JO Paris 2024 : L’inoubliable journée d’Aurélien Quinion, papa dans la nuit et top 10 le matin sur 20 km marche

01 août 2024 à 13:44

Devenu père d’une petite Charlie quelques heures auparavant, Aurélien Quinion s’est arraché pour terminer dans le top 10 (9e en 1h19’56, record personnel) du 20 km marche des Jeux olympiques de Paris 2024, alors que Gabriel Bordier (1h21’40) a légèrement lâché sur la fin, finissant 24e. Un peu plus tard dans la matinée, Clémence Beretta a accroché une 15e place (1h29’55), alors que Camille Moutard et Pauline Stey ont respectivement pris en 25e et 26e position. Premiers athlètes tricolores à s’élancer dans les JO de Paris 2024, les marcheurs tricolores ont profité d’une magnifique ambiance sur le bord du tracé du le 20 km remporté par l’Equatorien Brian Daniel Quintado (1h18’55) et par la Chinoise Yang Jiayu (1h25’54).

Le 20 km marche donnait le top départ des épreuves d’athlétisme des Jeux olympiques de Paris 2024. Une superbe mise en avant pour les uns, un peu trop tôt pour les autres. Mais les 35 et 50 km supprimés des JO, les marcheurs s’attelaient aux 20 bornes ce jeudi matin. Zeus et le tonnerre parisien avaient décidé de retarder la course de 30 minutes alors que nos Bleus Gabriel Bordier et Aurélien Quinion trépignaient d’impatience d’emprunter à vingt reprises le petit circuit d’un kilomètre dans le centre de Paris, avec un départ au Trocadéro, suivie de la traversée du pont d’Iéna afin d’arriver en face de la tour Eiffel telle une bifurcation sur les quais de Seine.

Un parcours royal qui a souri au patient équatorien Brian Daniel Quintado (1h18’55) malgré le pavé glissant dans des allures à plus de 15 km/h avec un soleil tapant et humide (environ 23 degrés et 86% d’humidité). Devant dès les premières secondes de course, le Brésilien Caio Bonfim (1h19’09) ramène l’argent au pays auriverde tandis que l’Espagnol Alvaro Martin (bronze en 1h19’11) complète le premier podium pour sa première médaille en quatre éditions. L’Italien Massimo Stano, tenant du titre, se contentera de la quatrième place à dix-sept secondes du vainqueur. Côté Tricolores, Aurélien Quinion a accroché une excellente neuvième place en 1h19’56, record personnel à clé. Auteur d’un gros finish, le marcheur de l’EFCVO pouvait exulter le pouce dans la bouche en l’honneur de sa fille Charlie née la nuit dernière à 2h du matin. Le jeudi 1er août, une date que le protégé de Denis Langlois n’est pas près d’oublier de sitôt… 

 

 

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« Les plus beaux moments de ma vie ! »

Un jeudi inoubliable. Emu aux larmes, Aurélien Quinion racontait comment s’est déroulée cette nuit spéciale avant de prendre le taxi jusqu’au Trocadéro et d’étonner son monde ce matin sur 20 km marche. Le champion de France 2023 sur la distance a d’abord eu le bonheur d’accueillir son premier enfant vers 2 heures du matin, que le Parisien et sa compagne ont prénommé Charlie. Au petit matin, il a quitté sa p’tite famille pour dormir simplement quelques minutes puis pour prendre le départ de la course d’une vie.

« C’est un bonheur total. J’étais chez le kiné jeudi et, au téléphone, j’ai senti au ton de ma femme que ça n’allait pas, détaillait-il. Elle m’a dit « ne viens pas, je serai là demain matin, tout va bien ». À 22h, j’étais à l’hôpital d’Eaubonne et les médecins nous ont vite pris en charge. Tout s’est bien passé. Cinq heures c’est rapide non ? Ma femme a souffert mais la petite est arrivée, elle est super belle, elle a des yeux bleu vert, magnifique, cheveux blond vénitien. Elle a crié à la sortie. C’est magnifique. C’est passé assez rapidement même si c’était dur pour ma femme. J’ai très peu dormi, peut-être 30 minutes à l’hôpital mais tout le monde m’a soutenu dans ce projet, c’est un super moment. Je suis arrivé en taxi depuis l’hôpital… on a qu’une vie, on tente ! J’ai pensé à ma fille pendant la course, bien sûr. Je ne sais pas si ça m’a donné des ailes, je ne suis pas champion olympique, mais je me suis accroché. Ma femme a été très courageuse. C’est la plus belle chose au monde, ce qui nous arrive. À la fin, c’est comme un 35 km, je me suis bagarré. Tu ne sais plus où t’en es, virage, descente… L’ambiance était magnifique, le public a profité d’un beau spectacle. La marche a de super athlètes, qui viennent de tous les pays. Je dis que je suis un bon finisseur mais les autres finissent aussi, c’est pas possible ! Ce n’était pas un combat gagné dès le départ, arrivant du 35 km et descendant sur 20 km. Pour réussir techniquement, il y avait plein de challenges. J’étais un amateur parmi les pros en 2022 et maintenant, je suis un amateur qui vit les plus beaux moments de sa vie ! »

 

« S’il n’y avait pas eu le public, je ne sais pas si j’aurais fini comme ça la course »

Tout seul à l’extérieur comme à son habitude, Aurélien Quinion pointait à la 20e place en 40’23 au 10e  tandis que Gabriel Bordier le devançait légèrement (11e en 40’22). À l’intermédiaire des 15 km, les choses se sont inversées et ce dernier était relégué à 25 secondes de la tête de la course alors que son compatriote était 15e à moins de dix secondes du podium. Déçu, Gabriel Bordier n’a pas réalisé la performance espérée, terminant finalement 24e en 1h21’40 (record en 1h18’59 en 2023). ​​« C’est une déception, je venais pour faire top 10. Sur le papier, la course était très dure. Il fallait sortir la course de l’année, la course de ma vie et je n’ai pas su le faire aujourd’hui. On va récupérer au plus vite et on verra ce que la Fédération décide pour le relais mixte (qui se déroule mercredi 4 août) ensuite. C’est un parcours très exigeant, le soleil est bien monté, donc c’était compliqué ». L’ambiance au rendez-vous avait pourtant poussé le Mayennais. « S’il n’y avait pas eu le public, je ne sais pas si j’aurais fini comme ça la course et j’aurai sûrement baisser les bras », concluait-il en zone mixte.

 

 

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Clémence Beretta 15e de la course féminine

Chez les femmes, la Chinoise mais aussi détentrice du record du monde Yang Jiayu a très vite fait la différence avec les autres marcheuses et a logiquement remporté l’or olympique en 1h25’54 devant l’Espagnole Maria Perez (1h26’19) qui s’était engagée dans une folle remontada, en vain. L’Australienne Jemima Montag s’est parée de bronze avec un chrono de 1h26’25. Meilleure tricolore de cette course, Clémence Beretta a pris la quinzième place en 1h29’55, à quatre minutes de la vainqueure.

 

 

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« Il y avait des conditions climatiques particulièrement difficiles, c’était finalement assez moite, soufflait la Vosgienne, recordwoman de France en 1h28’44, en zone mixte. Le parcours était vraiment très très exigeant. On avait un bon faux plat pour ne pas dire une montée. C’était vraiment casse-jambes et il y avait des grosses relances à faire avec un virage très serré. Quand j’ai vu qu’à partir du dixième kilomètre je n’étais plus sur un gros chrono, je me suis dit « maintenant tu remontes les morts, c’est à la place et stratégie remontada ». J’avais vraiment dans ma tête l’idée de faire à minima, une place de demi-finaliste (top 16), de faire mieux que ce que j’avais pu faire au championnat du monde, c’est-à-dire 16ème. »

 

 

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Sans regret, « the walking girl » a « vraiment tout donnée et profitée de l’ambiance » autour des nombreux supporters venus des Vosges juste pour elle. « C‘est un très beau résultat pour Clémence qui a réalisé une course intelligente avec une parfaite gestion de la chaleur », résume Pierre Beretta, son papa-coach. Les jeunes françaises Camille Moutard et Pauline Stey ont, elles, terminé l’une derrière l’autre, respectivement 25e et 26e (1h31’58 et 1h31’59). Cette dernière a pu également compter sur l’infaillible aide du public. « Le parcours était à la fois magique, parce qu’on est au pied de la Tour Eiffel mais aussi très exigeant. Heureusement que le public était en feu et c’est ce qui m’a fait tenir jusqu’au bout parce que c’était vraiment très dur. » L’athlétisme se présente sous ses meilleurs auspices aux JO de Paris 2024. Que la fête continue !

 

 

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Tous les résultats de l’athlétisme aux JO de Paris 2024

Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Gaëlle Mobuchon

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