Félix Bour : « Mon grand rêve, mon grand objectif, c’est de participer aux Jeux olympiques »

16 août 2022 à 12:33

ÉPISODE 5

RÊVE DE

CHAMPIONS

À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Cinquième volet avec Félix Bour !

À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Troisième volet avec Djilali Bedrani !

FELIX

BOUR

ÉPISODE 5

À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Cinquième volet avec Félix Bour !

FELIX

BOUR

Demi-fondeur de talent depuis les catégories jeunes, Félix Bour a démontré en cross-country, sur la piste et sur la route une vraie polyvalence et un désir de s’exprimer sur tous les fronts de la course à pied. Le pensionnaire du Racing Multi Athlon affiche une rage de vaincre et une volonté de s’améliorer qui font de lui un personnage attachant et rafraîchissant. Sélectionné aux Championnats d’Europe de Munich sur 5000 m, il ne s’interdit pas de frapper un grand coup, sûr de ses forces.

— Félix, pour commencer, pouvez-vous nous parler de votre histoire avec la course à pied ? Avez-vous vite envisagé un avenir dans l’athlé ?

J’ai commencé assez jeune, en cadet 1, vers 17 ou 18 ans. A la base je viens du foot, comme pas mal d’athlètes. J’étais en Sport études, c’est vrai que j’ai eu des bons résultats en UNSS. C’est un peu grâce à ça que je me suis fait « repérer » et que je me suis inscrit au club de Bar-le-Duc, dont je suis originaire, dans la Meuse. J’ai rencontré mon premier entraîneur Michel Poitel qui m’a par la suite entraîné pendant huit ans. On a parcouru pas mal de chemin ensemble. La première année, je fais 83eme aux France de cross-country. Sur piste, je vais aux championnats de France du 1500 m donc c’est quand même pas mal. L’année d’après c’était pas mal, je suis champion de France de cross-country et de 3000 m sur piste. J’ai tout de suite été qualifié pour les mondiaux cadets, ça laissait envisager de belles choses. Mais on sait qu’en jeune, c’est plus « facile » de faire des médailles. Ça devient de plus en plus difficile quand tu t’approches des catégories seniors, et de l’Équipe de France A. il ne fallait pas griller les étapes. J’ai un coach qui a su faire la part des choses, m’entrainer progressivement, pour que j’arrive en forme à maturité, dans les âges où je suis maintenant, c’est-à-dire 28-30 ans. C’est le moment où il faut essayer d’aller chercher les meilleures performances et les grands championnats.

 

— Votre premier coach Michel Poitel vous inculque dès vos débuts la culture de la gagne…

Il m’a inculqué un peu toutes les valeurs qui peuvent espérer faire devenir quelqu’un un champion on va dire. C’est déjà se professionnaliser, parce que quand j’étais jeune, je pensais plus à faire la fête. Ce n’était pas simple de concilier les deux. Après, comme je le dis, il ne m’a heureusement pas entraîné trop dur, trop jeune. Ça m’a permis quand même, quand je suis arrivé dans les catégories espoirs, de faire vraiment un choix entre la vie normale et la vie d’athlète. Car c’est une vie (d’athlète) assez particulière. Ce n’est pas forcément facile de vivre de ça non plus, donc s’investir 100% là-dedans, c’est quand même un choix à faire. Il faut être sûr de pouvoir perfer derrière. J’ai été bien conseillé par d’autres personnes au cours de ma carrière. Il y a eu Norbert Brige du CREPS de Nancy, qui avait fait les Jeux olympiques de Séoul en 1988 au saut en longueur. Il y avait aussi Eddy Riva, un marcheur qui a participé aux JO de Pékin en 2008. Tous les deux m’ont tout de suite fait confiance quand j’ai intégré le CREPS de Nancy. Ils ont essayé de me faire comprendre que j’avais les qualités nécessaires pour un jour participer aux JO. C’est un peu tout ce qui motive ma carrière aujourd’hui, essayer de me qualifier pour Paris 2024, et de représenter la France.

 

— Record personnel sur le semi-marathon de Valence en 1h01’32, vainqueur de la prestigieuse course Marseille-Cassis, champion d’Europe de cross par équipes l’hiver dernier à Dublin… Vous avez réalisé une fin d’année 2021 tout simplement incroyable. Quel regard portez-vous sur ces résultats ?

Ça montre aussi que j’aime la route, et que je n’ai pas seulement focus sur la piste. C’est vrai que j’ai la chance, avec mon profil, de pouvoir prendre du plaisir sur les deux. Je n’ai pas envie de délaisser aucun des deux pour le moment. Même si les résultats que j’ai fait sur 10 000 m en 2021, se rapprochent des standards de qualification pour les Jeux. Je sais qu’il reste encore un palier à passer sur la piste, mais on sait tous que sur la route, la discipline reine sur la route, c’est le marathon, et que si je veux espérer une qualif, va falloir que j’y passe un jour. Donc ça passe par des étapes. J’avais envie de faire moins d’1h02 sur le semi avant d’attaquer le marathon. Maintenant que c’est chose faite, il faut encore je pense, continuer à bosser, à faire plus de kilomètres dans les semaines de préparation, pour espérer une bonne perf sur marathon. C’est vraiment une distance qui n’est pas comme les autres. Tout doucement, je pense que je me rapproche de ce qui pourrait me laisser espérer une bonne perf. Je prends mon temps, mais j’y arrive tout doucement.

 

— Quelle est votre plus grande désillusion en athlétisme ?

C’est compliqué car je suis quelqu’un qui se concentre vraiment sur le positif. Même dans les courses les plus mauvaises, j’ai réussi à tirer un enseignement. Ce n’est pas quelque chose que je regarde d’un avis négatif. Donc c’est compliqué pour moi de me dire quelle est ma plus grande désillusion.

 

— Votre record personnel sur 5000 m en 13’15″66, réalisé le 28 mai à Oordegem, vous ouvre-t-il l’appétit pour les Championnats d’Europe de Munich ?

C’est vrai que j’ai fait cette perf-là, vraiment dans une prépa 10 000 m, car à la base, je ne voulais pas du tout me qualifier sur 5000 m. mais au final, je n’ai pas eu la course sur 10 000, qui m’a permis de rentrer dans le top 3 français, donc malheureusement, c’est un peu par dépit j’ai envie de dire, que je me retrouve qualifié pour Munich. Mais bon c’est vrai que je passe un énorme cap sur le 1500 m. Je crois que je fais un des 15 meilleurs temps français de l’histoire. Donc ça prouve que ce n’est pas mauvais non plus et que je peux espérer faire une perf à Munich. Donc on s’est préparé en conséquence en essayant de le préparer mieux cette fois. Dans le sens où, en championnat, on sait que c’est souvent des courses tactiques et qu’il faut être un gros finisseur pour espérer un podium ou une belle place d’honneur. J’y vais vraiment avec les ambitions de faire un top 8. Déjà d’être finaliste, ça serait bien, prendre de l’expérience aussi surtout, pour les années futures, parce que c’est mon premier grand championnat sur piste. Je pense que c’est assez ouvert. En championnat, on ne peut jamais savoir à l’avance ce qui peut se passer, donc il va falloir être vigilant, être bien placé, et si je suis à la bagarre dans le dernier tour, il faudra essayer d’aller chercher la meilleure place possible.

— On vous voit autant sur des cross que sur la route et la piste. Sur quelle surface vous sentez-vous le mieux finalement ?

Franchement, j’adore les trois. Le cross, c’est un peu mon premier amour. C’est mon premier titre de champion de France chez les cadets. Puis dans les autres catégories, j’ai toujours fait un podium. On est champion d’Europe par équipe avec les Bleus. J’avais fait huitième en individuel, c’était pas mal non plus. Donc vraiment, quand je suis en forme, je prends énormément de plaisir dans cette discipline. Sur route c’est pareil, ça se prépare, il faut s’entraîner beaucoup quand tu prépares une course. Petit à petit, dans la préparation, tu commences à avoir des sensations, tu commences à te sentir de mieux en mieux et prendre de plus en plus de plaisir aussi. La piste, c’est pareil aussi, Premier grand championnat en cadet, c’est un beau souvenir. Dans toutes les catégories, j’ai toujours fait au moins une sélection par an. J’adore les trois, même si c’est hyper différent. Je pense que c’est un peu le cas pour tous les amoureux d’athlétisme en général.

« Mon plus grand plaisir, c’est de voir le sourire ou les larmes de joie des gens qui me suivent au quotidien »

— Vous alignerez-vous un jour sur marathon ?

Je compte m’aligner sur marathon très prochainement, fin 2022 ou début 2023. Ça va arriver très vite. Il faut déjà y penser dans l’optique des Jeux de 2024. Comme ça, ça me permettrait d’avoir une chance sur 10 000 m et aussi sur marathon. Il faut profiter de cette chance d’être bon sur les deux surfaces, pour essayer d’aller chercher une qualif au moins sur une des deux disciplines.

 

— Cette distance mythique vous fascine ou vous fait peur ?

Je pense que quand on est bien préparé, il n’y a pas de raisons d’avoir peur. Le plus compliqué, ça va justement être cette préparation. Car je n’ai jamais vraiment fait de kilométrage élevé. Je suis quelqu’un qui concilie vélo et course à pied. Donc finalement, ça me fait à peu près un kilométrage autour de 100 ou 110 en course à pied, et à peu près pareil en vélo chaque semaine. Quand on parle de marathon, on voit tout de suite que les meilleurs sont plus autour des 200 km en course à pied, et qui ne font pas forcément de vélo à côté. Je vais devoir m’adapter par rapport à ça. Peut-être mettre plus de course et moins de vélo. Il y a aussi le risque de blessures. J’ai souvent été blessé quand j’ai voulu faire plus, donc il va vraiment falloir que je fasse attention à la surface sur laquelle je cours quand je m’entraine. Ça sera une aventure. C’est trois mois de préparation. Essayer de ne pas se blesser, c’est la première chose pour moi. Ensuite, si j’arrive à passer à travers toutes ces blessures, et arriver en forme sur marathon, ça ne me fait pas peur, il n’y a pas de raison de ne pas réaliser une bonne performance au bout.

 

— Qu’est-ce qui vous plaît dans la course à pied ?

Le dépassement de soi, c’est vrai que, peu importe ton niveau ou ce que tu vises, le plus important, c’est qu’on ressent tous à peu près au final, les mêmes sensations de douleur, au niveau du mental. On veut toujours essayer d’aller plus loin, faire les meilleures séances et faire des meilleurs chronos en compétition. Ça fait qu’on est une grande famille, peu importe notre niveau, tous les athlètes se reconnaissent dans les mêmes valeurs.

 

— Où en êtes-vous au niveau des études ? Quel est votre projet professionnel ?

J’ai déjà un Brevet d’Etat activité physique pour tous, c’est assez général. C’est un premier diplôme qui pourrait me diriger vers un second qui serait plus spécialisé. Ça serait un DEJEPS Préparation Physique. Je ne sais pas si je vais le faire l’année prochaine ou celle qui va suivre, mais je compte faire cette formation en tout cas pour acquérir toutes les bases dans la préparation physique, puis me diriger plutôt vers les sports collectifs, plutôt que les sports individuels.

 

— Avez-vous un ou des modèles qui vous ont inspiré à poursuivre une carrière d’athlète ?

Mon modèle, c’était Bob Tahri. Il est Lorrain, je suis là-bas aussi donc ça aide. A l’époque, il avait ouvert un magasin à Metz, quand il était recordman d’Europe du Steeple. Ça s’appelait Run by Tahri, et il avait tout de suite sponsorisé pas mal d’athlètes, dont je faisais partie après mon premier titre de champion de France chez les cadets. Donc c’est vrai que j’ai eu la chance de le côtoyer. C’est quelqu’un qui a quand même du charisme, il était impressionnant. Il avait pratiquement tous les records dans le Grand Est. Le personnage me fascinait un peu, il m’a beaucoup inspiré.

 

— Quelle image aimeriez-vous laisser de vous ?

Je ne suis pas quelqu’un qui se soucie forcément de ce que pensent les autres. J’aime bien donner du plaisir aux gens qui me soutiennent. Mon plus grand plaisir, c’est de voir le sourire ou les larmes de joie des gens qui me suivent au quotidien, et qui se battent pour que j’essaie de faire des bons résultats. C’est surtout là-dedans que je prends mon plaisir. Après c’est sûr, personnellement, on va avoir la chance de courir à Munich, dans le stade olympique qui fait 70 000 places. S’il y a du monde, ce seront des sensations uniques sur la piste. C’est vraiment pour vivre ces moments-là qu’on s’entraîne au quotidien.

 

— Avez-vous un grand rêve, en tant qu’athlète ?

Mon grand rêve, mon grand objectif, c’est de participer aux Jeux olympiques. En plus si c’est à Paris, ça serait la cerise sur le gâteau. En faire un ou même deux si c’est possible. C’est la plus grande compétition planétaire, tu ne peux pas faire mieux que les JO. Aller faire le meilleur résultat possible là-bas, même si on sait que sur nos disciplines, ce n’est pas forcément évident de rivaliser avec les coureurs africains et autres. On voit qu’il y a quand même des possibilités. Comme je le disais, en championnat, tout est possible.

 

— Les Jeux olympiques de Paris 2024, vous y pensez ? Sur quelle distance ?

Comme je le disais, ça va se jouer entre le 10 000 m et le marathon. J’aurais quand même une petite préférence pour le 10 000, parce que c’est quand même un rêve de pouvoir courir dans le stade de France pendant 25 tours. C’est la course la plus longue sur piste, donc t’as le temps de prendre le plus de plaisir possible. Si c’est sur marathon, ça sera super aussi. Dans tous les cas, ça sera un objectif de valider. Mais si je peux les faire au moins une fois dans ma carrière sur piste, ça serait une belle chose.

« C’est sur une chaussure hyper confortable avec un retour d’énergie phénoménal et qui est assez légères »

— On passe maintenant à la partie équipements : Vous êtes actuellement sous contrat avec ASICS. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste cette collaboration dans ses grandes lignes ?

Je suis arrivé chez Asics il y a trois ans. A l’époque, il n’y avait pas encore toute cette génération carbone. J’étais chez un autre équipementier avant ou j’avais eu l’occasion de courir avec la première génération de carbone. C’est vrai que le changement a été assez dur au départ. Je suis passé d’un produit qui était super pour la route, à un produit qui était encore en développement chez Asics. J’ai tout de suite trouvé qu’il y avait une bonne équipe et qu’on formait vraiment une petite famille. Il y avait vraiment l’ambition derrière de se développer. Asics prend en compte l’avis et les retours des athlètes pour se développer en nous envoyant des produits ou des prototypes. Comment pourrait-on améliorer le plus possible le modèle pour en faire la meilleure chaussure du marché… Je savais que ça allait prendre du temps, mais que petit à petit, on allait vraiment avoir la meilleure chaussure du marché, en tout cas sur la route.

C’est un peu ce qui s’est passé. Dès la première année, il y a la Metaracer qui arrive dans un premier temps. Ce n’était pas une chaussure qui était extraordinaire, mais qui avait quand même déjà une amélioration assez nette par rapport aux Tartheredge qui étaient les premières chaussures quand je suis arrivé chez Asics, qu’on était censé utiliser sur route. Le staff nous a dit qu’il y avait deux nouvelles chaussures qui allaient arriver dans les six mois qui allaient suivre. Finalement, ils ont continué à envoyer des produits. Je fais partie des athlètes qui ont eu la chance de travailler sur l’amélioration des produits. En un an et demi, on a réussi à sortir une des meilleures chaussures du marché avec la Metaspeed. C’était vraiment une victoire, déjà pour Asics car le retard a été rattrapé assez vite. Aujourd’hui, on est encore plus fier de faire partie de cette petite famille, et de continuer à élaborer des produits de grandes qualités, qui permettent aux athlètes d’aller chercher la meilleure performance possible.

 

 — On en parlait récemment sur Stadion, Asics a sorti sa première paire de demi-fond avec plaque carbone, la Metaspeed LD. On vous a souvent vu la porter en compétition cet été. Quel est votre avis sur la paire ?

Je ne sais pas si vous avez déjà vu comment elle est faite, mais en dessous, ce ne sont pas vraiment des pointes. C’est plus des petits crans, donc il y a certaines pistes où tu glisses avec ces chaussures car elles n’arrivent pas à rentrer dans le tartan. Donc on leur a dit que cette année, ça serait bien qu’on ait des chaussures à pointes. Du coup, ils nous ont fait des chaussures qui sont exactement pareilles au niveau de la forme. Sauf qu’en dessous, ce n’est plus une plaque en carbone, mais une plaque en nylon, dans laquelle ils ont pu intégrer quatre pointes, pour qu’on puisse s’accrocher sur n’importe quelle piste. Notamment sur les pistes Mondo, où c’est sur celles-là qu’on glisse. La première génération (sans pointes) est toujours sur le marché, elle est plus performante, mais n’accroche pas sur toutes les pistes. Asics avait essayé de laisser la plaque carbone sur la Meetaspeed LD avec pointes, mais justement elle se cassait à cause de ces pointes qui se plaçaient en dessous de la plaque. Ils essaient de s’améliorer, là-dessus, mais ça devrait arriver très prochainement aussi.

 

— Quelles chaussures d’ASICS avez-vous l’habitude de porter lors de vos entraînements et de vos compétitions sur route ?

À l’entrainement, pour tout ce qui est footing etc. La plus polyvalente, c’est la NovaBlast, c’est vraiment une chaussure axée entraînement. Il n’y a pas de carbone, il n’y a rien dedans, mais c’est la mousse qui est hyper confortable. Elles sont assez stables. Sur piste, j’utilise les Metaracer. C’est celles qui sont le plus proche du sol. Aujourd’hui, on a tendance à faire des chaussures carbones de plus en plus hautes. Mais chez la Metaracer, ce que j’ai aimé justement, c’est qu’il n’y avait pas cette hauteur et du coup, tu retrouvais quand même les sensations de pistard. Pour l’entraînement et la compétition, la plus performante c’est la Metaspeed 2 qui est sortie au mois d’avril. C’est sur une chaussure hyper confortable avec un retour d’énergie phénoménal et qui est assez légères. Tu retrouves les trois critères que tu recherches pour une chaussure carbone, en tout cas pour la compétition.

 

— Quand vous choisissiez une chaussure de running, quel est le critère le plus important ? Qu’est-ce qui est le plus important dans une chaussure de running ?

L’amorti et le confort. Pour les athlètes professionnels en général, on s’entraîne entre 10 et 12 fois par semaine. Tu passes quand même pas mal de temps dans les chaussures. Je parlais des Nova Blast justement, c’est ce qui m’a plu avec elle. T’as vraiment l’impression d’être dans un chausson, et tu sais qu’avec cette chaussure, tu vas pouvoir faire les trois quarts de tes entraînements dans des bonnes conditions.

« Je suis heureux de faire partie de cette équipe »

— Plus généralement, quel est votre avis sur l’évolution des chaussures de running depuis le début de votre carrière professionnelle ?

C’est un peu le jour et la nuit. Quand j’ai démarré en 2011, chez Nike, c’était je crois la toute première Victory. C’était le produit le plus léger possible, avec le moins de semelle possible, même au niveau des matières, je crois que c’était une espèce de peau de requin qu’ils aveint sorti à l’époque et c’était vraiment hyper léger. C’était super parce que c’était ce qu’on recherchait à l’époque. Niveau confort c’était 0, mais niveau légèreté, tu ne pouvais pas faire mieux. Maintenant, même les pointes sont hyper confortables pourtant, on a gardé cette légèreté, dans le sens où les mousses qui sortent sont vraiment hyper légères, c’est un truc de dingue. T’as l’impression d’avoir des bateaux quand tu les mets aux pieds mais au final, c’est hyper léger donc c’est vrai que là-dessus, ils ont réussi à s’améliorer. Pour nous les coureurs de 10 000 m, c’est super car on est forcément obligé de s’entraîner sur des distances autour des 10 km sur piste en pointe donc je vous laisse imaginer un peu les mollets qu’on avait à l’époque avec les anciennes chaussures où t’étais hyper proche du sol. Tu n’arrivais plus à marcher pendant 10 jours.

 

— À l’arrivée de votre victoire aux 20 km de Marseille-Cassis le 31 octobre dernier, vous nous aviez confié que grâce aux chaussures en plaque carbone vous pouviez désormais enchaîner les courses tous les week-ends avec seulement trois ou quatre jours de récupération, chose que ne pouviez pas faire auparavant… Ce constat est-il toujours d’actualité ?

Mon premier semi-marathon, c’était à Nancy en 2017. À l’époque, je courais chez Nike avec les Streak, c’était la chaussure la plus performante pour la distance. Je me rappelle qu’après ce semi, pendant deux semaines, j’avais vraiment du mal à récupérer au niveau musculaire, que ce soit au niveau des ischios, mollets, quadri… j’étais vraiment cassé de partout. Pour donner un ordre d’idée, j’ai fait mon semi à Valence en 1h01, une semaine avant Marseille-Cassis. Il y a mon manager qui vient me voir, et me demande si je suis intéressé de faire Marseille-Cassis la semaine d’après. Je dis que “franchement, je sors du semi, donc pour l’instant c’est non, mais je me laisse jusqu’à mercredi pour te donner une réponse”. Donc je fais ma récup le lundi et le mardi. Le mercredi on essaie de refaire une petite séance de rythme sur route pour voir ce que ça donne, avec la Metaspeed. Je vois que finalement ça va, je n’ai plus mal aux mollets, la séance en plus est pas mal. Je lui donne mon feu vert pour Marseille, j’y vais, et vous connaissez la suite ! C’est assez impressionnant car aujourd’hui, en une semaine, tu peux courir deux semi-marathons, en sachant que Marseille-Cassis, avec le dénivelé, ça vaut peut-être un peu plus. Je me rappelle après la course, avoir dit à mon coach que je pouvais faire 10 km de plus, ce n’était pas un problème. Alors qu’avant, c’était inenvisageable physiquement. Ça nous permet de courir plus et de courir beaucoup plus vite, on a beaucoup moins de blessures, c’est vraiment impressionnant.

 

— Que pensez-vous des dernières innovations chez Asics ? Quels sont les points forts de la marque ?

Depuis que je suis arrivé, ça ne fait que s’améliorer. À un moment donné, je pense que ça va être compliqué pour toutes les marques de sortir un nouveau produit qui est beaucoup plus performant que le précédent, ça va commencer à stagner car tout le monde a compris le principe. Tout le monde a réussi à plus ou moins sortir un produit performant, même s’il y a toujours des différences. Je suis content de faire partie d’une des marques qui a un meilleur produit. Pour les points forts, c’est vraiment d’avoir réussi à sortir ce combo entre la légèreté et le retour d’énergie. Le design aussi, car on sait qu’aujourd’hui, c’est ce qui est le plus important aussi pour vendre son produit. Un produit qui est joli, avec de belles couleurs. C’est vrai que la Metaspeed est sympa et jolie. Je suis heureux de faire partie de cette équipe.

Retrouvez toute la gamme ASICS, en cliquant ici.

Propos recueillis par Briac Vannini
Crédits photos : Albin Durand / ASICS

ARTICLES RÉCENTS
NOUVEAUTÉS
NOUVEAUTÉS

NEWSLETTER

Rejoignez nos 30 000 abonnés pour ne rien manquer de l'actualité de l'athlétisme, du running et du trail !