Dimanche, lors de la Finale Elite B des Interclubs à Nice Estelle Perrossier décroche la seconde place du 800 m, distance qu’elle redécouvre (record à 2’06″67 en 2015). Son chrono de 2’10″97 est une réussite et lui permet de confirmer son choix de monter sur cette épreuve. Désireuse de se confronter à un nouveau défi, la spécialiste du 400m (record à 52″25 en 2015) s’est décidée à 27 ans à passer sur le double tour de piste, mais pas avant 2018. La protégée de Franck Matamba à Lyon n’a pas peur d’un effort de deux minutes et sait par ailleurs qu’elle est capable d’aller beaucoup plus vite sur le tour de piste cet été.
Dimanche 21 mai à Nice, la championne de France Elite en salle du 400 m en 2013 boucle le double tour de piste en 2’10″96. Au sortir de cette course, Estelle Perrossier s’est confiée à stadion-actu.fr : « Mission accomplie parce que je ne pensais pas être dans ces chronos là. J‘avoue je n’étais pas sereine depuis hier sur ma capacité à tenir la distance aux alentours de 2’10 » explique la vice-championne de France en salle cet hiver à Bordeaux, qui apprécie à juste valeur cette course, après plusieurs mois très compliqués.
En effet, Estelle Perrossier était hésitante à prendre le départ de 800 m mais a voulu délivrer un message positif à son club du Lyon Athlétisme : « Je me suis blessée à la Coupe du Monde des Relais aux Bahamas fin avril sur le 4×200 m. J‘ai pu reprendre l’entraînement cette semaine mais cela fait un petit mois que je ne peux pas enchaîner les grosses séances. C’est donc avec plaisir que je me suis aligné sur 800 m pour mon club. »
La stratégie de la course ? « Je savais que Manon Eple (Nice Côte d’Azur Athlétisme) était présente et qu’elle avait réalisé 2’09 (2’09″87) à Montgeron mi-mai. Je me suis dit qu’il fallait la suivre et qu’elle m’emmènerait dans le tempo, tant pis si je craque. J’ai eu du mal à relancer dans les 100 derniers mètres mais globalement c’est de bonne augure pour la suite » analyse la Rhônalpine.
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Focalisée sur le 400 m cet été
Depuis 2010 Estelle Perrossier songe à s’aligner sur 800 m, et s’était enfin décidée cette année. Mais ses performances honorables sur 400 m cet hiver (record en 53″52) lui ont encore fait changer ses plans pour cet été. Sélectionnée à deux reprises avec le relais 4×400 m, respectivement à l’Euro de Belgrade et à la Coupe du Monde des relais aux Bahamas, l’athlète entrainée par Franck Matamba va concentrer ses efforts sur le tour de piste. Mais elle n’en n’oublie pas pour autant sa discipline de prédilection : « Je ne veux pas abandonner le 400 m et le relais parce que je prends toujours autant de plaisir » assure la sprinteuse (ou demi-fondeuse ?) lyonnaise.
La Championne d’Europe du célèbre relais 4×400 m à Zurich s’estime également insuffisamment préparée pour s’engager sur 800 m toute la saison estivale : « Je suis en retard dans ma préparation donc je vais me focaliser sur le 400 m cet été. On va continuer le bon travail qui a été réalisé cet hiver et notamment sur 200-400 mètres. »
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Les Mondiaux avec le 4×400 m comme objectif
Un choix qui pourrait bien s’avérer payant à l’avenir. Son objectif ? Être dans l’Eurostar qui l’emmènera à Londres en août, aux Championnats du Monde. Même si cela peut s’avérer frustrant d’attendre encore un peu à se lancer sur 800 m, Estelle Perrossier a opté pour le choix qui lui laisse le plus de garanties pour obtenir une place au sein du relais 4×400 m, déjà qualifié pour le rendez-vous britannique. Pour y parvenir et après des mois de galères physiques, la championne de France Elite en salle 2013 sait ce qu’elle doit travailler : « Il faut que je progresse en vitesse, en force et en puissance parce que j’ai le gabarit d’une coureuse de 800 m (rires). »
Internationale française à six reprises, Estelle Perrossier souhaite découvrir le 800 m au plus haut niveau et évoque de souhaits chronométriques élevés : « Je me suis mise un challenge avant mes 30 ans, qui sont dans trois ans, de pouvoir faire un gros 800 mètres, c’est quelque chose qui me plairait. Faire 2 minutes au 800 m c’est un objectif qui me tient vraiment à cœur ». Et pour gagner ces précieuses secondes elle doit s’améliorer dans des secteurs spécifiques : « Travailler en capacité aérobie et réaliser un gros travail quantitatif ce qui n’est toujours pas ma tasse de thé. »
Avec son engagement, son envie et son courage, une sélection aux Mondiaux n’a rien de prétentieux, ce serait même dans la logique des choses. En plus, du sourire, Estelle Perrossier a retrouvé l’ambition.
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