La Fédération Française d’Athlétisme dévoile son nouveau projet de performance avec Frank Bignet et Jean Galfione

16 décembre 2025 à 21:40

Ce mardi 16 décembre, la Fédération Française d’Athlétisme a présenté à la presse le projet de performance à l’horizon 2036. Frank Bignet, Directeur Technique National, et Jean Galfione, champion olympique de perche en 1996 et récemment nommé pour renforcer l’équipe fédérale, ont affiché leur ambition de voir la France figurer dans le top 3 des nations européennes en athlétisme.

L’objectif est clair : « Inscrire durablement l’athlétisme français dans le top 3 européen des meilleures nations de la discipline », a martelé Frank Bignet, DTN de la FFA, lors de la présentation du projet de performance au siège, à Paris. « L’athlétisme entend contribuer à la réussite du sport français et on y mettra toute la bonne énergie pour y parvenir ». Il s’agit d’un « projet ambitieux mais réaliste », d’abord centré sur les Jeux olympiques de Los Angeles 2028, puis sur Brisbane 2032, et jusqu’en 2036. Cette ambition est renforcée par la nomination de Jean Galfione, ancien champion olympique de perche et ex-skipper qui aura la mission de « renforcer le haut niveau » en tant que manager du programme Los Angeles 2028.

Une mission cruciale dans un contexte encore délicat pour l’athlétisme français. Il s’agit de l’un des sports les plus compétitifs au monde, avec « une densité internationale permanente » où il est difficile de remporter une médaille. « Pour y faire face, nous devons nous améliorer dans nos actions et évaluer avec précision les besoins des athlètes », a assuré le DTN. Jean Galfione a également mis en avant le potentiel des entraîneurs, au même titre que celui des athlètes. La professionnalisation des coachs est aussi un axe de développement. « Les accompagner, c’est associer leurs entraîneurs au sein d’un binôme », a ajouté Frank Bignet.

Transformer l’élan

Malgré un bilan limité aux Jeux olympiques de Paris 2024, avec une seule médaille, celle en argent de Cyréna Samba-Mayela sur 100 m haies, les résultats des récents championnats sont plus encourageants. Seize Français ont atteint les finales aux Championnats du monde de Tokyo en septembre dernier, sans oublier l’or et le bronze de Jimmy Gressier sur 10 000 m et 5000 m (contre 10 finalistes à Paris). Des résultats qui ont permis de placer la France au cinquième rang de la placing table, comme lors des derniers Championnats d’Europe U20 à Tampere (2e chez les U23 à Bergen).

De même, les Bleus se sont illustrés en tant que première nation européenne aux Championnats d’Europe de cross-country à Lagoa, au Portugal, le 14 décembre dernier. Un nombre record de médailles (9, ndlr), malgré « le manque de podiums individuels », a nuancé Frank Bignet. Les Championnats d’Europe U23 à Bergen (Norvège) et U20 à Tampere (Finlande) ont confirmé que les générations montantes sont prometteuses et à suivre de très près.

L’enjeu est de conserver une ligne directrice et des « ambitions élevées » parce que « l’exigence ne se négocie pas ». Pour cela, la FFA compte renforcer ses liens avec l’ensemble de « l’écosystème de l’athlétisme », comme les entraîneurs, agents, équipementiers, territoires et clubs. La proximité est « essentielle » pour pouvoir avancer collectivement. L’ancien olympien a ajouté que l’écart entre le haut niveau et l’élite mondiale est minime, donc que tous les détails doivent être étudiés.

Jean Galfione, un champion olympique pour guider l’ambition collective

La nomination de Jean Galfione s’inscrit dans cette dynamique. Avec son « leadership inspirant », « son palmarès qui parle pour lui » et son « approche collective acquise grâce à son expérience en voile », l’ancien champion olympique compte mettre son expérience au service du collectif. Le skipper a décelé un fort besoin d’écoute et de proximité humaine réclamé par les clubs et athlètes. L’objectif est d’instaurer une relation de confiance, d’identifier les sportifs à potentiel, d’être à leurs côtés et de mettre « tout en œuvre pour qu’ils arrivent à gravir la marche du très haut niveau », autrement dit, accéder au podium. Parmi les mesures annoncées, la fédération a exprimé la volonté de soutenir les élites au quotidien, au-delà des dispositifs actuellement en place. Cette démarche structurante est alignée avec le programme « Ambition Bleue » porté par l’Agence nationale du Sport.

Mieux accompagner les athlètes

Les dirigeants ont pour projet d’offrir un statut social aux athlètes, grâce à la création d’une SCIC, qui accompagne déjà une cinquantaine d’entre eux avec un contrat de travail. L’objectif est d’instaurer un climat de sérénité afin de permettre aux sportifs identifiés de s’entraîner dans de bonnes conditions et d’atteindre l’élite mondiale. « On aimerait leur donner une zone de confort, parce qu’ils devront prendre des risques au quotidien pour devenir les meilleurs », a exprimé Frank Bignet. « Nous devons progresser dans chacune de nos actions. Il faut diminuer l’incertitude du jour J en grand championnat, ce qui passe par l’accompagnement des sportifs au quotidien ».

Autre axe, renforcer « la culture de la performance », en prenant en compte la singularité et les besoins de chacun avec des solutions adaptées, comme les conditions d’entraînement et les stages. Sans négliger la dimension « scientifique et médicale », essentielle dans ce processus. Jean Galfione ayant été désigné manager de la performance pour 2028 et Pierre-Charles Peuf pour 2032, le manager de la performance pour 2036 sera nommé au cours du premier trimestre 2026.

L’INSEP, camp de base du haut niveau

Les responsables ont aussi exprimé le souhait de « renforcer l’INSEP en termes de compétences et de moyens ». Le but, faire de l’INSEP un « camp de base », l’ouvrir davantage à ceux qui souhaitent s’y entraîner et le rendre plus dynamique. La FFA entend miser sur la transparence et la relation humaine. Cela se traduit notamment par une meilleure explication des modalités de sélection ou encore de la gestion des ressources. « Nous devons associer l’exigence, la bienveillance et la solidarité, être aux côtés de l’athlète pour qu’il puisse se réaliser », a résumé Frank Bignet. Les dirigeants se sont déclarés attentifs au « rêve américain ». La FFA vise à cartographier les compétences des universités outre-Atlantique pour guider au mieux ceux qui choisissent « d’autres voies », et à conserver une proximité avec eux pour leur permettre de revenir dans les meilleures conditions.

Propos recueillis par Emma Bert / STADION
Crédits photos : KMSP

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