Jean-Pierre Bertrand paré au décollage

22 novembre 2016 à 18:00

Jean-Pierre Bertrand se souviendra longtemps de ce troisième essai du Meeting de Montreuil le samedi 7 juin dernier. Avec au saut mesuré à 8,03 m, il réalise le niveau de performance requis pour les championnats d’Europe d’Amsterdam, mais une blessure à l’ischio gauche survenue lors de son cinquième saut aux Championnats de France à Angers l’a privé du voyage. Licencié au Nantes Métropole Athlétisme et sous la houlette de Georges N’Zahou, il décide en septembre 2015 de rejoindre le groupe de Renaud Longuèvre à l’INSEP. En changeant sa structure d’entraînement, il souhaite forcément rebondir et poursuivre son apprentissage. Un choix payant aujourd’hui. Du décollage à l’atterrissage, voyage dans les airs avec Jean-Pierre.

— Stadion : Bonjour Jean-Pierre, on vous a quitté blessé aux Championnats de France à Angers en juin dernier. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

La période de convalescence a été respectée. Avec le staff médical nous avons mis les moyens en œuvre afin d’avoir une guérison complète et efficace. Après, Renaud Longuèvre et le staff médical ont réfléchi aux meilleures options de reprise d’entrainement et mis l’accent sur certains domaines à améliorer sur le plan physique (notamment la souplesse des ischios, mais également d’autres paramètres).


ʻʻ Une goutte d’eau dans un océan de performances internationales ʼʼ


— Comment s’est passé votre retour à l’entrainement ?

Le plus tranquillement du monde, la reprise de l’entrainement s’est logiquement fondue dans ma réathlétisation. Maintenant le rythme a repris et je suis dans le wagon. Le groupe d’entrainement est à nouveau au complet et on repart pour une nouvelle saison.

— Votre concours au Meeting de Montreuil, avec un bond à 8,03 m est-il un déclic dans votre jeune carrière ?

Dire que ça n’a pas eu d’impact sur mes objectifs futurs, ce serait mentir. Je n’ai pas l’impression d’avoir démarré ma carrière, car pour le moment je reste un sauteur en longueur national. Effectivement la performance que j’ai réalisée à Montreuil a donné une autre dimension à mes prétentions. Maintenant je veux transformer ces prétentions en certitudes.

— Qu’est-ce que cela vous procure de faire partie du cercle fermé des sauteurs français à plus de 8m en longueur (le 27ème de l’histoire) ?

Sur le moment on jubile, on exulte intérieurement, on se dit : « la vache ça y est j’y suis » et on a des paillettes dans les yeux. Puis assez rapidement on se rend compte que même en s’étant hissé assez haut au niveau national, on ne reste qu’une goutte d’eau dans un océan de performances internationales. Et là on se dit  « tout est à refaire, je dois grimper au sommet d’une montagne encore plus grande ». Mais ça ne me fait pas peur.


ʻʻ Je commence à composer ma propre partition ʼʼ


— Sur les réseaux sociaux, vous postez régulièrement des vidéos de vos sauts, vous remarquez vos progrès ?

Effectivement je remarque mes progrès. Cependant, Renaud Longuèvre est là pour me dire ce que je ne fais pas bien et je corrige, mais je ne veux retenir que la sensation des choses bien faites. Bien sûr je vois également les défauts et alors je travaille à les faire disparaitre.

— Grandir dans l’ombre de Kafétien Gomis ou Salim Sdiri, ce n’est pas trop dur à avaler ?

Je ne grandis pas dans leur ombre mais au contraire à leur côté et grâce à eux. J’ai la chance d’avoir eu Salim en stage à Tignes et Kafétien Gomis, je suis avec lui en stage et en entrainement. Je bénéficie de leurs conseils et de leurs expériences. Ce que l’on vit c’est plus une transmission. On se croise plus que l’on ne s’oppose. Kafétien et Salim sont des personnes qui comptent dans le saut en longueur. Aujourd’hui j’arrive à une étape où je commence à composer ma propre partition.

Jean-Pierre Bertrand est prêt à faire le grand saut.


— Avez-vous déjà visionné le concours des Mondiaux de Tokyo 1991, avec Powell et Lewis ?

J’ai effectivement vu mes classiques, comme je pense que dans toute discipline et tout sport il y ait une référence. Mais ce n’est pas un absolu. Je visionne toutes les vidéos de saut en longueur et de triple saut.


ʻʻ Défendre mes chances dès mon premier grand championnat ʼʼ


— Décrivez-nous le saut parfait…

Franchement, il y a encore du boulot. J’ai de la marge. Donnez-moi un peu de temps et je vous décrirai un de mes futurs concours (rires).

— Vous souvenez-vous de votre premier concours de saut en longueur ?

La performance oui : je crois que c’était 4,59 m en 2005. Mais le déroulement du concours… Non ça ne me revient pas. En soit, je ne crois pas avoir fait un malheur ce jour-là (rires).

— On imagine que vous espérez participer enfin à votre premier grand championnat chez les seniors cette saison ?

J’espère surtout défendre mes chances dès mon premier grand championnat. Je mets tout en œuvre pour être dans les meilleures dispositions possibles cette saison. J’ai confiance en ce que l’on a planifié.

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