Jeux paralympiques de Paris 2024 : Timothée Adolphe et Gloria Agblemagnon en argent, Antoine Praud et Manon Genest en bronze

02 septembre 2024 à 8:20

Après le succès des Jeux olympiques, il est l’heure pour Paris d’accueillir les Jeux Paralympiques 2024 ! Quatre médailles ont été décrochées par l’équipe de France d’athlétisme après trois jours de compétition au Stade de France à l’occasion des Jeux paralympiques de Paris 2024 : l’argent pour Timothée Adolphe (400 m T11) et Gloria Agblemagnon (lancer de poids F20) ainsi que le bronze pour Antoine Praud (1500 m T46) et Manon Genest (longueur T37).

 

L’argent amer de Timothée Adolphe 

Ils voulaient l’or. Ils auront l’argent. Même si ce n’est pas la couleur espérée, Timothée Adolphe et son guide Jeffrey Lami, grands favoris de la finale du 400 m en catégorie T11 (déficience visuelle), ont mené toute la course avant de craquer dans la dernière ligne droite et se faire reprendre dans les quarante derniers mètres par le Vénézuélien Enderson German Santos Gonzalez. Une déception pour « Le Guépard blanc » de 34 ans, disqualifié à Tokyo en 2021 sur le tour de piste pour avoir perdu le lien qui le reliait à son guide. À l’issue de la finale du 400 m T11 ce dimanche, le staff de l’équipe de France a posé une réclamation, estimant que l’athlète vénézuélien, vainqueur en 50″58 devant Timothée Adolphe (50″75, record en 50″03), aurait été tracté par son guide, ce qui est formellement interdit par le règlement. Deux heures après la finale, le verdict est tombé : l’appel a été rejeté.

 

 

« C’est beaucoup de frustration parce qu’on ne fait pas la course qu’on voulait. On voulait aller plus vite, on voulait l’or. J’ai été le maillon faible du binôme, on se désynchronise en fin de course car je prends une petite balle dans les 50 derniers mètres et ça nous coûte cher. On est tombés sur des Vénézuéliens qui ont fait une super course ». La complexité de cette discipline est telle qu’elle a déjà joué de mauvais tours à Timothée Adolphe. Depuis 2014, il a déjà souffert de plusieurs décisions qui lui ont été défavorables.

Disqualifié aux Europe de Swansea en 2014 (poussette du guide à l’arrivée), aux JO de Rio en 2016 sur 400 m (mordu sur la ligne intérieure de son couloir) ainsi qu’aux Mondiaux de Londres en 2017 sur 200 m et sur 400 m (franchissement de la ligne après son guide), le sociétaire du Saint-Denis Emotion n’a que trop vécu de désillusions. S’il aura peut-être du mal à trouver le sommeil dans les jours qui viennent, Timothée Adolphe, en grand champion qu’il est, abordera le 100 m avec beaucoup d’ambition et d’envie (séries à 10h12 et demi-finales à 20h58 le mercredi 4 septembre, finale le jeudi 5 septembre à 19h08).

 

Gloria Agblemagnon, le lancer de sa vie

Sélectionnée aux Jeux paralympiques à Rio de Janeiro en 2016 (10e), alors qu’elle était encore en juniors, et à Tokyo 2021 (8e), Gloria Agblemagnon a enfin décroché la médaille olympique dont elle rêve à sa troisième participation. Dans cette finale du lancer du poids F20 (déficience mentale) ce dimanche, la pensionnaire du Troyes Athletic a empoché une superbe médaille d’argent, juste derrière la Britannique Sabrina Fortune (15,12 m, nouveau record du monde dès le premier essai) et devant la médaillée d’or de Tokyo, l’Équatorienne Mendes Sanchez (14,31 m). En projetant son engin à 14,43 m à sa quatrième tentative, la Française de 26 ans a atomisé son record de plus de cinquante centimètres (ancien : 13,90 m), une performance qui a fait rugir de bonheur les 60 000 spectateurs dans les tribunes au Stade de France.

 

 

Quatrième des Championnats du monde de para-athlétisme l’an dernier au Stade Charléty de Paris, Gloria Agblemagnon avait à cœur d’inscrire son nom dans le tableau des médailles des Jeux paralympiques. « Je suis la première athlète féminine française du sport adapté médaillée aux Jeux en athlé. Je ne sais pas comment expliquer, je suis heureuse. C’est que du bonheur. J’étais hyper concentrée, je me suis dit : « ici c’est chez moi, je suis forte. Je suis une femme forte ». Le but c’était d’assurer un premier jet et après me lâcher. C’est ce qui est arrivé avec mon record à 14,43 m ». Cette médaille d’argent sonne comme une belle revanche sur la vie pour Gloria Agblemagnon, moquée à l’école à cause de son handicap mental et de sa couleur de peau.

 

Antoine Praud avait montré la voie à suivre à ses camarades

Il a eu le privilège d’ouvrir le compteur de médailles pour l’équipe de France d’athlétisme ce samedi 31 août. Antoine Praud s’est paré du bronze sur 1500 m T46 en explosant son record personnel (3’51″37) grâce à une dernière ligne droite exceptionnelle. Atteint d’une paralysie du plexus brachial droit, le représentant du Haute Bretagne Athlétisme de 20 ans a été porté par un Stade de France en furie pour dépasser le Bulgare Hristiyan Stoyanov (4e en 3’52″17) dans les derniers mètres, échouant même de peu (18 centièmes) derrière l’Australien Michael Roeger (3’51″19).

 

 

« C’est fou, je m’imaginais à un truc de dingue mais ça dix fois mieux que ce que j’avais imaginé. Le Stade de France m’a porté depuis mon entrée dans le stade, le bruit dans la dernière ligne droite était dingue », s’enthousiasme l’ancien joueur de foot au Rheu, ville située à quelques kilomètres de Rennes. Le Russe sous bannière neutre Aleksandr Yaremchuk, tenant du titre à Tokyo en 2021, décroche la médaille d’or en 3’50″24.  Médaillé d’or aux Jeux européens de la jeunesse en 2022, Antoine Praud participe à ses premiers Jeux paralympiques à Paris.

 

Manon Genest, la confirmation

Quatrième à Tokyo il y a trois ans, Manon Genest repart de la capitale française avec sa première médaille paralympique de sa carrière. L’athlète licenciée à la Berrichonne de Châteauroux a obtenu le bronze du concours de saut en longueur T37 (handicap moteur cérébral) en décollant à 4,59 m (+0,1 m/s) à sa troisième tentative, la meilleure performance de sa saison égalée. La para-athlète tricolore de 31 ans confirme sa performance des Mondiaux de Paris de 2023 au Stade Charléty où elle avait remporté le bronze avec un bond à 4,76 m, son record actuel.

 

 

La finale a été survolée par la recordwoman du monde chinoise Wen Xiaoyan (5,44 m, record paralympique, à un centimètre de son record du monde) qui est désormais triple championne paralympique. La médaille d’argent est tombée dans l’escarcelle de l’Américaine Jaleen Roberts (4,77 m). L’autre Française en lice, Mandy François-Elie a terminé cinquième avec 4,31 m. 

Tous les résultats de l’athlétisme aux Jeux paralympiques de Paris 2024

Crédit photo : France Paralympique

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