Eliud Kipchoge contre Mo Farah, le recordman du monde des 42,195 km contre le quadruple champion olympique (deux doublés 5000 m – 10 000 m) : l’édition 2019 du Marathon de Londres devrait offrir un duel explosif dimanche.
Invaincu sur marathon depuis 2013, champion olympique à Rio en 2016, recordman mondial en 2h01’39 à Berlin en 2018, Eliud Kipchoge est sans conteste le plus grand marathonien de la planète. Victorieux à trois reprises à Londres en autant de participations, le Kényan, qui a toujours couru sous les 2h05, est détenteur de la meilleure marque de l’épreuve en 2016 (2h03’05). Pour le battre, Mo Farah devra faire mieux que ses 2h06’21 de l’an passé (3e). Il a progressé comme l’atteste sa victoire au marathon de Chicago en 2018 avec un chrono de 2h05’11, nouveau record d’Europe à la clé. En grande forme, le sextuple champion du monde sur piste vient de terminer sa préparation en altitude en Ethiopie. Il a réussi son retour à la compétition cette année en remportant le semi-marathon de Londres (The Big Half) en 1h01’15 le 10 mars.
Londres 2019 est loin de se résumer à l’affrontement Farah vs Kipchoge. Les organisateurs ont concocté un plateau de folie cette année, en plus de Kipchoge plusieurs athlètes ont déjà franchi la barrière mythique des 2h05. Ils sont donc nombreux à pouvoir perturber le duel entre Mo et Eliud. A commencer par l’Éthiopien Shura Kitata Tola (22 ans) qui a terminé deuxième de l’édition 2018 en 2h04’49. Un autre Kényan aura soif de victoire : Wilson Kipsang. L’ancien recordman du monde (2h03’23) est le dernier homme à avoir battu Kipchoge à Berlin en 2013. Son camarade Abraham Kiptum ne possède que le dixième temps des athlètes qui s’élanceront dimanche. Cependant son chrono de 2h05’26 enregistré à Amsterdam en 2017 marquait le début de son ascension. Il battait en octobre à Valence le record mondial du semi en 58’18.
Les lièvres auront la tâche d’emmener les coureurs sur cette allure infernale (2’54 minutes par kilomètre) jusqu’à la mi-course (passage en 1h01’20). Au vu du plateau cette année, les meilleurs références chronométriques des Elite risquent de voler en éclats. Les 2h01’39 berlinoises de Kipchoge pourraient même tomber. Les conditions météorologiques devraient être idéales dimanche matin. Chez les féminines, Mary Keitany, qui a remporté le dernier marathon de New York, sera aussi présente. Déjà lauréate à trois reprises à Londres (2011, 2012 et 2017), la Kényane de 37 ans tentera de repousser sa compatriote Vivian Cheruiyot, vainqueure l’an passé et championne olympique en titre du 5000 m. Un joli duel en perspective.