les championnats du Monde à Londres où elle cherchera une place dans les meilleures mondiales : Les minima sont sortis cette semaine et Yohann Diniz, Kévin Campion et moi-même sommes déjà sélectionnables pour Londres. On a déjà réalisé le niveau de performance requis l’année dernière, et l’année d’avant compte sur nos disciplines parce que ce sont de longues distances. De toute façon j’espère faire mieux cette année. L’objectif de la saison reste bien évidemment les Championnats du Monde à Londres (5 au 13 août) et vu le résultat que j’ai fait aux JO l’été dernier j’espère me classer dans les douze premières. »
Prochain sourire, si possible pétillant, le 12 mars prochain à la Roche sur Yon ?