Minima olympiques pour Manon Trapp en 2h25’48 au Marathon de Valence : « Il y a la judokate qui s’est réveillée »

03 décembre 2023 à 18:20

On lui souhaite la bienvenue dans la grande famille des marathoniennes ! Manon Trapp a réalisé des débuts canon sur la distance mythique de la course à pied en 2h25’48 au Marathon de Valence ce dimanche, s’affranchissant des minima pour les Jeux olympiques de Paris 2024. C’est simple, aucune Française n’est allée plus vite sur son premier marathon. La fondeuse de 23 ans a toutefois joué de malchance lors d’un ravitaillement au 10e kilomètre. Elle a chuté suite à un croc-en-jambe et souffert de la cheville droite. Beaucoup auraient mis le clignotant, mais pas la pensionnaire de l’Entente Savoie Athlé dont le mental d’acier et un passé de judokate qui lui a appris à se relever malgré les coups.

 

Manon, comment vous sentez-vous quelques heures après votre galop d’essai sur marathon…

Je n’imaginais pas réaliser un aussi bon temps surtout que tout au long de la course j’avais peur, je ne savais pas comment ça allait se dérouler (passage en 1h13’02 au semi). On avait un meneur d’allure qui était trop rapide (3’28/km) donc j’avais peur d’exploser. J’étais derrière le peloton mais il y a avait une densité de malade, ce qui m’a aidé à suivre le rythme. Maintenant, ça ne sera peut-être pas suffisant d’avoir réalisé les minima pour aller aux Jeux olympiques puisqu’il y a encore plusieurs filles qui peuvent espérer faire mieux, notamment à Séville le 18 février prochain. 

 

— C’était aussi un duel indécis jusqu’au bout avec Fadouwa Ledhem (2h25’48 contre 2h25’50)…

Fadouwa était tout le temps devant avec le « pacer » et au 31e km je l’ai dépassée puis ai creusé un petit écart mais elle a eu un second souffle en fin de course. C’était chaud ! On a ensuite débriefé ensemble notre course à l’arrivée. 

 

— Comment avez-vous vécu ce premier marathon ?

J’ai tellement pris de plaisir et je me suis rendu compte que le marathon, c’est ça que j’aime avec le cross bien sûr. Peut-être que je n’allais pas aimer l’effort, mais j’ai trop adoré ! Les derniers jours de ma préparation ont été compliqués avec des séances effectuées sous la tempête. Il y a encore tellement de possibilités de m’améliorer rien que sur l’aspect mental. Je redoutais le tronçon 30-35e km et quand je l’ai passé, je n’ai pas senti de coup de moins bien, ça me rassure pour le prochain marathon. Pour la suite de ma carrière, je suis hyper optimiste. 

 

— Dans quel contexte s’est déroulée votre chute ?

C’était au niveau du 10e km lors d’un ravitaillement. On a été bousculé et un coureur m’a fait un croche-patte pour aller chercher de l’eau. J’ai senti ma cheville droite tourner et je me suis entendue crier de douleur. Je me suis vite relevée et je boitais sur quelques centaines de mètres, avec des kilomètres bouclés en 3’40.

 

Que s’est-il passé dans votre tête à ce moment-là ?

Le peloton m’avait décrochée et je ne l’avais plus en ligne de mire mais je suis remontée progressivement. Je me suis recentrée et j’ai réussi à oublier la douleur. Il y avait mon coach Nicolas Gérard et des potes de club qui me suivaient à vélo et avec un regard de désespoir je leur ai dit « je me suis foulé la cheville« , c’était vraiment dramatique (rire).

 

— Comment avez-vous trouvé les ressources mentales pour rebondir ?

Heureusement que j’ai réussi à me ressaisir parce que ça aurait pu être la fin. Il y a la judokate qui s’est réveillée (11 ans de pratique, ceinture noire et une neuvième place aux Championnats de France, ndlr). Tomber puis se relever, ça a été une habitude durant toute ma jeunesse donc instinctivement j’ai réussi à garder mon sang froid. Le judo, c’est un sport très physique et régulièrement j’ai eu des blessures. Comme au judo, si tu tombes, ce n’est pas grave, tu continues ton combat. Si on fait le parallèle avec le marathon, il fallait que j’aille coûte que coûte au bout pour aller décrocher les minima. J’ai couru avec une entorse pendant 32 kilomètres et ça a gonflé. Actuellement, je ne peux pas bouger et je suis en train de mettre de la glace. 

(Re)découvrez notre compte-rendu sur le Marathon de Valence 2023, en cliquant ici.

Crédit photo : Antoine Decottignies / STADION Manon Trapp Manon Trapp 

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