Running : Manon Trapp améliore le record de France du marathon à Séville

23 février 2025 à 11:36

Deuxième du Marathon de Séville ce dimanche, Manon Trapp a réalisé un authentique exploit en s’emparant du record de France avec un chrono de 2h23’38, améliorant de 34 secondes le temps de Méline Rollin qui avait couru 2h24’12 dans la capitale andalouse en 2024. Suit Mélody Julien qui a négocié l’affaire en 2h26’44 après avoir longtemps collé aux basques de la pensionnaire de l’Entente Savoie Athlé. Félix Bour (2h07’03), Emmanuel Roudolff-Levisse (2h07’41) et Duncan Perrillat (2h09’05) se sont aussi illustrés, alors que l’Éthiopien Selemon Barega, champion olympique 2021 du 10 000 m à Tokyo, a dominé les débats en 2h05’15 pour ses grands débuts.

Il y a ce qu’on dit, il y a ce qu’on fait et il y a ce qu’on donne sur le terrain. Manon Trapp avait clamé haut et fort à Stadion son envie farouche de battre le record de France du marathon à Séville. Et la fondeuse de l’Entente Savoie Athlé n’est pas du genre à parler pour ne rien dire. Après les paroles, les actes. Dans le cadre majestueux de la ville espagnole, la triple championne hexagonale de cross-country (2021, 2022 et 2023) n’est vraiment pas venue en villégiature pour profiter des quelques rayons de soleil. Mais alors vraiment pas. Pour sa troisième apparition sur la distance, on la sentait investie d’une mission. Dès les premiers instants de la course, il semblait évident que cette matinée serait la sienne.

 

Un record de France qui n’a rien d’une surprise

Manon Trapp a toujours maîtrisé son sujet partant sur des bases élevées, en couvrant le 10e kilomètre en 34’02 puis le semi-marathon en 1h12’00, accusant toutefois un retard de 10 secondes par rapport en temps de passage de Méline Rollin à mi-parcours. Dur au mal, l’ancienne judokate (11 ans de pratique, ceinture noire et une neuvième place aux Championnats de France, ndlr), bien accompagnée durant tout son périple par un groupe d’hommes, a accéléré la cadence au tout début de la deuxième moitié du circuit, jusqu’à s’immiscer jusqu’au podium, alors que jusque-là, elle naviguait dans le top 10.

De retour d’un stage de quatre semaines à Iten, au Kenya, la protégée de Jean-François Pontier a visiblement passé un gros cap sur les hauts plateaux, en ralliant la ligne d’arrivée après 2h23’38 d’effort intense, soit mieux de 34 secondes que l’ancien chrono de référence de Méline Rollin qui avait bouclé les 42,195 km en 2h24’14 à Séville lors de l’édition 2024. « Je suis trop contente, c’est un peu comme un rêve qui s’est réalisé, a confié Manon Trapp à nos confrères de Lepape-Info. On s’était dit que j’allais partir sur ces allures de record mais il fallait tenir jusqu’au bout car tout est possible sur marathon. Avant Séville, je n’avais terminé qu’un seul marathon (record à Valence en 2023 et abandon à Rotterdam l’an passé) dans ma vie, j’ai très peu d’expérience. Je suis soulagée de l’avoir fait parce que je savais que j’en avais le potentiel avec les séances réalisées. Il fallait être au taquet physiquement et mentalement le jour J, on a peu le droit à l’erreur car on ne court pas souvent un marathon. »

 

 

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Deuxième derrière l’Éthiopienne Anchinalu Dessie Genaneh (2h22’17), l‘Aixoise a couru en negative split lors de son record de France parcourant son premier semi en 1h12’00, avant de finir le deuxième en 1h11’38. Néanmoins, son chrono ne lui permet pas de se qualifier directement pour les Mondiaux de Tokyo (13 au 21 septembre), les minima FFA étant fixés de 2h21’13. Son ancien record personnel a été abaissé de plus de deux minutes (2h25’48 à Valence en 2023).

 

Manon Trapp est repartie de l’avant 

Cette performance aura certainement une saveur particulière pour Manon Trapp qui n’a pas réussi à intégrer la sélection pour les JO de Paris. Le système, à trois places par épreuve et par nation, constitue toujours un vrai casse-tête pour les dirigeants de la FFA quand de nombreuses athlètes sont aussi fortes et proches. Cela n’effacera certainement pas totalement sa déception de n’avoir pas participé au plus grand événement du siècle dans l’Hexagone  l’été dernier. Mais la Française de 24 ans a montré une incroyable capacité de réaction. Un chrono qu’on sentait venir au vu de ses dernières fulgurances en 2024 : victorieuse du 20 km de Paris le 13 octobre dernier en 1h04’47 et troisième du cross international d’Allonnes le 17 novembre, en faisant jeu égal avec des ténors des labours. Elle a étalé ce dimanche toute la palette qui lui confère le statut de grand espoir du fond français.

 

« Les émotions que l’on vit à la fin d’un marathon c’est juste dingue »

« Mon premier marathon à Valence en 2023 fut une révélation pour moi quand je l’ai terminé, poursuit la nouvelle recordwoman de France du marathon. J’ai réalisé que j’adorais le marathon, le rythme, que cette discipline était pour moi, cela demande d’être extrêmement concentrée, l’aspect mental est très important, c’est passionnant sans oublier les sensations. En terminant Valence je voulais continuer, refaire des préparations marathon. La quête des Jeux de Paris s’est moins bien passée avec mon abandon au 25e kilomètre à Rotterdam, un marathon trop proche de Valence, c’était nouveau pour mon corps qui n’a pas suivi en terme de récupération. Cette course avec ce record est une preuve de résilience, j’aime toujours autant le marathon, renouer avec le sourire et cette fois le record de France, les émotions que l’on vit à la fin d’un marathon c’est juste dingue. »

 

Débuts canon pour Selemon Barega

Impossible de ne pas souligner les 2h26’44 de Mélody Julien qui était au coude à coude avec Manon Trapp pendant près de 25 km. La fondeuse tarnaise réalise le deuxième meilleur chrono de sa carrière mais elle est toutefois restée à distance de son temps de référence (2h25’00 à Valence en 2023). Chez les messieurs, la palme a été décrochée par l’Éthiopien Selemon Barega, en 2h05’15. Il s’est fait la malle en accélérant très fort entre le 20e et le 25 km, creusant ainsi un écart impressionnant qui scellera définitivement son succès. Pour une première, c’est un coup de maître pour le champion olympique 2021 du 10 000 m à Tokyo qui a été flashé en 1h01’45 au semi ce dimanche.

 

 

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Le Marathon de Séville n’a une nouvelle fois pas usurpé sa réputation de marathon le plus rapide au monde, qui a accueilli 14 000 coureurs. Les Tricolores se sont distingués : Félix Bour (8e en 2h07’03, 1h03’12 au semi, sur les bases de 2h06’24) est passé près d’améliorer son record personnel (2h06’45 à Valence en 2023), alors que Emmanuel Roudolff-Levisse (16e en 2h07’41, ancien record : 2h07’51) et Duncan Perrillat (26e en 2h09’05, ancien record : 2h12’12) y sont allés aussi de leur chrono.

Tous les résultats du Marathon de Séville 2025

Crédit photo : Guillaume Laurent / STADION

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