La pilule est dure à avaler mais les trois Tricolores engagés aux qualifications du saut à la perche Thibaut Collet, Anthony Ammirati et Robin Emig ont échoué à rallier la finale des Jeux olympiques de Paris 2024. Le public français a tout de même vibré devant les séries du 100 m, où Noah Lyles aurait pu passer à la trappe, mais aussi durant la course exceptionnelle d’Anaïs Bourgoin en repêchages du 800 m.
Quel coup de tonnerre sur le Stade de France ce samedi matin. Sous les yeux de Renaud Lavillenie venu encourager ses potes perchistes et taper les trois coups de bâton pour lancer cette journée d’athlé, aucun des Bleus n’est parvenue à se hisser en finale des Jeux olympiques de Paris 2024. Une véritable douche froide pour Thibaut Collet, en échec à 5,75 m alors qu’il avait atteint 5,95 m chez lui à Montbonnot-Saint-Martin le 19 juin dernier. Le cinquième des Mondiaux de Budapest l’été dernier a tenu à s’excuser et a tenté d’expliquer cet accident de parcours.
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« J’ai extrêmement honte de ma performance alors que j’ai super bien bossé lors des dernières semaines de préparation, confie Thibaut Collet. Le plus dur, c’est de se dire que je peux faire mieux. 2024 a été une année compliquée alors qu’en janvier, je me suis rompu un croisé à l’entraînement et on a pris la décision de continuer. Ça a tenu mais cela ne m’avait pas mis dans les meilleures conditions. J’ai battu mon record d’hiver et d’été… Ce n’était pas mon jour et je me suis fait un peu happer par l’événement. Les Jeux, c’est différent et je ne pensais pas que ça pourrait m’atteindre. Même avec la 3e performance mondial, aujourd’hui j’ai raté ma compétition. J’ai vécu un enfer, physiquement c’était horrible. J’ai du mal à me rendre compte de ce qu’il s’est passé mais je reste positif car cet événement, je ne reverrai pas dans ma vie. Un grand désolé pour ma famille et mes amis. Je me retrouve comme un con à ne pas être qualifié. »
Anthony Ammirati et Robin Emig butent aussi en qualifications
Outre Thibaut Collet, un coup de tonnerre avait également eu lieu avec l’élimination dès les qualifications de l’Américain Christopher Nielsen (record à 6,05 m) après trois échecs à 5,60 m. Une barre que n’a pas pu franchir également le Gapençais Robin Emig, « dégouté et triste » de cette performance. Un sentiment également exprimé par son compatriote Anthony Ammirati, touché à l’adducteur il y a quelques jours, et manquant ses trois essais à 5,70 m, synonyme d’élimination. Il faut remonter à Athènes en 2004 pour trouver une finale olympique sans Français.
Et on s’y attendait, ces qualifications ont été une formalité pour l’ultra-favori Armand Duplantis. Le Suédois a survolé le concours en passant d’une facilité déconcertante la barre des 5,75 m du premier coup et devrait, sera LE monsieur à suivre ce lundi 5 août (à partir de 19h05). Vice-champion du monde 2023, le Philippin Ernest John Obiena s’était fait peur en manquant ses deux premières tentatives à 5,60 m avant de faire l’impasse sur cette barre et de passer à 5,70 m puis 5,75 m pour assurer la qualif. Le Polonais Piotr Lisek, triple médaillé mondial, a, en revanche, été éliminé.
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Noah Lyles s’est fait peur en séries du 100 m
Le tartan dyonisien a encore morflé ce matin avec la rentrée en lice des Ferrari du 100 m. Pour la première fois depuis 1932, aucune tricolore n’a réussi à se qualifier sur la ligne droite chez les hommes lors de ces JO. Les prétendants au titre Kishane Thompson (10″00), Ferdinand Omanyala (10″08), Letsile Tebogo (10″01) mais aussi Marcell Jacobs (10″05) ont, eux, répondu présent lors des séries même si la superstar américaine Noah Lyles a beaucoup (trop ?) contrôlé sa série et a finalement dû puiser pour prendre la deuxième place de la course. L’Américain ne signe qu’un 10″04 derrière le Britannique Louie Hinchliffe (9″98) et a évité une mésaventure qui aurait fait tache. « Je ne m’attendais peut-être pas à ce que ce soit aussi compétitif dès les séries, expliquait en zone mixte le Floridien en quête d’un quadruplé à Paris. Ce sont mes premiers JO sur 100 m, j’ai peut-être commis une erreur. Mais je ne vais pas la commettre à nouveau ». Le meilleur temps de ces courses est attribué à deux Américains (Kenneth Bednarek et Fred Kerley) chronométrés en 9″97. Les hommes les plus rapides de la planète se donnent maintenant rendez-vous en demi-finales ce dimanche dès 20h05.
Une Anaïs Bourgoin explosive arrache sa place en demies
Dans une ambiance de dingue digne d’une finale, Anaïs Bourgoin est allée chercher, et c’est peu dire, sa demi-finale du 800 m (ce dimanche dès 20h40) lors d’un splendide repêchage terminé à la première place en 1’59″52. « Le public français m’a vraiment porté et aidé, soufflait la demi-fondeuse de l’EFCVO. C’est vraiment dur de s’arracher comme je me suis arrachée hier (vendredi en séries) et de remettre ça aujourd’hui (samedi), à 11 heures du matin, en n’ayant pas dormi de la nuit. Il fallait se remobiliser, mais quand on a vraiment la dalle, ça tient. Quand j’ai pris la tête, je me suis dit que plus personne ne devait me passer. Je courais derrière les voleurs Porte de Saint-Ouen et aujourd’hui, je cours au Stade de France. J’espère qu’ils me verront et qu’ils comprendront pourquoi je les rattrapais tout le temps ». Léna Kandissounon a, pour sa part, manqué de ressources dans la dernière ligne droite pour terminer sixième de sa course en 2’03″40.
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Makenson Gletty se replace
Il reste deux épreuves du décathlon et Makenson Gletty vire en huitième position avec 6968 points. Pourtant, le Tricolore s’était approché à huit centièmes de son record personnel sur 110 m haies avec un chrono de 13″96 (+0,7 m/s), ce qui le plaçait au neuvième rang du décathlon (5361 points). Au disque, le représentant du Nice Côte d’Azur Athlétisme a réalisé sa meilleure performance de la saison avec un jet à 46,03 m (record personnel à 46,47 m). C’est l’Allemand Léo Neugebauer est actuellement en tête du classement général avec 7410 points. Coup de théâtre au saut à la perche du décathlon puisque ni le Canadien Damian Warner, champion olympique en titre, ni le Norvégien Sander Skotheim n’ont franchi la moindre barre, anéantissant toutes chances de médaille.
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Tous les résultats de l’athlétisme aux JO de Paris 2024
Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta & Gaëlle Mobuchon / STADION
