Timothée Adolphe et son guide Yannick Fonsat ont été disqualifiés en finale du 200 m T11 des Championnats d’Europe handisport après avoir franchi en vainqueur la ligne d’arrivée. La réclamation déposée par la délégation française a été rejetée cet après-midi. Explications.
Scénario cruel pour Timothée Adolphe, largement au-dessus du lot hier soir, qui a franchi la ligne d’arrivée du 200 m en vainqueur, en 22″71 (+1,4m/s). Une fois la course terminée, les juges se sont aperçus qu’il n’avait pas son dossard sur la poitrine et ont pris la décision de le disqualifier. Un énorme coup dur pour les Bleus. Timothée Adolphe est ensuite resté quelques temps au stade Friedrich-Ludwig Jahn de Berlin dans l’attente du verdict, entouré par le clan tricolore et ses proches. Mais ils nourrissaient de toute façon assez peu d’espoir. Vers 15h00, ce samedi, le verdict est tombé.
.
Une disqualification contestée
La démarche de l’équipe de France visant à réintégrer l’athlète entraîné par Arthémon Hatungimana dans le classement s’est traduite par une réclamation, dernier recours possible. Dans leur défense, elle s’est appuyée sur deux points précis du règlement (6.11) : « Il incombe aux assistants et arbitres partants (pour les épreuves sur piste et hors stade) et aux juges (pour les épreuves sur le terrain) d’être vigilants sur ces questions et de signaler toute violation apparente à l’arbitre concerné ». En d’autres termes, le juge de la chambre d’appel ainsi que l’assistant starter au moment du départ doivent vérifier si le dossard est présent sur la poitrine et le dos de l’athlète.
Tout le monde comprendra qu’il y ait des règles et qu’elles s’appliquent de la même façon pour tout le monde. Dans le cas présent, l’erreur ne semblerait pas être de la responsabilité de l’athlète. Sans dossards, il n’aurait logiquement pas dû pouvoir rentrer sur la piste et encore moins de courir. Malvoyant de naissance, il est difficile d’imaginer que le sprinteur tricolore puisse répondre à tous les exigences réglementaires sans aide ou assistance. C’est donc surprenant de le priver d’un titre qui lui était promis. Surtout si l’erreur n’a en rien avantagé la performance du binôme Timothée Adolphe-Yannick Fonsat.
.
Nouvelles décisions défavorables
La complexité de cette discipline est telle qu’elle a déjà joué de mauvais tours à Timothée Adolphe. Depuis 2014, il a déjà souffert de plusieurs décisions qui lui ont été défavorables. Disqualifié aux Europe de Swansea en 2014 (poussette du guide à l’arrivée), aux JO de Rio en 2016 sur 400 m (mordu sur la ligne intérieure de son couloir) ainsi qu’aux Mondiaux de Londres en 2017 sur 200 m et sur 400 m (franchissement de la ligne après son guide), le sociétaire du Paris Université Club n’a que trop vécu de désillusions.
S’il aura du mal à trouver le sommeil dans les jours qui viennent, cette décision des juges n’impactera pas la carrière du « Guépard blanc » à poursuivre son rêve. Et il abordera les Championnats du Monde de Dubaï l’été prochain avec beaucoup d’ambition et d’envie.