Le journaliste Quentin Guillon part en Afrique du Sud !

13 mars 2020 à 9:48

Si vous lisez régulièrement l’actualité du running dans les médias spécialisés, le nom de Quentin Guillon vous est forcément familier. Ce journaliste de 27 ans a décidé de relever un sacré défi : participer à l’Unogwaja Challenge en Afrique du Sud. Avec 24 autres athlètes du monde entier, le Bordelais va parcourir, du 2 au 13 juin, 1 700 km en vélo de Cape Town à Pietermaritzburg, avant de courir les fameux Comrades Marathon (90 km). Le but, au-delà l’aspect sportif ? Lever des fonds au profit de l’association Unogwaja, qui mène des projets d’éducation dans les écoles et des programmes de développement dans le pays. Interview.

— Quentin, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Quentin Guillon, j’ai 27 ans et je suis journaliste. Concernant mon parcours scolaire, j’ai obtenu une licence en information et communication à Bordeaux. Du côté de l’athlétisme, j’ai eu assez vite de bons résultats avec deux cinquièmes places aux France jeunes sur 5000 m, ou une 10e place aux France cadets en 2009. Ma meilleure place en seniors est 58e (2017). J’ai tout le temps hésité entre mettre la priorité sur les études ou sur le sport. Je commence enfin à mieux gérer tout cela. J’ai par exemple battu mon record sur 10 km à Valence en janvier (30’06, sans Next).

Attiré par le journalisme à la suite de mon stage de troisième au sein de la rédaction du Courrier de l’Ouest à Niort, j’ai débuté dans le métier, à 18 ans, en tant que correspondant local pour le même quotidien régional. J’ai pigé dans le même temps pour le quotidien Sud Ouest, puis pour VO2, le magazine et sites spécialisé en course à pied et en athlétisme. J’ai par exemple couvert des grands événements internationaux (Mondiaux de Pékin en 2015 et de Londres en 2017, Europe de Zurich en 2014 et Berlin en 2018).

Comment a émergé votre projet ?

J’avais fait quelques séances de préparation mentale avec Cyril Baqué, il y a quelques années. Nous avons gardé contact. Il a vécu plusieurs années en Afrique du Sud et m’a parlé de ce challenge. J’avais regardé leur site et à l’époque ça m’avait paru dingue. J’avais postulé pour l’édition 2019, mais elle avait été annulée. Ils ont relancé le défi en 2020 pour la 10e édition et j’ai décidé de re-postuler en août. Le processus de sélection est long et je suis le premier français à participer à l’Unogwaja Challenge.

  Comment a réagi votre entourage à l’annonce du voyage ?

Il y a beaucoup de personnes qui disent que je suis dingue !

Quels sont les objectifs de ce projet ?

Le but, au-delà de l’aspect sportif, c’est de lever des fonds pour l’association Unogwaja qui fait un superbe travail en menant des projets d’éducation dans les écoles. Et aussi des projets de développement au cœur de l’Afrique du Sud au côté des habitants qui veulent garder espoir et améliorer la situation d’un pays qui ne va pas très bien (chômage, criminalité…). C’est une association très connue là-bas mais peu en France. Et je suis très attiré par le challenge sportif (1 700 km en vélo de Cape Town à Pietermaritzburg, avant de courir 90km lors du Comrades Marathon). Je pense que je vais apprendre beaucoup sur moi et sur le fait de partager un défi en groupe. On va devoir se souder et se dépasser ensemble.

— Connaissez-vous les personnes avec qui vous partez ?

Non pas du tout mais un groupe WhatsApp a été créé depuis que la sélection est sortie en septembre afin de commencer à échanger et tisser quelques liens. Ce sera la surprise en arrivant. Le critère sportif n’était pas le critère prioritaire dans la sélection. Autant en vélo il y a aura deux groupes de niveau, pour les Comrades Marathon (90 km) on sera tout seul. Un Sas de départ est prévu par rapport aux temps d’engagement (record en 2h24 sur marathon). Je vais voir sur la forme du moment si je le fais à fond. L’atmosphère, avec des milliers de coureurs sur la ligne de départ, a l’air hallucinante.

D’où tenez-vous l’envie de vous investir dans le domaine humanitaire ?

Dans le cadre d’une formation de 4 mois à l’école Street School de Paris sur les nouveaux formats journalistiques, j’avais fait un sujet sur les bénévoles qui aident les migrants. J’avais été plusieurs fois par semaine durant un mois aider les bénévoles et j’ai toujours été sensible à ce sujet. Un projet humanitaire, c’est une décision mûrement réfléchie, longtemps étudiée, patiemment organisée.

Connaissez-vous précisément votre programme ?

L’itinéraire est tracé pendant les dix jours de vélo. Le premier jour il y a 50 km et les jours suivants ça varie entre 180 et 200 km. En ce qui concerne la logistique, manger et dormir, c’est l’association qui gère tout.

Quelles vont être vos actions sur le terrain ?

On va notamment visiter des écoles et on va dormir dans un refuge pour sans-abri où l’association intervient. Je souhaite mettre en avant ces actions et aller plus loin en rédigeant des sujets pour des médias français. Par exemple, l’Afrique du Sud a été championne du monde de rugby dans le sillage de Siya Kolisi, premier capitaine noir de l’équipe. J’ai lu que cela avait suscité un fort engouement populaire, notamment dans les townships. Plusieurs mois après, qu’en est-il ? Le rugby a-t-il vraiment suscité plus de liens entre les communautés ?

Avez-vous des appréhensions avant le départ ? Quelle préparation spécifique pour tenir l’effort ?

Les 90 km me font peur, contrairement à la partie vélo –et surtout la manière dont je vais récupérer ! Je voudrais éviter d’être cuit les mois qui vont suivre… Même s’il y aura de l’excitation –et il y en a déjà !-, c’est pour cela que je n’ai pas forcément envie de le faire à fond. Et je ne sais pas comment mon corps va réagir avec la fatigue des jours précédents. Il faudra bien l’écouter et bien s’alimenter.

Si vous deviez donner un conseil aux personnes qui souhaitent se lancer dans ce genre d’aventure humaine, quel serait-il ?

Foncer ! Il ne faut pas être freiné par la distance et par le défi sportif. Avec de l’entraînement, tout est possible. Sur le groupe WhatsApp il y a une dynamique de groupe qui est dingue, c’est comme si on se connaissait tous. On se donne des conseils ou encore des plans d’entraînement pour les 90 km. Cyril Baqué m’a dit que cette expérience allait me marquer toute ma vie. Après on n’est pas obligé de s’engager dans un effort aussi dur mais si vous avez l’appétence pour ce genre de défi, il faut se lancer.

Quels arguments pouvez-vous donner aux personnes pour les convaincre de vous soutenir ?

En montrant les actions menées sur place par l’association. C’est un projet très inspirant mais j’arriverai à répondre à cette question de façon plus pertinente après les trois semaines passées en Afrique du Sud. Je vais partager quotidiennement des temps forts en filmant et en rédigeant des articles. À travers le sport, tu peux vivre des expériences de fou, rencontrer des gens et au final être une meilleure personne.

Plus d’informations sur le projet de Quentin Guillon, en cliquant ici. Quentin Guillon Quentin Guillon Quentin Guillon

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