Les Français Jason Pointeau (1h03’21) et Mélody Julien (1h09’14) ont été à la fête sur le Semi-Marathon de Bordeaux ce dimanche en remportant l’épreuve phare, avec une belle dose de panache et de maîtrise. Sur 10 km, Hugo Hay (27’43) et Javote Gueret (32’04) se sont illustrés, et ont donné de l’éclat à leur succès en améliorant le record de l’épreuve. Véritable succès populaire, l’événement girondin a réuni près de 24 000 runners dans une très chaude ambiance.
On était évidemment curieux de voir comment Hugo Hay allait se comporter sur le bitume de « la Belle Endormie ». Et bien, on a vu, et les résultats ne se sont pas fait attendre. Bon courage aux autres concurrents… L’international tricolore (11 sélections en A) a retrouvé la plénitude de ses moyens ! Éloigné des compétitions de haut niveau depuis plus d’un an en raison d’un virus, le finaliste olympique sur 5000 m à Paris a frappé fort dans le chrono de 27’43 (passage en 13’55 au 5e km), riche de promesse, devenant tout bonnement le dixième Français le plus rapide de l’histoire. Désormais installé à Toulouse après six ans en Belgique, le représentant du Sèvre Bocage AC efface des tablettes les 27’49 d’Etienne Daguinos qui détenait le record de l’épreuve. Avec un temps visé au départ aux alentours des 27’50, il a montré que son retour était le signe d’une très grande forme. Son record personnel de 30’53, datant de 2018 à La Flèche, a enfin été dépoussiéré.
49 coureurs sous les 30 minutes !
Suivent l’Irlandais Jack O’Leary (28’13) et Clément Touati (28’14, Amiens Uc), champion de France 2024 sur 5 km, lequel atomise son record. Cinquième en 28’20, l’espoir Pierre Boudy devient le troisième Français le plus rapide de tous les temps dans la catégorie derrière Julien Wanders (27’32 en 2018) et Jimmy Gressier (28’12 en 2018). Un nouveau record de France a été battu ce dimanche et il est l’œuvre du cadet Malo Kerhamon (Fibre Elite Running, Carquefou), crédité de 30’17 (ancien : 30’35 par Milo Serrao à Lille en 2024).
Les coureurs hexagonaux n’ont pas gâché l’opportunité qui leur était offerte ce dimanche en s’offrant eux aussi un nouveau record personnel. En effet, le 10 km a offert pléthore de résultats de très haut vol avec 49 coureurs en dessous des 30 minutes dont 16 sous les 29. Pour terminer dans le top 100, il fallait donc négocier les 10 bornes en 31’05, soit plus de 19 km/h. Peu d’autres courses françaises peuvent se targuer d’une telle densité.
Javote Gueret, la fête à la maison
Comme annoncé, un grand champion et une grande championne étaient appelés à s’imposer sur 10 km. Dans le classement féminin, c’est Javote Gueret qui a décroché les lauriers à domicile en 32’04 (passage en 15’59 au 10e km), atomisant son record personnel de plus d’une minute (ancien : 33’16). La locale de l’étape, médaillée de bronze sur 5000 m aux « Elite » à Talence en août, s’empare largement du temps de référence de l’événement de 33’15, propriété depuis la dernière édition d’Alice Mitard, deuxième ce dimanche en 32’25. Bonne nouvelle aussi pour la championne de France en titre du 10 km Marie Lohéac-Bouchard (32’49, record de Bretagne) qui n’avait jamais couru aussi vite dans sa carrière.
Mélody Julien y a cru
Dès que son nom fut sur la start-list, elle faisait figure de grande favorite. Sélectionnée au JO de Paris 2024 sur marathon, Mélody Julien a affiché une grande assurance, en partant à l’assaut du record de France de la spécialité, détenue depuis deux semaines par Alessia Zarbo (1h08’20 à Valence). Elle a pu bénéficier d’un lièvre de luxe en la personne de Gaëtan Cals (2h14’14 au marathon) qui l’a accompagnée jusqu’à la fin. La native de Castres a été dans le coup pour battre le temps de référence national jusqu’au 10e km, avec un passage en 32’33 (32’11 pour Zarbo à titre de comparaison), mais elle a manqué de fraîcheur pour relancer l’allure sur la fin de course.
Bien aidée par la foule compacte massée sur le parcours, dans une ambiance fantastique, la fondeuse de l’Association Multisports Montredonnaise a triomphé en 1h09’14, abaissant son record personnel de plus d’une minute (1h10’26 en 2025 à Vannes). Mélody Julien grimpe au quatrième rang de la hiérarchie nationale sur semi. Il y a le chrono. Mais, plus encore, l’impression diffusée. Elle a outrageusement dominé la concurrence, en coupant la ligne quatre minutes devant Inès Hamoudi (1h13’16, Racing Multi Athlon) et six devant Justine Chagnaud (1h15’48, Stade Bordelais Athlétisme).
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Jason Pointeau, en pensant à Valence
Dans la grisaille tenace, l’éclaircie est venue de Jason Pointeau qui a également parfaitement tenu son rang de favori chez les messieurs. De retour d’un stage en altitude à Font-Romeu, le routard de l’Entente Bassin Athlétisme a tiré beaucoup d’enseignements positifs de sa virée girondine. Alors qu’en début de course, un groupe de six coureurs prenait très vite les devants (30’09 au 10e km), le premier Français au marathon de Paris 2025 est sorti de sa réserve un peu avant le 20 km. Il imposait un rythme plus soutenu que personne ne pouvait suivre et a pris le temps de savourer dans la longue dernière ligne droite pour signer un temps de 1h03’21, grappillant 14 secondes à son record.
L’ancien rugbyman va se tourner désormais vers le Marathon de Valence le 7 décembre, avec l’objectif de descendre sous les 2h10 (record en 2h10’33). Le professeur d’EPS en lycée à Parentis-en-Born s’est méfié jusqu’au bout de Yohan Zaradzki, champion de Belgique 2025 du marathon, deuxième en 1h03’35. La troisième place sur le podium est revenue à Téo Dubuc (Grand Toulouse Athlétisme) en 1h04’05.
24 000 champions et championnes
Au-delà des champions que la course a pu accueillir, le Semi-marathon de Bordeaux, avec ses trois formats (Mutuelle Ociane Matmut Semi de Bordeaux, 5 km Matmut #NésPourBouger et 10 km de Bordeaux) est aussi et avant tout une course populaire. L’ambiance était d’ailleurs très animée au bord du parcours pour acclamer l’arrivée des 24 000 finishers qui ont participé à faire de la course girondine une épreuve incontournable dans le milieu de la course à pied.
Tous les résultats du Semi-marathon de Bordeaux 2025
Crédits photos : Corentin Baudry / STADION
