Vredestein 20 km de Paris 2025 : Etienne Daguinos est magique !

12 octobre 2025 à 10:46

Ce n’est pas le 14 juillet, mais c’est bien un jour de gloire pour un Français ! La 47e édition des Vredestein 20 km de Paris a été marquée ce dimanche par la victoire d’Etienne Daguinos qui a enivré la capitale de son bonheur, en pulvérisant le record de l’épreuve de plus d’une minute en 56’18. Vainqueure l’année dernière, Manon Trapp n’a rien pu faire face à la Kényane Mercy Chebwogen (1h04’55) et monte sur la troisième marche du podium. La classique parisienne a séduit plus de 33 000 coureurs qui se sont élancés au pied de la Tour Eiffel. Récit !

La course populaire par excellence. Comme tous les ans, les 20 km de Paris marquent le premier gros temps fort de la saison automnale de course à pied en France. Et comme pour le running en général dans l’Hexagone, leur succès ne faiblit pas. Les inscriptions pour l’épreuve de la capitale ont fermé le 5 mai, près de six mois avant le grand départ. Un engouement constaté aussi ce matin sur notre Live Facebook où vous étiez très nombreux et nombreuses à assister à la victoire logique d’Etienne Daguinos qui a coupé la ligne d’arrivée place Jacques Rueff, derrière la Tour Eiffel, bien avant que la soixantième et dernière vague de coureurs ne s’élance sur le Pont d’Iéna à l’assaut des 20 kilomètres.

 

 

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Un record vieux de 20 ans est tombé !

Imposer sa loi, accélérations tranchantes et changements de rythme : Il y a dans ce succès un fidèle résumé de ce que l’on voit chez le ténor de l’US Talence depuis plus d’un an. Le recordman de France du 10 km (27’04 à Lille) n’a pas laissé passer l’occasion de se mettre en action, bien que son meneur d’allure, censé lui dicter le rythme le plus longtemps possible, ait mis le clignotant bien avant le 5e km. Alors que le récent finaliste des Mondiaux de Tokyo sur 5000 m avait annoncé depuis de nombreux jours son envie de dépoussiérer des tablettes le record de l’épreuve vieux de deux décennies (57’19 par le Kényan Evans Kiprop Cheruiyot en 2005), il a joint les paroles aux actes.

En négociant la mi-parcours en 27’55, soit 45 secondes d’avance sur le temps passage du détenteur du record de la course, le chrono de référence des Vredestein 20 km de Paris était largement en péril. Malgré un petit coup de moins bien entre le 13e et le 14e km où il formait encore un trio avec son compatriote Emmanuel Roudolff-Levisse et l’Espagnol Saïd Mechaal, Etienne Daguinos a repris du poil de la bête avant le dernier quart de course pour distancer ses deux rivaux mètre après mètre.

Le fondeur coaché par Emmanuelle Roux et Yannick Dupouy a levé les mains en premier en 56’18, soit à plus 21 km/h de moyenne, une allure qui a de quoi laisser pantois le coureur amateur, soit près de la limitation autorisée aux trottinettes électriques dans les rues de Paris (25 km/h). La morale de ces statistiques. Abandonnez la voiture et les trottinettes, mettez-vous à la course à pied. Le record national reste néanmoins la propriété du Franco-Suisse Julien Wanders en 56’03, réalisé lors de son record d’Europe du semi-marathon à Ras Al Khaimah (59’13 en 2019, Émirats arabes unis). Mais au-delà de la performance de haut vol du Girondin de 25 ans, c’est bien le niveau très élevé de la course qui a impressionné puisque deux autres athlètes auraient pu s’approprier le nouveau record de l’épreuve : Emmanuel Roudolff-Levisse (2e en 56’32) et Saïd Mechaal (3e en 56’34).

 

 

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« C’est un pur bonheur »

« J’avais annoncé que je voulais courir vite donc j’ai pris mes responsabilités. En partant sur les bases du record, je pensais être seul un peu plus tôt dans la course. J’ai mis un gros kick du 14e et 15e km mais ça m’a fait mal. Au 16e km, je me demandais comme est-ce que j’allais aller au bout, surtout que ma préparation est axée sur le 5000 m. Je fais 56’18, j’étais passé en 56’40 lors de mon record sur semi en moins d’une heure. Sans avoir préparé spécifiquement cette course, c’est de bon augure pour l’année prochaine. J’ai pris énormément de plaisir, avec beaucoup d’ambiance tout le long du parcours, c’est un pur bonheur ! »

En préparation finale pour le Marathon de New York le 2 novembre, Emmanuel Roudolff-Levisse, troisième l’an passé, monte d’un cran sur le podium et commence à tirer parti de sa grande forme du moment : « C’est exceptionnel, je n’aurai jamais cru battre le record de l’épreuve ! Aujourd’hui, c’était très violent comme effort. Je suis à trois semaines du Marathon de New York et je peux l’aborder avec beaucoup de confiance. Je n’ai pas envie de me mettre de limite, tout est possible. Avec mon record actuel, je peux terminer aux alentours de la huitième place ». Les Français Nicolas Vitré (7e en 59’09), Moubarik Yago (8e en 59’16) et Nicolas Navarro (10e en 59’22) se hissent dans le top 10.

 

 

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Manon Trapp, le plaisir avant tout

Souveraine en 2024 avec le deuxième temps jamais réalisé dans l’histoire des Vredestein 20 km de Paris (1h04’44), Manon Trapp, de retour à l’entraînement après le marathon des Mondiaux de Tokyo, s’est toutefois démenée pour arracher la troisième place en 1h06’16. La représentante de l’Entente Savoie Athlé a subi la loi d’une athlète qui a fait montre de plus d’appétit qu’elle pour la victoire. La Kényane Mercy Chebwogen a décroché le succès en 1h04’55, sans néanmoins réussir à mettre un coup de frais au record (1h04’30 établis en 2023 par la Kényane Gladys Jemaiyo). La Marocaine Kaoutar Farkoussi (1h05’56) la suit au classement féminin.

 

 

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« L’objectif, c’était de me faire plaisir, confie Manon Trapp. Les jambes étaient correctes même si ça fait deux semaines que j’ai repris. Ces 20 km ont permis de bien boucler la semaine de travail. La préparation pour Tokyo a été éprouvante et actuellement, je suis plus dans une phase où je me fais plaisir. ». Les Bleues Célia Tabet (4e en 1h06’52), Inès Hamoudi (5e en 1h07’51), Mathilde Sénéchal (6e en 1h08’25), Latifa Mokhtari (7e en 1h08’28) et Anaïs Quemener (10e en 1h09’04) se sont également mises en valeur.

 

 

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33 000 champions et championnes !

Si inscrire son nom au palmarès est particulièrement gratifiant sur un CV, l’essence même des 20 km de Paris reste le plaisir de la course à pied et la convivialité. Après les fusées du macadam, des anonymes ont tout donné….certains finissant la course à bout de souffle, fiers, réconfortés par leurs amis et famille sous l’arche d’arrivée. Au total, ils étaient 33 000 passionnés au sein des 60 vagues de départ. Tout ce beau monde était encadré par une équipe d’environ 1200 bénévoles, tout le long du tracé. Les femmes représentent 42% des inscriptions, c’est 4% de plus que pour la précédente édition. Pour la première fois des élites handisport ont participé à la fête, sans oublier les 35 joëlettes.

Impossible de ne pas souligner la prestation de Clément Gass, détenteur du record du marathon en autonomie pour un non-voyant, qui a bouclé son effort en 1h38’01 alors qu’il visait un chrono sous les 2 heures. Cet ingénieur a couru équipé de sa canne, d’un GPS et d’une synthèse vocale pour pouvoir suivre le tracé de la course. Respect.

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Crédits photos : STADION

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