Les Voies Royales de Saint-Denis 2025 : Sébastien Mahia, Abbygaelle Zinberg et les histoires mémorables du jour au Stade de France

26 octobre 2025 à 16:54

De Saint-Denis au cœur du Stade de France, les Voies Royales 2025 ont offert un véritable festival de performances et d’émotions. Entre premiers marathons, sprints musclés et exploits de coureurs confirmés, les 10 000 finishers ont vécu des lignes d’arrivée mémorables, où chaque chrono a croisé la joie et le plaisir de courir. Du Namurois Sébastien Mahia à Abbygaelle Zinberg, en passant par le couple Flavien Cleyet-Merle et Flavien Szot ainsi que les surprises du 10 km, la course a dessiné des péripéties à raconter.

Ils se sont élancés depuis Saint-Denis avec une idée simple. Courir. Accrocher un chrono. Et surtout se faire plaisir avant de plonger vers une arrivée pas tout à fait comme les autres. Terminer au cœur du Stade de France offre un supplément d’âme à toutes les distances du jour, du marathon jusqu’au 5 km. Les Voies Royales 2025 ont dessiné leurs trajectoires gagnantes, leurs histoires à raconter. Le premier de la liste : un Belge de naissance, ambassadeur du drapeau américain le temps d’une course, Sébastien Mahia a encore frappé. Le garçon venu de Namur a dominé l’épreuve en 2h41’03, sans le stress de l’an passé où la victoire s’était décidée au sprint.

Centbornard redouté, vainqueur des mythiques 100 km de New York, il raconte avoir dû s’employer malgré tout. « Il y a eu du suspense car je n’ai pas du tout été premier dès le début. La tête, je ne l’ai prise qu’à partir du kilomètre 28 », glissa-t-il avec le sourire. Sébastien Mahia adore les défis. Pour son 50e marathon, à Anvers, il s’était offert un record du monde officieux en couvrant les 42,195 km… déguisé en abeille (« Maya l’abeille »), record du monde officieux dans un tel accoutrement. Un temps de 2h46’57, pour ensuite enchaîner avec un semi-marathon dans la foulée. Rien ne semble arrêter le Namurois volant.

 

 

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Geoffrey Zietek, la surprise du podium

Faire de la fin de son premier marathon une entrée dans une arène olympique reste un souvenir indélébile. Hugo Basset, novice sur la distance, a appris la règle fondamentale du 42,195 km : l’inconnu surgit au-delà du 30e km. Sans repères, presque « à l’aveugle » sur la dernière partie, il décroche pourtant une superbe deuxième place en 2h42’42. Il savourait, encore abasourdi : « C’était un grand moment de plaisir de finir au Stade de France ». Une première qui vaut déjà une victoire à ses yeux. Le Parisien Geoffrey Zietek ne s’attendait clairement pas à voir son nom dans le top 3. « J’avoue que pas du tout, c’est vraiment une surprise pour le coup parce que je visais plus 2h47 et généralement en 2h47, on ne tombe pas dans les podiums ». Il s’est accroché, longtemps cinquième, avant un final inspiré en mode chasseur : « J’ai vraiment doublé trois personnes à la fin ». Il boucle en 2h45’37, un gain énorme de dix minutes sur son précédent record. Le triathlon l’a visiblement rendu solide et complet : « Je ne suis pas en club, je me suis mis au triathlon récemment donc je focalise aussi sur la natation et le vélo… mais un podium comme ça, ça fait super plaisir. »

 

Zinberg, la résurrection triomphante

Chez les femmes, la victoire porte le prénom d’Abbygaelle Zinberg. Premier marathon, premier coup d’éclat, seulement neuf mois après une rupture des croisés. « Je reviens des croisés, ça fait à peine neuf mois que je me suis remise à pied donc je suis hyper, hyper, hyper contente ». Plan de course parfaitement géré, une échappée au 10e km et une longue chevauchée en solo jusqu’à l’entrée dans le stade. L’horloge dit 3h12. Le sourire, lui, raconte tout le reste. Elle ne se fixe pas de limites pour la suite : semi-marathon de Paris en mars, puis d’autres marathons. Une progression fulgurante pour celle qui s’entraîne avec une application sur téléphone. « Ça marche bien. Je conseille. »

 

Emilie Pereira et Valentine Bonnin complètent un podium très ouvert

Derrière elle, Emilie Pereira réalise un premier vrai marathon tout en maîtrise. Triathlète d’abord, coureuse déterminée ensuite, elle ne visait « pas du tout un podium » et pensait déjà contenter son bonheur avec moins de 3h45. Verdict : 3h18’19. Elle analyse avec lucidité : parcours exigeant, relances fréquentes mais ambiance au top dans la dernière ligne droite. Troisième, Valentine Bonnin (3h21’39) explose elle aussi son objectif initial. « Je voulais faire moins de 3h30, j’ai fait 3h21 donc je suis super contente ». Une coupe, une orchidée et une grande première validée. Le prochain rendez-vous est déjà dans son agenda : un marathon en avril, sans perdre le plaisir de courir « un peu comme elle veut » du côté de Lyon.

 

10 km : Un couple royal au Stade de France

Sur le 10 km, le scénario digne d’une comédie romantique sportive a régalé les spectateurs. Le demi-fondeur capé en équipe de France, Flavien Szot, a remporté la course en 30’18 après avoir compris que le rythme allait bien au-delà d’une simple « séance » prévue au départ. « Il fallait jouer la gagne et je me suis mis devant ». Une relance, une accélération, et trois derniers kilomètres en solitaire pour couper la ligne devant les Kényans Abraham Kimutai (30’31), de retour sur 10 bornes et son compatriote Kevin Kibiwot (30’35).

 

 

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Quelques minutes après, sa compagne, Bérénice Cleyet-Merle, internationale tricolore et spécialiste du 1500 m, s’est imposée chez les femmes en 36’18. Inscrite « sur un coup de tête » deux jours avant, elle a rapidement décidé que gagner serait plus motivant qu’une simple séance d’entraînement. « Je me rends compte que j’adore. Tout le monde est sympa, même les gars autour de moi m’ont encouragée ». Une victoire qui en appelle d’autres sur la route, même si la piste reste son terrain d’expression principal. Chloé Conan complète le podium en 37’23 après une belle bagarre au chrono, déjà en route vers son objectif à Valence : passer sous les trois heures sur marathon. Chloé Christiaen a, elle, pris la dernière place sur le podium (37’50).

 

 

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Grégoire Doison et Céline Vatan, maîtres du semi

Parti sur les chapeaux de roue sur le semi-marathon avec le Kényan Abraham Kimutai dont la course avait été avorté à cause d’une erreur de parcours, le Belge Grégoire Doison (US Valenciennes Athlétisme) pointait en tête (31’23) au kilomètre 10 et a finalement pu exulter le premier, chronométré en 1h06’48. Une belle réussite pour un petit nouveau sur la distance. « Je pense qu’il (ndlr : Abraham Kimutai) s’est trompé de parcours parce que je ne l’ai plus vu devant », soufflait l’athlète venu de Dour. Derrière le cousin belge, Lilian Eudier et Thierry Rommel (SAM Paris 12) préparent eux aussi Valence (7 décembre) et ont terminé respectivement à la deuxième et troisième position en 1h09’44 et 1h10’24. « J’aime bien faire les podiums », glissait le second, à chaud.

 

 

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Chez les femmes, la représentante de l’EA Villefranche Céline Vatan a foulé la piste du Stade de France la première (1h22’08) devant Fanny Reyer (1h23’05) et la jeune triathlète Marlène Hamon (1h24’04, 19 ans). « Gagner était une surprise complète, avouait la vainqueure. Le but, c’était de faire un bon temps pour préparer au mieux le marathon de Valence ». Sa dauphine a repris la course huit mois auparavant et pouvait être fière de sa perf’. « Il y a un an, j’étais en congé maternité et je voulais me tester sur la course à pied sur route », nous confiait-elle.

 

 

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5 km : Le sprint des ambitieux

Une ligne droite finale en terrain mythique, trois hommes au coude à coude, et une décision dans les toutes dernières foulées d’un 5 km « performance ». Pierrick Loir s’offre la victoire en 15’53 avec un brin de malice et beaucoup d’envie. L’ancien spécialiste du 800 m passé par le pôle de Nantes n’en avait pas tant couru dans sa vie, mais l’objectif du jour ne relevait pas d’un exercice chronométrique. « Gagner sur la ligne d’arrivée donne un sentiment unique, j’ai davantage voulu me faire plaisir que courir vite », confiait-il, rayonnant. Installé désormais à Paris, il profite aussi des Voies Royales pour mettre en lumière son nouveau projet entrepreneurial dans le sport en entreprise. Un coureur entre piste et business, qui visera un premier 10 km à Bordeaux prochainement. Brice Panchot, attaché de presse pour l’agence parisienne Com’Over, prend la troisième place en 15’57 dans un sprint de fada. Quatre hommes se sont rapidement isolés, puis le duo de tête a tenté de filer.

« On les voit toute la course. J’ai essayé de revenir dans le stade, un peu tard. Au final, un podium avec un pote du club, pour une première course de la saison, ça fait beaucoup de bien ». Le VMA place d’ailleurs un autre athlète en cinquième position. Belle dynamique collective. Entre les deux, Alexandre Cheny complète un podium très francilien. Les regards portés sur de futures courses ne manquent déjà pas.

 

 

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Une Bosnienne en soliste

Chez les femmes, Emina Alagic (18’13) n’a demandé l’aide de personne pour s’échapper. Un départ franc, une maîtrise sans fioriture et une arrivée triomphale au cœur du Stade de France. Sourire large, quelques mots timides en anglais, et l’envie de revenir un jour sur ce pavillon tricolore de la course populaire. Derrière, la progression fut la clé. Célia Louiserre (Paris UC, 19’13) boucle sa rentrée sur route avec panache et dépasse Marie Merien (VMA, 19’14) dans les ultimes dizaines de mètres. « Les derniers 100 mètres dans le stade donnent un supplément d’énergie », glissait-elle, heureuse de cette montée en puissance au fil des kilomètres. Marie Merien, pour la première fois seule sur une course individuelle, s’offre une médaille de bronze en réalisant un final déterminé. Les cross devraient bientôt la revoir jouer devant avec sa fougue habituelle.

 

 

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Tous les résultats des Voies Royales de Saint-Denis 2025

Texte : Dorian Vuillet
Crédit photo : Romane Jacquin / Playground Event

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