Nicolas Navarro : « Ça va aller vite »

26 novembre 2020 à 10:37

Dimanche 6 décembre, Nicolas Navarro s’élancera sur le macadam de Valence pour son neuvième marathon. Auteur de 2h10’01 l’an passé dans la ville espagnole sur un parcours qu’il affectionne, le sociétaire de l’Athlé Provence Clubs de 28 ans se sent en forme pour abaisser son chrono. Dix jours avant le départ, l’athlète coaché par Jérémy Cabadet a pris le temps de répondre aux questions de Stadion d’une voix calme et posée. Il y évoque sa saison, sa préparation et les JO de Tokyo l’été prochain.

— Nicolas, avec quels objectifs allez-vous prendre le départ du Marathon de Valence ?

Une course réussie, ça serait déjà de réaliser 2h09, après si je bats mon record en passant sous les 2h10, je serais content. J’aurais été frustré de ne pas courir de marathon cette année surtout que normalement j’aurais dû courir le marathon olympique donc on a de la chance d’avoir Valence. Et en plus c’est un endroit que j’adore. Je suis heureux de pouvoir y aller et prendre le départ d’un marathon. Sans cette course, ça aurait presque fait deux ans sans recourir la distance, c’est beaucoup. Cette course constitue LA course de l’année pour moi.

— Il y a-t-il un schéma de course pour réussir un chrono ?

Il y a des lièvres qui vont être mis en place par l’organisation selon les objectifs des coureurs. On aura toutes ces infos la veille ou l’avant-veille lors de la réunion technique. Le tout c’est de savoir quelle groupe choisir. Des fois on part sur une idée de chrono et on se retrouve entre deux groupes, et c’est compliqué de faire un choix.

— Ce parcours vous plaît-il ?

J’adore même si ce n’est pas le même que d’habitude. L’organisation a travaillé sur un parcours de 21 km très rapide, qui, dans le cas du marathon, comportera deux tours avec une arrivée habituelle au-dessus du lac du Musée des sciences. Ce sera ma quatrième année consécutive sur le tracé espagnol et j’espère qu’il y aura de bonnes conditions. Les trois dernières éditions où j’étais, il y a eu à chaque fois de très bonnes conditions avec du soleil et pas de de vent donc ce serait bien encore cette année.

— Avez-vous jeté un coup d’œil à la liste des engagés ?

Oui, ça va aller vite, j’ai le 36e temps des engagés (NDLR : 21 athlètes en-dessous des 2h07 et 35 en-dessous des 2h10). Il va y avoir une très grosse densité donc il ne va pas falloir s’emballer, bien garder ses allures et attendre que la course se fasse.

— L’organisation vient d’annoncer qu’il y aurait un public limité au bord du parcours…

Lors des grands marathons il y a cette ambiance qui nous pousse un peu quand on est dans le dur. Ça va être un peu triste mais il va falloir rester concentré et faire sa course.

— Comment s’est passée votre préparation ?

Les Mondiaux de semi-marathon à Gdynia le 17 octobre ont été un très bon test pour réellement lancer la préparation. On s’est réuni du 10 au 15 octobre pour un stage de préparation avec l’équipe de France à Saint Jean de Monts (Vendée) avant de partir pour la Pologne. Au début, c’est beaucoup de séances de vitesse, le secteur où je pense avoir le plus de marge de progression, et puis ensuite du foncier et du volume. On continue à faire un peu de vitesse pour toujours garder une base mais ce sont surtout des rappels. Le gros du travail avec les sorties longues s’est fait après les Mondiaux. Je suis content de ma préparation et je pense avoir atteint mon pic de forme pour la course. Le plus dur est passé et maintenant c’est un peu long d’attendre la course surtout les 10 derniers jours.

— Avez-vous déjà une idée de votre programme de compétition en 2021 ?

C’est compliqué de se projeter, on ne sait pas encore s’il y aura des compétitions au printemps. J’envisage de faire une saison de cross si elle se déroule normalement, ça fera la caisse. J’ai participé une seule fois aux France à Saint-Galmier (Loire) en 2017 et j’avais beaucoup apprécié.

— Le 8 août 2021, date du marathon des JO de Tokyo, vous y pensez tous les jours ?

Pour l’instant, je suis plus concentré sur Valence mais il va falloir s’y projeter juste après. Ça va vite arriver. Il y a quelques années, participer aux Jeux olympiques, c’était plus un rêve qu’un objectif mais aujourd’hui c’est un réel objectif. Si j’y vais, ce sera la plus grosse course de toute ma vie donc je vais me préparer comme il faut mais je pars dans l’idée de faire le meilleur classement possible. La Fédération a commencé à nous parler des périodes de préparation spécifique à cet événement comme partir en stage dans des endroits où il fait très humide et très chaud ou réaliser des entraînements dans des chambres thermiques reproduisant les conditions de chaleur qu’on pourrait connaître là-bas. Je souhaite partir en stage à la Réunion en 2021 parce que les conditions se rapprochent beaucoup de celles qu’on pourraient avoir à Tokyo mais je ne sais pas encore quand exactement.

— Professionnellement, vous en êtes où ?

Je travaille à plein temps chez Décathlon à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence. Comme l’an passé, j’ai décidé de prendre un congé sans solde depuis octobre. Je suis sur liste ministérielle depuis cet été et ce statut d’athlète de haut niveau va m’aider à négocier un travail aménagé en mi-temps. Ça me permet de ne pas me focaliser que sur la course à pied et d’avoir une vie sociale un peu plus large. En cette période de prépa marathon, je ne suis focalisé que sur mon objectif pendant deux gros mois mais le faire tout le reste de l’année comme ça, je ne m’en sens pas capable. C’est pas plus mal d’avoir un boulot à côté et de ne pas se consacrer totalement à ma carrière.

— Vous avez honoré cette année votre première sélection en équipe de France lors des Mondiaux de semi-marathon à Gdynia en Pologne (45e avec un record personnel en 1h02’29). Qu’en avez-vous appris ?

Il en fallait bien une première et c’était une très bonne expérience de découvrir une course internationale de haut niveau. L’ambiance était aussi très bonne au sein des Bleus. Ça m’a permis de faire connaissance avec tout le monde parce qu’on se voit surtout sur les compétitions donc on n’a pas l’occasion de discuter et de créer des liens. Le stage en amont à Saint Jean de Monts nous à permis de le faire. Cette première sélection m’a aussi permis de ne pas arriver à Tokyo, si je fais les JO, sans aucune sélection au compteur.

Le chemin vers Tokyo passe par Valence pour Nicolas Navarro.

Crédit photo : Julie Fuster / STADION

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