Le rêve américain de Marie Bouchard

24 novembre 2016 à 19:00

Médaillée d’argent par équipe en espoirs, lors des Championnats d’Europe de Cross-Country à Hyères en 2016, Marie Bouchard a depuis rallié les États-Unis où elle poursuit sa cinquième année de médecine tout en étant athlète des « Dons » au sein de l’université de San Francisco. Dans cet entretien la paimpolaise d’origine, spécialiste du 3000m steeple (9’45 »69), nous raconte ses premiers pas sur le sol américain et évoque son avenir, avec l’équipe de France dans un coin de sa tête.

— Marie, avant le 8 août 2016, vous n’aviez jamais posé les pieds sur le sol américain. Aujourd’hui il est prévu que vous y restiez un an. Comment s’est déroulée votre acclimatation ?

Je me suis très vite sentie à l’aise ici. L’équipe me correspond parfaitement, il y a une super ambiance. Quant à San Francisco, c’est Brest mais en plus grand ! Le climat est parfait pour courir, ni trop chaud, ni trop froid et surtout, la mer n’est pas loin. Bref, c’est top.

Peut-on dire que vous n’avez pas hésité à traverser l’Atlantique pour assouvir pleinement votre passion ?

Oui, on peut dire ça. J’avais réussi à trouver une organisation qui marchait très bien à Brest mais j’aime voyager et découvrir de nouvelles cultures. Pouvoir concilier, sport, étude et voyage d’un seul coup c’était une opportunité à saisir. D’autant que ça faisait un moment que l’aventure Américaine me tentait. Il fallait juste trouver le bon moment. Maintenant, je profite à 100% de cette expérience unique.


ʻʻ La densité est impressionnante et le niveau comparable à un niveau européen  ʼʼ

— Comment avez-vous vécu vos premiers cross de la saison ?

J’ai été mise dans le bain assez rapidement avec deux gros cross pour commencer la saison peu de temps après avoir repris l’entrainement en septembre. La densité est impressionnante et le niveau comparable à un niveau européen. Je suis venue pour me confronter à de nouvelles adversaires, découvrir un nouveau système sportif et surtout courir en équipe (la performance par équipe compte avant la performance individuelle), je ne suis pas déçue. C’est une super expérience pour les saisons à venir.

— Quelle est la suite de votre programme pour cet hiver ?

On a couru les « Regionals » où l’on termine troisième devant Oregon et Portland, une performance synonyme de qualification pour les « Nationals » où l’on a décroché la sixième place. Je rentre en France ce week-end pour tenter ma chance au cross de l’Acier (Nord) dimanche. L’épreuve sert de sélection pour les championnats d’Europe. Nous sommes plusieurs dans l’équipe à rentrer en Europe avec cet objectif en tête, ça crée une vraie émulation. On espère tous se donner rendez-vous en Italie avec Benji (le coach assistant) qui fera aussi le déplacement. Ensuite je ferai peut-être une ou deux compétitions en salle mais l’objectif reste avant tout la saison estivale avec le steeple.

— A quoi ressemble une journée type dans votre université ?

L’entraînement est à 7h du matin un jour sur deux et à 10h les autres jours. On se réunit 6 fois par semaine et on rajoute des séances en solo l’après-midi selon nos habitudes (les règles de la NCAA interdisent de se réunir plus de 6 fois par semaine). J’ai cours 2 fois par semaine de 17h à 21h et les autres jours, on a des devoirs maison à rendre en ligne. Quand j’ai un peu de temps j’essaie de relire mes cours de quatrième année de médecine. Je suis aussi tutrice de Français 4 fois par semaine. Pas le temps de m’ennuyer donc (rires). Le week-end, j’essaie de visiter un peu San Francisco, il y a toujours quelque chose de nouveau à faire.


ʻʻ L’entrainement est à 7h du matin un jour sur deux ʼʼ

— Comment est l’ambiance au sein de votre groupe d’entraînement ?

L’ambiance est vraiment géniale, c’est indescriptible. Je retrouve un peu celle qu’il y avait l’année dernière au sein de l’équipe de France espoirs. J’ai l’impression d’être en stage d’athlétisme tous les jours, c’est le rêve. On est toutes très soudées et on se pousse vers le haut, c’est encore mieux que ce que j’imaginais.

— Vous avez fait la rencontre de Matthew Centrowitz, le champion olympique du 1500m de Rio. Expliquez-nous un peu votre échange, que vous a-t-il dit ?

Oui ! Un de nos coachs était dans la même équipe universitaire que lui. Un matin, il nous a donc fait la surprise de venir nous voir. Il nous a raconté son expérience, sa course, ses sensations avant et après et nous a montré sa médaille. Tenir une médaille olympique et en plus en or, ça fait rêver.

— Vivien Majorel et Arsène Guillorel qui sont dans le même club que vous (Stade Brestois), sont également partis s’entraîner aux Etats-Unis. Quelles sont les précieux conseils qu’ils vous ont donnés avant votre départ ?

D’abord bien choisir son université puis profiter au maximum de son aventure car le temps passe vite (rires).


ʻʻ L’entrainement est à 7h du matin un jour sur deux ʼʼ

— En réalisant 9’45″69 sur 3000m steeple cette année, vous commencez à changer de statut…

Changer de statut je ne sais pas, en tout cas j’étais contente que l’entraînement que j’avais effectué avec Laurent (Le Bras) et mon groupe d’entraînement à Brest paie. Je suis un peu frustrée de ne pas avoir eu de saison complète à cause de ma blessure (fracture de fatigue) mais j’ai encore plus hâte de voir jusqu’où je peux aller.

 — Quelles sont vos ambitions pour cette saison ?

Donner le meilleur de moi-même à chaque cross et gagner de l’expérience pour la suite.

— On vous reverra en Bretagne ? (1)

Ça n’était initialement pas prévu mais oui je rentre ce week-end en Bretagne pour courir le cross de l’Acier dimanche dans le Nord. Je remercie d’ailleurs le Stade Brestois qui a accepté de m’aider en partie à réaliser ce projet. J’ai hâte de recourir sous les couleurs rouge et blanche.

— Les crêpes ne vous manquent pas trop ?

Justement, je viens d’en faire et puis il y a une crêperie 100% Bretonne à Market Street que je me dois d’aller visiter.

(1) De nombreux bretons sont partis pour l’aventure américaine : Swann Phelippeau (Kent State), Chloé Hautière (Boston), Valentin Robert (Los Angeles) et Arsène Guillorel (Alabama).

Pour suivre les aventures de Marie, cliquez ici.

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