Pendant des années, la Voie Royale rimait avec rendez-vous local et convivialité. Un semi-marathon, un 10 km, des enfants, de la musique et l’arrivée en grande pompe sur la piste du Stade de France. En 2025, tout change de dimension : la course devient « Les Voies Royales », au pluriel, pour signifier l’ouverture, la diversité des formats, et la fusion avec le Grand Marathon. L’événement ne dure plus une matinée mais tout un week-end. L’ambition : inscrire Saint-Denis comme une étape majeure du calendrier running français, à la hauteur de son patrimoine et de son énergie post-JO.

L’idée est simple : prolonger encore et encore l’élan olympique, célébrer le territoire et faire du sport un moment de rassemblement. Le tout avec un soin particulier porté à la durabilité. Médailles en bois, suppression du plastique, village éco-pensé : le modèle des Voies Royales veut être aussi responsable qu’enthousiasmant.

8500 coureurs au départ

Thierry Vernay, président du club Saint-Denis Émotion depuis plus de trente ans, sera comme toujours sur la moto pour superviser course. Un rituel qu’il connaît par cœur, comme sa ville. L’homme fort de l’organisation parle avec tendresse de celui qui a transformé une simple épreuve locale en un rendez-vous national. Autour d’eux, une armée de bénévoles, des sourires, des gilets fluos et une énergie contagieuse. « Cette année, on a voulu remettre le populaire au centre du projet ». Pari réussi : 8500 dossards ont trouvé preneur.

L’esprit Saint-Denis : populaire et éco-responsable

Cette année encore, le mot d’ordre est clair : écoresponsabilité. « On sera très proches du zéro bouteille plastique », confiait Kévin Sylvestre. Seuls les bénévoles, près de 600, auront une bouteille pour des raisons logistiques. Les t-shirts gratuits ont été remplacés par des collector payants, fabriqués en Europe, histoire d’éviter la surproduction. Les ravitaillements mettront à l’honneur les producteurs locaux, fruits et produits transformés compris. Et pour rejoindre le site, les transports en commun seront rois.

« On suit la charte environnementale de la ville de Saint-Denis », rappelait-il. Plus qu’un geste, c’est une ligne de conduite. Et si tout se passe comme prévu, l’événement pourrait encore grandir : un marathon en relais est déjà dans les cartons, nous confirmait Jérémy Larson, directeur général de Playground et pilier logistique des Voies Royales.

Des formats pour tous les profils

42, 21, 10, 5… pas besoin de calcul mental : toutes les distances seront au programme. Le marathon s’installe désormais comme l’épreuve reine, tracée à travers les rues de Saint-Denis et les espaces symboliques du département. Le semi-marathon garde sa place historique, avec un départ matinal, des ravitos tous les 5 km et cette fameuse arrivée sur la piste du Stade de France, à 94 mètres de dénivelé positif, juste assez pour éviter la monotonie. 

Si l’an dernier, Grégory Bernage (14’34) et Sarah Coutts (17’11) avaient mis tout le monde d’accord sur le 5 bornes, cette édition s’annonce plus populaire, plus festive, presque familiale. Les foulées seront moins calibrées mais plus vivantes, avec en ligne de mire une arrivée toujours aussi mythique sur la piste violette du Stade de France. Et ce, dès le samedi, quand les plus jeunes ouvriront le bal (14h30) : 500 m pour les 6/9 ans, 1300 pour les 10/12, et 2500 pour les 13/15. 

Le 10 km conservera, lui, sa saveur populaire et son côté explosif : l’épreuve parfaite pour ceux qui veulent performer sans y passer la matinée et tenter de rejoindre Bastien Augusto et Florian Carvalho au palmarès. Et pour les esprits plus tranquilles, il y aura le 5 km performance ou « La Belle Vadrouille », une balade non chronométrée pour partager l’événement autrement. Les enfants, eux, auront leurs propres courses sur des formats adaptés, histoire de goûter à la magie du stade avant l’heure.

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Entre patrimoine et modernité : un tracé plein d’histoire

Le parcours, c’est sans doute ce qui fait la singularité des Voies Royales. On court ici entre les siècles et les symboles. La Basilique de Saint-Denis veille sur les coureurs depuis son parvis, les conduisant vers les allées du Parc Georges-Valbon, vaste poumon vert du nord parisien. Et puis, il y a ce clin d’œil à l’été doré des Jeux. Les coureurs du dimanche, les ambitieux du semi ou les téméraires du marathon longeront le flambant Centre Aquatique Olympique, là où le poisson Léon Marchand avait enflammé des milliers de voix tricolores.

Replonger dans cette ferveur, sentir encore les vibrations d’un département transformé par l’olympisme, voilà l’un des charmes des Voies Royales. Plus loin, le Village des Athlètes et les passerelles rénovées autour du Stade de France rappellent la modernité du territoire. Chaque kilomètre raconte quelque chose : une mémoire, une transition, une fierté. Et puis, il y a ce final. Ce moment que tous attendent. Tu entres dans le Stade de France, tu poses le pied sur la piste flambant neuve, celle où les plus grands ont couru pendant les Jeux. Un tour, un souffle, une clameur. Tu franchis la ligne d’arrivée avec le sentiment d’avoir fait partie d’un chapitre d’histoire.

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L’ambiance avant tout

L’organisation mise sur un vrai week-end festif. Un village coureurs animé autour du Stade de France, des stands, des exposants, des concerts, des points d’encouragement répartis sur tout le parcours. Le tout dans une ambiance populaire, inclusive, fidèle à l’esprit de Saint-Denis. Le retrait des dossards se fera sur deux jours, vendredi et samedi, pour fluidifier les arrivées. Les consignes seront installées sur site, les bénévoles déjà sur le pont. Tout est pensé pour que la fête soit fluide, accessible et durable. Et après la course, la balade continue : visites du patrimoine, food trucks, animations pour les familles. Un week-end où la course à pied se vit comme un art de vivre collectif.

Une course, un symbole, une fierté

Derrière les chiffres, il y a une réalité : 37% de pauvreté à Saint-Denis en 2021. Organiser un tel événement ici, c’est offrir autre chose qu’un simple rendez-vous sportif. C’est donner une image, une respiration, une fierté collective. Les Voies Royales ne sont pas qu’une course : elles incarnent ce mélange de sueur, de solidarité et de lumière qui fait la force de la Seine-Saint-Denis.

Les inscriptions sont donc ouvertes jusqu’au 25 octobre, avec plusieurs paliers tarifaires selon les distances. L’événement s’annonce complet : plus de 8500 participants sont attendus sur l’ensemble des formats. Les départs s’échelonneront entre 8h00 et 12h30 selon les courses, avec un gros coup de projecteur sur le semi et le marathon du dimanche matin.

Saint-Denis, capitale du running d’un week-end

Si les Voies Royales marquent autant les esprits, c’est parce qu’elles racontent une histoire. Celle d’un territoire longtemps en marge qui, à force de persévérance, est devenu le cœur du sport français. Du Stade de France aux quartiers rénovés, de la Basilique aux passerelles olympiques, tout y respire la transformation. Saint-Denis deviendra capitale du running le temps d’un week-end. Et ceux qui auront la chance de courir ces Voies Royales version 2025 le sauront : ils n’auront pas juste parcouru des kilomètres, ils auront traversé une époque.

Suivez les Voies Royales en temps réel

Pour suivre en direct les épreuves de Les Voies Royales 2025, rendez-vous sur le site officiel de chronométrage. Vous y trouverez :

• Le départ de chaque course (5 km, 10 km, semi, marathon)
• L’évolution des temps intermédiaires et des classements
• Les arrivées live, dès que les premiers coureurs franchiront la ligne au Stade de France

Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Amandine Martin / STADION