La Britannique Molly Caudery a amélioré sa meilleure performance mondiale de l’année et s’est emparée du record national au Toulouse Capitole Perche, en franchissant 4,92 m, alors que le concours masculin est revenu à Thibaut Collet avec 5,82 m. Les deux perchistes, qui ont respectivement tenté les barres mythiques à 5 mètres et à 6 mètres, se sont régalés devant un public tout aussi conquis.
Les initiatives pour sortir l’athlétisme hors du champ du stade et l’amener en ville s’amoncellent pour aller conquérir un nouveau public. C’est ainsi que le cœur de la ville rose, plus tourné vers une balade familiale ou des achats dans les boutiques, s’est transformé en stade olympique le temps d’un samedi après-midi avec le majestueux Capitole en toile de fond. La troisième édition du Toulouse Capitole Perche, placée à un peu plus d’un mois des JO de Paris 2024 (1er au 11 août pour les épreuves d’athlétisme), a donné lieu à un spectacle très agréable. Les perchistes, qui commencent à atteindre leur pic de forme, avaient la même volonté de proposer au public venu nombreux un moment inoubliable.
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Sensationnelle Molly Caudery !
La Britannique de 24 ans, longs cheveux blonds attachés en couettes, a brusquement réhaussé l’intérêt du Toulouse Capitole Perche qui ne manquait déjà pas d’attrait. Détentrice de la meilleure performance mondiale de l’année à son arrivée sur les bords de la Garonne, grâce à ses 4,86 m franchis à Rouen le 24 février, la championne du monde en salle 2024 de Glasgow a réussi un fabuleux exploit en dépassant allègrement 4,92 m à sa deuxième tentative, renvoyant au fond de la cave le record national, un honneur qui appartenait à Holly Bradshaw, (4,90 m en 2021), qui était présente à Toulouse mais n’a pas pris part au concours en raison d’un gêne au mollet. La native de Truro devient ainsi la septième athlète la plus haute de tous les temps au saut à la perche.
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Le fort vent de face n’a pas eu le moindre impact sur son sang-froid et sur son sourire qu’elle a conservé tout le long du concours. Après une entame parfaite à 4,36 m, Molly Caudery a récidivé à 4,51 m, s’emparant déjà du record du meeting (4,41 m en 2022 par la Chinoise Xu Huiqin), puis à 4,61 m, avec à chaque fois une marge conséquente au-dessus de la barre. À ce stade de la compétition, plus personne n’était en mesure de lui contester la victoire. La médaillée de bronze des Championnats d’Europe de Rome a ensuite dû s’y reprendre à deux fois pour effacer 4,73 m avant de franchir 4,80 m du premier coup.
Après avoir joliment culminé à 4,92 m, l’actuelle numéro 1 mondiale repartait en piste pour s’attaquer sans succès à la barre mythique de 5,00 m, malgré une tentative très engagée. Cette dernière barre, que seule cinq femmes ont réussi à dompter, ne devrait pas résister très longtemps à Molly Caudery. Celle qui issue d’une famille de perchistes mène la danse d’une épreuve qui s’offre un beau lifting avec une jeune génération aux dents longues. « Le public a été formidable avec moi ! », s’enthousiasme Molly Caudery qui a devancé Marie-Julie Bonnin (4,51 m), championne d’Europe espoirs 2023, qui a tenté sans réussite de battre son record à 4,61 m, et la Néo-Zélandaise Imogen Ayris (4,36 m). On soulignera aussi le record d’Elise Russis, quatrième avec 4,36 m.
Thibaut Collet triomphe dans le vent
Si Thibaut Collet n’a pas pu rééditer son exploit de mercredi, où il avait effacé une barre à 5,95 m à Montbonnot-Saint-Martin, le Grenoblois de 25 ans a désormais le luxe de devoir apprendre à trouver comment s’occuper pendant que ses concurrents sont en train de sauter. Plus d’une heure d’attente après avoir passé sa barre de rentrée à 5,60 m et alors que la plupart de ses rivaux rangeaient leurs perches dans les fourreaux (il a fait impasse aux trois barres suivantes à 5,67 m, 5,72 m et 5,77 m, ndlr), l’élève de Philippe d’Encausse et de Philippe Collet s’élançait pour 5,82 m, hauteur qu’il a buttée par deux fois avant de remettre tout dans l’ordre à sa dernière tentative. Une performance qui lui permet de s’approprier le record du Toulouse Capitole Perche (5,81 m par Renaud Lavillenie en 2022).
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« De l’expérience emmagasinée »
Le vent fort et irrégulier a gêné le Français à la technique si fine mais il a toutefois remporté le concours masculin. Son large sourire fait plaisir à voir. Un bonheur partagé avec tous les spectateurs heureux de le voir encore à ce niveau ce samedi. « Je suis content d’avoir gagné et de refaire 5,82 m qui sont les minima olympiques, se réjouit Thibaut Collet. On a un petit peu galéré avec les conditions météo et j’ai eu besoin de trois tentatives pour passer 5,82 m. On a pris de la pluie. Il y a pas mal de facteurs qui font que ce concours est très bon puisque c’est encore de l’expérience emmagasinée. Ce concours nous montre qu’il faut être capable de sauter dans de bonnes et de mauvaises compétitions. C’est un résultat qui fait du bien à la tête et qui me permet de me préparer au mieux pour les JO. »
Et quoi de plus naturel, après une telle performance, de voir encore plus grand. Pour la quatrième fois de sa carrière en moins d’un an, le cinquième des Mondiaux 2023 de Budapest s’est attaqué à deux fois sans réussite à la barre des 6 mètres en tentant 6,01 m, tentative gratifiée tout de même d’une longue ovation du public toulousain. « À 6,01 m, je sens qu’il y a beaucoup de fatigue des deux compétitions qui se sont enchaînées, je préfère ne prendre aucun risque avant les Jeux où, si je conserve cette forme, ça pourrait être très bien ». Le champion du monde juniors 2022 Anthony Ammirati et le Néerlandais Menno Vloon ont eux aussi taché d’être à la hauteur du lieu en complétant le podium avec 5,72 m.
Renaud Lavillenie aura le droit à une dernière chance à Angers
Il était 16h sur la Place du Capitole Perche et voici l’heure de la présentation des voltigeurs. Un à un, ils ont défilé dans l’arène sous les applaudissements. Dernier à entrer en piste, Renaud Lavillenie a légitimement reçu une ovation particulière de la part du public lorsque le speaker a annoncé son nom. Si la star française de l’athlétisme était au bout du sautoir pour s’envoler le plus haut possible et pour faire plaisir aux spectateurs tous admiratifs de cette discipline pas comme les autres, le champion olympique de Londres en 2012, malmené par le vent omniprésent et tourbillonnant, n’a pas été en mesure de franchir 5,50 m, sa première barre, bien loin des minima olympiques fixés à 5,82 m.
« La petite blessure il y a deux semaines (lésion de l’aponévrose au niveau de l’ischio gauche) a contrecarré un petit peu les plans mais j’ai l’avantage de récupérer assez vite. Aujourd’hui, je n’ai pas eu mal donc c’est peut-être le plus important. Si j’avais franchi une barre en ayant mal, je n’aurais peut-être pas été si serein. »
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Retardé dans sa préparation estivale par une opération suite à une rupture partielle du tendon de l’ischio-jambier de la cuisse gauche en septembre 2023, Renaud Lavillenie va jouer son va-tout aux Championnats de France Elite à Angers (28 au 30 juin), sa dernière chance d’être à la fête au Stade de France. « C’est un gros challenge dans lequel je me suis lancé. Je ne regretterai jamais parce que je me donne les moyens d’aller jusqu’au bout. »
Les efforts déployés ces dernières semaines par les organisateurs du Toulouse Capitole Perche et le directeur Henry Maitre ont porté leur fruit et ils ne masquaient pas leur satisfaction, comme en témoigne leur grand sourire en début de soirée.
Le REPLAY (commentaires en anglais) :
Tous les résultats du Toulouse Capitole Perche 2024
Crédit photo : Gaëlle Mobuchon / STADION
