JO Paris 2024 : Record du monde pour Sydney McLaughlin-Levrone sur 400 m haies

08 août 2024 à 23:41

Quelle soirée de folie au Stade France où Sydney McLaughlin-Levrone a conservé son titre olympique du 400 m haies en abaissant son propre record du monde du 50″37. Temps fort bleu, Agathe Guillemot s’est royalement qualifiée en finale du 1500 m. Et dans la finale du demi-tour de piste, Letsile Tebogo a privé Noah Lyles du doublé 100 m – 200 m.

Le chrono s’est affiché, le Stade de France a explosé. Avec des jambes de feu, Sydney McLaughlin-Levrone a une nouvelle fois martyrisé le chrono du 400 m haies, flashée en 50″37. Intouchable, l’Américaine est devenue la première femme à glaner deux fois la médaille d’or sur la distance, et n’a pas été inquiétée par sa prétendue rivale Femke Bol (52″15) en bronze comme à Tokyo, malgré la marée orange venue l’encourager. Depuis qu’elle a décroché son premier record du monde en juin 2021, la hurdleuse du New Jersey l’aura donc dorénavant amélioré à six reprises. Attendue comme une confrontation légendaire entre deux des athlètes féminines les plus rapides de l’histoire de la spécialité, la finale olympique de cette épreuve s’est étonnamment déroulée en faveur de « SML » avec une gigantesque avance d’une seconde et demie sur la ligne d’arrivée. Elle méritait plus que tout de se voir couronnée sur la piste, dans le premier comme dans le second sens du terme. Plus effrayant encore dans cette course, Bol s’est retrouvée mené de près de deux secondes, se contentant d’une respectable troisième place. La Néerlandaise, recordwoman d’Europe en 50″95, a calé en fin de course et a même été devancée par Anna Cockrell, ayant également battu son record personnel (51″87). Un échec pour celle qui tombe une nouvelle fois dans l’ombre de la boss du 400 m haies, une discipline qui ne cesse d’impressionner chez les femmes comme du côté des hommes dont la finale olympique est prévue ce vendredi à 21h45.

 

 

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« Si on m’avait annoncé une finale olympique au début de l’année, j’aurais signé tout de suite »

Première Tricolore à se qualifier pour cette finale de rêve, la jeune Louise Maraval (23 ans) a moins bien galopé qu’en séries et qu’en demi-finales. La vice-championne d’Europe en titre a achevé son tour de piste avec obstacle en 8e et dernière position (54″53), loin des avions de chasse. « Je suis forcément un peu triste sur le coup, parce que j’aurais aimé un peu mieux, regrettait la Choletaise. Je vais prendre le temps de me poser, parce que si on m’avait annoncé une finale olympique au début de l’année, j’aurais signé tout de suite. Je suis très heureuse de l’avoir vécue. C’est ma première au niveau mondial, je vois le boulot qu’il me reste à faire. Je vais récupérer, et profiter encore de l’événement, parce qu’il reste de belles choses à faire avec le relais 4×400 m. J’aurai bien le temps de faire le point sur tout ça après. On me demande mon avis sur la course, mais je n’ai pas vu grand-chose, j’étais concentrée sur mon couloir. Notre discipline va très vite en ce moment, c’est tant mieux. A moi de bosser pour me rapprocher du plus haut niveau. Je ne suis pas du tout surprise que Sydney (McLaughlin-Levrone) batte le record du monde, elle l’a fait toute seule aux Trials, et elle n’a préparé que cet événement-là. Ça aurait été une erreur de me calquer sur son rythme, parce qu’on n’a pas du tout le même niveau. Ce n’est pas facile quand les deux filles de devant sont beaucoup plus fortes, ça enlève des repères. Je prends les étapes au fur et à mesure, je n’avais rien à perdre, tout à gagner. Chacune des courses a été un vrai plaisir. Je me sentais bien physiquement, on avait préparé ça avec le coach. Ce n’était pas une surprise d’enchaîner plusieurs courses, et la récupération est bien optimisée avec le staff médical. Être dans une course aussi relevée, c’est motivant parce que j’ai plein d’axes de progression. J’ai déjà les minima pour les Mondiaux de l’an prochain, et désormais, je vais pouvoir me préparer spécifiquement pour cet événement, sans avoir à chasser les minima. Vivement la suite ! »

 

Agathe Guillemot, le record de France et la finale olympique

Grande dame, Agathe Guillemot a également marqué de son empreinte cette soirée époustouflante. La Bretonne a volé lors de la seconde demi-finale du 1500 m en améliorant son propre record de France (3’58”05) enregistré dorénavant à 3’56”69. Sous pression, la Finistérienne a finalement pris ses distances pour garder la 6e place et dernière place qualificative, ce qui fera d’elle la première française présente en finale olympique sur la distance samedi soir (20h25). « C’est un rêve éveillé d’être en forme au bon moment, se réjouissait la jeune athlète de la « team kRocket ». Je suis complètement libérée et prête à y aller. 3’56, c’est forcément de la réussite. Je savais que c’était possible deux jours après avoir fait 3’59. Je sais exactement ce que je voulais faire et je cours idéalement placée. J’ai l’impression de bien comprendre la course, de savoir ce que font les filles. J’essaie d’utiliser mes méninges, je suis en école d’ingénieur et ce n’est pas pour rien (rires). J’arrive petit à petit, je progresse à chaque championnat. J’ai été éliminée à Budapest il y a un an et c’est beaucoup de travail depuis. J’ai réussi à tout mettre en place dans le bon mood et avec les bonnes personnes. Je suis pleinement satisfaite de ce que je fais aujourd’hui et mon esprit est totalement libéré pour la finale de dimanche. Je ne me fixe pas de limites mais aujourd’hui (jeudi), j’étais derrière les filles qui visent une médaille donc je vais tout faire pour aller chercher cette breloque et ne pas avoir de regrets. Tout est possible ». Sans surprise, l’Éthiopienne Diribe Welteji (3’55″10) avait pris la tête de la course devant l’Australienne Jessica Hull, deuxième en 3’55″40. Faith Kipyegon, recordwoman du monde et double championne olympique en titre, avait, elle, facilement remporté la première demie et voudra effacer l’affront du 5000 m (en argent).

 

 

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Letsile Tebogo sacré devant Bednarek et Lyles sur 200 m

Il a eu le temps de se taper le torse avant de passer la ligne d’arrivée. Déjà vainqueur du Floridien en demies, le crocodile botswanais Letsile Tebogo a croqué le grandissime favori Noah Lyles, seulement troisième de la finale du 200 m (19″70) et au bord de la crise d’asthme à sa sortie de piste sur fauteuil roulant alors que la Fédération américaine avait affirmé auprès de la BBC qu’il souffrait du Covid. Champion olympique de la ligne droite, l’Américain n’est pas parvenu à réaliser le doublé alors qu’il voulait entrer dans un cercle très fermé. Celui des plus grands qu’étaient Jesse Owens (1936), Carl Lewis (1984) et Usain Bolt (2008, 2012, 2016). Roi du soir, Tebogo est, lui, devenu le premier Africain à remporter le demi-tour de piste aux Jeux Olympiques, s’imposant en 19″45 (record continental) devant la bombe Kenneth Bednarek (19″62). « Je suis champion olympique, savourait-il. C’est quelque chose dont j’ai toujours rêvé. C’est un moment fou pour moi. Ça représente beaucoup pour le pays et le continent. »

 

 

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Auriana Lazraq-Khlass passe à côté de sa première journée de l’heptathlon

Culminant en 21e et avant dernière position ce midi, Auriana Lazraq-Khlass a gratté trois places pour pointer au 18e du rang (3640 points) de l’heptathlon après une journée de compétition compliquée. Loin du compte, celle qui possédait 3915 points au même stade à Rome, ne réalise pas l’épopée olympique parfaite. « L’enjeu était tellement important, et ça me tenait tellement à coeur de faire les choses bien, que la tête est partie en vacances, révélait la Tricolore. On m’a beaucoup prévenue sur le public, sur le fait qu’il y avait un engouement incroyable, que je me suis protégée et je n’ai pas vécu la chose comme j’aurais voulu le faire. J’étais très renfermée car je ne voulais pas que cela influe sur ma performance, mais je ne suis pas comme ça, le public je l’aime et j’aurais dû m’en servir. Je suis très déçue, très triste, je suis passée par tous les états, beaucoup de tristesse ce (jeudi) matin surtout car je suis passée à côté de ma matinée. De la rage aussi, parce que je m’en voulais, je suis capable de beaucoup mieux. Je tenais à être moi-même l’après-midi, j’ai eu le sourire au poids mais je ne peux pas tout changer non plus, c’est pour cela que la performance n’était pas au rendez-vous. Mais j’ai fini par un bon 200 m, ce qui montre que je suis en forme et que quand la tête est là, ça va vraiment mieux. Donc, on revient demain (vendredi) avec le sourire et l’envie de partager. »

La Belge Nafissatou Thiam, qui détient deux titres olympiques, va devoir se battre alors qu’elle vise une troisième couronne au sommet de l’Olympe. A l’issue d’un premier jour serré, sa concurrente britannique Katarina Johnson-Thompson détient une bonne avance avec 4055 points, tandis que Thiam suit de près avec 4007 points. Démontrant sa vitesse de feu, « KJT » a réalisé une performance exceptionnelle lors du 200 m, avec un temps impressionnant de 23”44. L’Américaine Anna Hall avec 3956 points et la Belge Noor Vidts (3951 points) suivent de près, toutes deux toujours à portée de main. Malgré le défi immense, Thiam a déjà montré qu’elle pouvait réagir lors d’une deuxième journée qui s’annonce palpitante.

 

 

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Holloway le Grant

On aurait aimé avoir au moins un tricolore en finale du 110 m haies mais qui sait si Sasha Zhoya, Wilhem Belocian ou Raphaël Mohamed auraient été capables d’embêter le monstre Grant Holloway. Le géant américain de 26 ans a effectué une course parfaite et a enfin obtenu un premier titre olympique qui lui avait échappé en 2021 à Tokyo. Légèrement crispé sur la fin, le triple champion du monde de la distance (2019, 2022, 2023) s’est finalement imposé en 12″99 tandis que son compatriote Daniel Roberts, chronométré en 13″09 malgré une faute de haie, a empoché l’argent. Le Jamaïcain Rasheed Broadbell s’est classé dans le même temps mais repartira avec le bronze pour 3 millièmes.

 

 

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Hilary Kpatcha touchée au dos et 11e de la finale à la longueur

En difficulté lors de la finale du saut en longueur, Hilary Kpatcha n’est pas parvenue à améliorer son premier saut mesuré à 6,56 m (-0,1 m/s). La Togolaise de naissance s’en est arrêtée là pour finalement terminer à la 11e place d’un concours remporté par l’Américaine Tara Davis-Woodhall qui s’est offert une première médaille d’or grâce à un bond de 7,10 m (+0,8 m/s). L’Allemande Malaika Mihambo (6,98 m) et une autre américaine Jasmine Moore (6,96 m) l’accompagneront sur la boîte. « Je me suis un peu spasmée le dos à la qualification et je m’étais bloqué le dos il y a quinze jours en muscu, révélait-elle à l’issue de la finale. On a essayé de calmer un petit peu, mais c’est revenu au premier essai de la finale. J’ai ressenti une vive douleur. Avec le niveau de tension, l’intensité que je mets et l’ampleur de la compétition, mon dos a eu du mal à se décrisper. C’est ça qui m’a coupé dans mes deux sauts suivants. J’en ai marre des pépins physiques. Je ne veux pas cracher sur une finale olympique, mais je suis très triste, car je pouvais carrément entrer dans les huit, et j’avais les armes pour plus. J’essaie de remettre les choses dans le contexte : si on m’avait dit il y a deux ou trois ans que je serais finaliste olympique aujourd’hui, je n’aurais pas cru. Mais je suis une ambitieuse, je suis totalement déçue de ma performance aujourd’hui. Je suis quand même contente du mindset que j’ai gardé, et de ne pas avoir abandonné. C’était inenvisageable pour moi. Il va falloir que je me remette de ça pour commencer à travailler en vue de 2028. »

 

 

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Tous les résultats de l’athlétisme aux JO de Paris 2024

Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta & Gaëlle Mobuchon / STADION 

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