World Athletics a annoncé ce jeudi que l’épaisseur des semelles des pointes d’athlétisme sera autorisée jusqu’à 20 mm maximum à partir du 1er novembre 2024, après les Jeux olympiques de Paris, laissant le temps aux équipementiers de s’y préparer.
Depuis plusieurs mois, le monde de l’athlétisme n’est plus comme avant et est bouleversé par la polémique sur ces chaussures dotées d’une plaque en fibre de carbone et d’une mousse particulièrement souple, donc avec des propriétés élastiques de renvoi d’énergie exceptionnelles. Les records tombent, tant chez les pros que chez les amateurs. La fédération internationale a depuis le 31 janvier 2020 modifié son règlement sur les chaussures « magiques » en les autorisant en compétition officielle mais sous certaines conditions. La réglementation actuelle permet aux chaussures d’avoir une épaisseur maximale comprise entre 20 et 25 mm selon l’épreuve, tandis qu’elle peut aller jusqu’à 40 mm pour les courses sur route. Toutefois, le règlement qui encadre les caractéristiques des pointes d’athlétisme deviendra un peu plus restrictif après les Jeux olympiques de Paris en 2024.
20 mm maximum
En effet, World Athletics a décidé de fixer à 20 mm maximum à partir du 1er novembre 2024 l’épaisseur de la semelle de toutes les pointes d’athlétisme. Un calendrier a d’ailleurs été convenu pour donner aux équipementiers un préavis suffisant après qu’ils aient réalisé des « investissements importants » dans des paires avec une épaisseur de semelle entre 20 et 25 mm. « Il y a eu une énorme quantité de travail de fond et de réunions tenues à la fois en interne et en externe sur nos règles de chaussures depuis la création du groupe de travail sur les chaussures d’athlétisme en juin 2020 », a déclaré Jon Ridgeon, directeur général de World Athletics. Il reste encore beaucoup à faire, mais je tiens à remercier le groupe de travail, la Fédération mondiale de l’industrie des articles de sport et les entreprises de chaussures pour leur ouverture et leur collaboration dans la recherche de solutions ». Les épaisseurs de semelle actuelles seront maintenues jusque-là.
Karsten Warholm : « Garder une chaussure qui rende les résultats crédibles »
Karsten Warholm a laissé tout le monde sans voix lors de la finale du 400 m haies aux Jeux olympiques de Tokyo, en faisant s’arrêter le panneau d’affichage à 45″94, abaissant la meilleure marque mondiale de 76 centièmes. Ce chrono est à ranger illico dans la catégorie des marques de légende, comme les 9″58 du Jamaïcain Usain Bolt sur 100 m. Beaucoup de spécialistes n’hésitent pas à en faire la course la plus folle de toute l’histoire de l’athlétisme. Ce tour de piste avec obstacles est l’événement qui a attiré le regard du grand public sur le phénomène des chaussures recourant au carbone. En finale du 400 m haies, Karsten Warholm a couru avec des Puma EvoSpeed Tokyo Future Faster +, conçues ni plus ni moins par les ingénieurs de Mercedes AMG Petronas de F1 pour l’élaboration des lames de carbone sur toute la longueur.
Ces chaussures ne comportent cependant pas la mousse nouvelle génération : « Avec mes sponsors, nous avons travaillé à un concept original, mais je ne voulais pas que l’on me mette une trop grosse épaisseur entre la plante du pied et le sol. Certes j’ai une lame de carbone, mais on a voulu les rendre les plus fines possible, ce que j’aime. Je pensais qu’il était important de garder une chaussure qui rende les résultats crédibles, ne pas rajouter une sorte de trampoline en dessous qui s’éloigne des valeurs de notre sport ».
Parmi les nombreuses nouveautés du règlement, il sera désormais interdit aux athlètes de se débarrasser de leurs chaussures juste après leur compétition, en les donnant à leur équipe ou à un spectateur par exemple, afin de pouvoir satisfaire un éventuel contrôle.
Crédit photo : Solène Decosta / STADION
