Sur le marathon le plus dur de l’histoire des Jeux olympiques, les Tricolores Nicolas Navarro et Hassan Chahdi ont accroché un top 20 salvateur dans la capitale. L’Éthiopien Tamirat Tola s’est lui imposé en solitaire en enregistrant un nouveau record olympique devant le Belge Bashir Abdi et le Kenyan Benson Kipruto.
Paris se levait tranquillement. Les marathoniens aussi. À l’attaque du parcours le plus exigeant de l’histoire du 42,195 km olympique et ses dénivelés positifs de 436 m positif ainsi que 438 m négatif, le marathon olympique des JO Paris 2024 s’annonçait comme l’un des plus durs de tous les temps, ce samedi matin. Parti du parvis de l’Hôtel de Ville et longeant les plus beaux monuments de la capitale jusqu’à l’arrivée aux Invalides en passant par le Château de Versailles, le marathon façon « carte postale » avait fait sortir de nombreux spectateurs de chez eux pour assister au sacre final de l’Éthiopien Tamirat Tola, réalisant le meilleur chrono olympique en 2h06’26. Le champion du monde 2022 à Eugene s’est offert le luxe de battre de six secondes le record sur une olympiade datant des JO de Pékin en 2008 par Samuel Kamau Wanjiru. Tamirat Tola a devancé de 21 secondes son dauphin, le Belge Bashir Abdi (2h06’47), en bronze à Tokyo en 2021, tandis que le Kényan Benson Kipruto complète le podium (2h07’00).
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Côté Bleus, Nicolas Navarro termine 16e et meilleur Français avec un chrono de 2h09’56. « On n’est pas si loin, se réjouissait le Varois. Ils (les premiers du classement, ndlr) sont plus forts. Sur un parcours comme celui-ci, c’est le meilleur qui s’impose et c’est surtout les jambes qui ont ramassé. Il n’y a pas de surprise ». Juste derrière, Hassan Chahdi, appelé en renfort tard ce vendredi suite au forfait de Morhad Amdouni blessé au mollet droit, a finalement bouclé sa course en 2h10’09, à la 20e position. « J’ai donné le meilleur de moi-même, réagissait les larmes aux yeux le fondeur de l’AL Voiron. J’ai essayé de faire une course tactique. J’ai un peu décroché sur la première côte où j’étais mal placé. Un premier groupe s’est détaché. Eux ont de la marge pour rester tout le temps en tête et gérer ». Troisième et dernier tricolore engagé, Félix Bour s’est quand même hissé au 50e rang en 2h13’46.
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Eliud Kipchoge et Kenenisa Bekele à la peine
Plus tôt dans la matinée, l’Italien Faniel Eyob (record en 2h07’09 à Séville le 18 février 2024) avait décidé d’accélérer le premier au 11e km avant d’être rapidement rattrapé par le futur vainqueur Tola neuf kilomètres plus tard. À mi-parcours, le peloton s’étirait de plus en plus et nos Bleus Nicolas Navarro (45e, 1h05’56) et Félix Bour (55e, 1h05’56) prenaient du retard. Sauf pour l’invité de dernière minute Hassan Chahdi, premier Français, qui ne semblait pas largué en 18e position à 23 secondes des leaders. Le trio de tête est passé au semi-marathon en 1h04’51 tandis qu’Eliud Kipchoge, en quête d’un triplé historique, semblait distancé près du semi et se touchait l’aine à plusieurs reprises. Tamirat Tola s’était ensuite envolé dans la difficile montée (13,5 %) du Pavé des Gardes, à 12 km de l’arrivée et n’a jamais été repris par ses poursuivants, maintenus à une vingtaine de secondes. Grand homme de la course à pied depuis plus de 20 ans, l’Éthiopien Kenenisa Bekele ne pouvait faire mieux qu’une 39e place en 2h12’24 quand son éternel rival Kipchoge ne parvenait pas à finir ce parcours sinueux et des plus coriaces qu’il soit, abandonnant au 30e borne. L’histoire retiendra qu’avec un parcours où plus de 400 mètres de dénivelés positifs et négatifs devaient poser des problèmes, un record olympique est tombé. Comme quoi…
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Tous les résultats de l’athlétisme aux JO de Paris 2024
Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta & Gaëlle Mobuchon / STADION
